Les États-Unis ont durci le ton ces dernières semaines et font de plus en plus pression sur Israël pour qu’il épargne les civils palestiniens dans sa guerre contre l’organisation terroriste Hamas. D’autant que la situation humanitaire se dégrade de jour en jour.
Washington parle d’une « grave insécurité alimentaire » pour l’ensemble de la population. La situation est « catastrophique » selon l’ONU, qui rappelle qu’une éventuelle utilisation de la faim comme arme pourrait « constituer un crime de guerre », alors que les restrictions imposées par Israël ne permettent pas l’acheminement des volumes d’aide. approvisionnements alimentaires nécessaires à l’enclave palestinienne.
Israël accuse le Hamas de vouloir détourner l’aide et inspecte les convois. Or, selon un rapport de l’ONG Oxfam, les protocoles d’inspection sont tels qu’il faut en moyenne vingt jours pour qu’un camion entre sur le territoire palestinien.
De plus, les solutions alternatives, comme le nouveau corridor humanitaire maritime mis en place par l’Union européenne depuis Chypre, ne peuvent compenser les routes terrestres.
Offensive sur Rafah
Près de la moitié de la population est proche de la famine. Hier encore, l’Afrique du Sud, qui avait fait appel à la Cour internationale de Justice, a accusé Israël d’établir un dangereux précédent en ignorant l’ordre de la Cour de fournir une aide urgente aux Palestiniens.
Ces pressions internationales n’ont pas encore fait plier le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Dans sa guerre contre le Hamas, Israël se prépare à une opération terrestre à Rafah, décrit comme le « dernier bastion » de l’organisation terroriste.
Rafah est située au sud de l’enclave, à la frontière avec l’Égypte. C’est là que sont actuellement réfugiés 1,5 million de Palestiniens, pour la plupart des personnes déplacées ayant fui les combats plus au nord.
Le président américain Joe Biden s’est dit « profondément préoccupé » par cette perspective. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant et une délégation israélienne doivent se rendre à Washington pour discuter de cette opération à la demande des Etats-Unis.
Négociations à Doha
La diplomatie américaine, à travers une nouvelle tournée de son secrétaire d’Etat dans la région, tente d’obtenir une trêve alors que les négociations ont repris au Qatar, où se trouve le chef du Mossad, le patron des renseignements israéliens.
Après une escale en Arabie Saoudite, Anthony Blinken doit se rendre en Égypte jeudi (21/03), puis en Israël vendredi. Son objectif est un cessez-le-feu immédiat à travers un accord qui garantirait, d’une part, la libération de tous les otages encore aux mains du Hamas et, d’autre part, une augmentation de l’aide humanitaire internationale.
Les grèves se multiplient en Allemagne // Manifestations pour réclamer la libération des otages en Israël
>Les négociations tourneraient autour d’une trêve de six semaines et de la libération des otages en échange des Palestiniens détenus en Israël. 130 personnes sont toujours otages à Gaza, dont 33 sont mortes, selon Israël.
Par ailleurs, le Hamas accepterait, selon ses déclarations, un retrait partiel de l’armée israélienne, contrairement aux précédentes demandes d’un retrait complet de la bande de Gaza.