En Argentine, Javier Milei accusé de « révisionnisme », lors de marches en mémoire de la dictature

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LUIS ROBAYO / AFP Des centaines de personnes brandissent une grande banderole avec des portraits de personnes disparues sous la dictature militaire (1976-1983), à Buenos Aires, le 24 mars 2023.

LUIS ROBAYO / AFP

Des centaines de personnes brandissent une grande banderole avec des portraits de personnes disparues sous la dictature militaire (1976-1983), à Buenos Aires, le 24 mars 2023.

INTERNATIONAL – « Plus que jamais, jamais plus ! » Par dizaines de milliers, les Argentins ont envahi les rues de Buenos Aires et d’autres villes de province ce dimanche 24 mars, jour de commémoration des victimes de la dictature militaire (1976-83). Les manifestations étaient teintées d’accusations de révisionnisme de la part du gouvernement d’extrême droite dirigé par Javier Milei.

Pendant de longues heures, le centre de Buenos Aires a été paralysé, plusieurs avenues menant à l’emblématique Place de Mai regorgeant de marées humaines, dans l’un des rassemblements les plus suivis de ces dernières années, dans ce « Jour de la mémoire », comme vous pouvez le voir dans les images ci-dessous.

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Ce 24 mars commémore précisément le coup d’État de 1976 qui a porté au pouvoir la junte militaire, qui a fait 30 000 morts ou disparus, selon un rapport d’organisations de défense des droits de l’homme.

Bilan contesté de la dictature

Un bilan désormais de plus en plus ouvertement contesté par l’exécutif du président Javier Milei (il parle de moins de 9 000), et sa vice-présidente Victoria Villaruel, proche des milieux militaires (fille et nièce d’officiers, dont l’un s’inquiétait pour son rôle sous la dictature).

Contesté, au nom d’un « vérité complète »d’un « Mémoire et justice pour tous »une référence aux victimes de la guérilla d’extrême gauche des années 1970. ” guerre “donc (entre l’État et la guérilla) avec ses ” excès “plus qu’une dictature, selon cette lecture du pouvoir.

“Vraiment 30 000!” », “Tout est stocké en mémoire!” » « Oui à la mémoire, non à la peur ! » », « Oui aux droits, non à la droite »», brandissaient dimanche des banderoles et des pancartes, aux côtés de portraits de disparus brandis à bout de bras. D’autres marches étaient prévues dans les villes de province.

Le gouvernement accusé de « négationnisme »

Pour marquer cela « Jour de la mémoire »le gouvernement a publié une vidéo de douze minutes dans laquelle il expose “sa version” du bilan de la dictature, parle des victimes des ex-guérilleros et conteste une nouvelle fois le bilan de 30 000 victimes. Il cite notamment en ce sens un ancien guérillero, qui affirme avoir lui-même créé le chiffre de 30 000.

« Nous rejetons le déni du gouvernement et l’apologie du terrorisme d’État. Ils étaient 30 000 ! » » a répondu dimanche le militant des droits de l’homme et prix Nobel de la paix 1980 Adolfo Pérez Esquivel (92 ans) à la foule rassemblée sur la place de Mai.

En-Argentine-Javier-Milei-accuse-de-revi

« Aujourd’hui plus que jamais, nous devons défendre la mémoire et descendre dans la rue dans le contexte de violence exercée par ce gouvernement »Maria Gianni, une manifestante de 31 ans, a déclaré à l’AFP. « Il faut soutenir ces Mères et Grands-Mères (de disparus) qui ont combattu en leur temps ».

Ces Mères, et les survivantes des Grands-Mères, sont les stars du 24 mars de chaque année, comme Estela de Carlotto (93 ans), fondatrice des Grands-Mères, mère d’une personne disparue, et qui en 2014 a retrouvé son petit-fils, l’un des le « bébés volés » sous la dictature.

Réclamer les disparus, encore une fois

« Nous ne sommes les ennemis de personne »a-t-elle assuré dimanche. “Mais face à un gouvernement qui nous offense (…), le peuple est plus clair que jamais”, elle a ajouté. Avant de se lancer à la foule, à quelques mètres de la Casa Rosada (présidence) : « Nous continuons d’exiger, de demander où sont les corps de nos disparus ».

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Depuis la reprise des procès pour crimes sous la dictature en 2006, après une amnistie dans les années 1990, 1 176 personnes ont été condamnées, 661 sont actuellement en détention et 79 procédures sont toujours en cours, selon les données de la justice.

Les marches du 24 mars, traditionnellement familiale, festive et plutôt apolitique, bien suivie à gauche, ont également été associées pour la première fois cette année par les grands syndicats, dans un contexte de choc d’austérité depuis trois mois par les ultralibéraux. gouvernement de Milei, pour lutter contre l’inflation chronique (211% en 2023).

D’où un ton décidément plus politique dimanche, et une floraison de slogans et de slogans traduisant un conflit social qui menace, sur fond de pouvoir d’achat étranglé (-18% en deux mois) et de pauvreté frôlant les 50% de la population.

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