Planète bleue, idées vertes | Pour en finir avec les pupitres d’école à la poubelle

Comment ils sont passés des paroles aux actes


Publié à 2h01

Mis à jour à 8h00

Au lieu de jeter les vieux pupitres d’école à la poubelle, une volonté de les remettre à neuf prend forme au Québec. Et de les redistribuer ensuite dans le réseau via une plateforme numérique. La rénovation ne se limite pas aux bureaux, elle s’étend aux chaises, aux casiers, aux classeurs et au mobilier de bureau.

« Il faut arrêter une fois pour toutes de jeter les choses à la poubelle », déclare Vicky Vaskelis, l’une des dirigeantes du centre de tri virtuel « Réutilisons », une jeune entreprise de valorisation, de remodelage et de redistribution gratuite.

Mmoi Vaskelis raconte que les Forces armées canadiennes, sur la rue Sainte-Catherine à Montréal, ont permis à une dizaine d’organismes communautaires de se meubler. Il y a aussi le ministère de l’Agriculture (MAPAQ) qui avait 148 chaises dont il voulait se débarrasser. Près d’une centaine d’entre eux ont été collectés, notamment par une maison de jeunesse et un comptoir d’aide alimentaire. Un refuge a profité de vieux meubles de la CNESST, etc., ajoute-t-elle.

Les organismes participants obtiennent un certificat de traçabilité du processus de gestion des matières résiduelles. Le service est gratuit pour les organismes à but non lucratif et pour les services scolaires, une contribution de 1$ par article sélectionné est demandée aux entreprises privées pour les frais d’utilisation de la plateforme.

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Vicky Vaskelis, co-fondatrice et co-présidente du Centre de Tri Virtuel Reuse

Nous venons de conclure une entente avec trois écocentres au nord de Laval pour que les écoles puissent y déposer leurs anciens pupitres : Saint-Jérôme, Sainte-Sophie et Prévost. La prochaine étape sera d’obtenir des ententes avec les centres de tri de Montréal.

Vicky Vaskelis, co-fondatrice et co-présidente du Centre de Tri Virtuel Reuse

« Nous aimerions également créer un système de consignes. Cela paraît simple à mettre en œuvre, mais il y a tout un processus de valorisation à mettre en place avec les équipements mécanisés des centres de valorisation », note M.moi Vaskelis.

En amont du service en ligne, la société Réutilisons œuvre à la constitution d’un réseau de réparateurs, restaurateurs, déménageurs et recycleurs. Dans le cas des bureaux par exemple, l’ancien revêtement beige est retiré, le piètement métallique est repeint, les vis, boulons et écrous sont changés.

Du neuf à partir du vieux

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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Un vieux pupitre avant (à droite) et après sa restauration (à gauche). Le revêtement de surface a été changé, la base réparée et repeinte.

Pour mesurer l’ampleur de la récupération de meubles, nous nous retrouvons rue Deslauriers, à Saint-Laurent, au coeur de l’île de Montréal. Des montagnes de bureaux et de casiers usés s’entassent dans un gigantesque entrepôt du centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB). On reconnaît bien le design beige des années 1970. Sous certains bureaux, on trouve encore de vieux chewing-gums durcis. Dans une autre pièce, des bureaux noir cobalt sont alignés. Ils sont vieux même s’ils ont l’air neufs.

Marjolaine Fournier est coordonnatrice au secteur gestion contractuelle et fournitures du CSSMB, le deuxième centre de services scolaire en importance au Québec, avec 103 établissements d’enseignement à gérer. Elle dirige un projet pilote de rénovation. Les anciens pupitres restaurés proviennent de l’école Saint-Clément, en cours de transformation, explique-t-elle. Grâce à l’entreprise Réutilisons, 167 chaises de la même école ont été redistribuées – gratuitement – ​​dans les classes du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM).

« Nous avons une économie circulaire », dit-elle.

« C’est la première fois que nous tentons une telle expérience. Nous avons trouvé la main d’œuvre pour faire la restauration grâce aux contacts du réseau », souligne M.moi Fournier.

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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Marjolaine Fournier, coordonnatrice au secteur gestion des contrats et approvisionnement du CSSMB

En récupérant au lieu de jeter, on estime que nous avons économisé 30 % des coûts d’une centaine de bureaux et de nombreux classeurs.

Marjolaine Fournier, coordonnatrice au secteur gestion des contrats et approvisionnement du CSSMB

« Mais il reste un bilan complet de l’expérience à dresser avant de prolonger le projet, avant de lancer un appel d’offres plus large », argumente le coordinateur.

La démarche du CSS Marguerite-Bourgeoys est née à la suite d’une série de rencontres avec des étudiants dans le cadre du Plan Engagement vers la réussite, ajoute Mélanie Simard, responsable des communications du Centre.

« À leur demande, nous avons commencé par éliminer complètement les bouteilles d’eau en plastique. Nous privilégions de plus en plus les achats locaux. Les étudiants nous ont ensuite longuement parlé des mesures que le CSSMB pourrait prendre pour réduire les déchets. L’idée de restaurer les bureaux au lieu de les jeter est née de leurs demandes. »

Le concept de remise à neuf de ces bureaux reste à développer au CSSMB. Et c’est là que le centre de tri virtuel Réutilisons innove en offrant une plateforme gratuite, non seulement aux écoles, mais aussi à tous les organismes publics et communautaires et aux entreprises privées, pour les meubles en fin de vie.

595 133 kilogrammes

Nombre de kilos de marchandises détournées des décharges.

Source : Centre de tri virtuel Let’s Reuse

Visitez le site du Centre de Tri Virtuel Réutilisation

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