La poliomyélite avait laissé cet Américain coincé dans une structure en acier dès l’âge de 6 ans. Il est décédé lundi 11 mars, à 78 ans.
Il avait survécu à la polio il y a soixante-dix ans. Le Texan Paul Alexander, l’une des dernières personnes à vivre dans un poumon d’acier, est décédé lundi 11 mars à 78 ans, a annoncé son frère sur Facebook. Paul Alexander avait 6 ans en 1952 lorsqu’il a contracté la polio. Cette maladie causée par le virus de la poliomyélite peut provoquer une paralysie irréversible, notamment des muscles respiratoires. C’est ce qui est arrivé à Paul Alexander. Dans ces cas-là, à l’époque, la seule solution était de placer le patient dans un cylindre métallique appelé poumon d’acier pour lui permettre de respirer. Cet appareil permet de modifier la pression autour du corps pour souffler de l’air dans les poumons. Paul Alexander a contracté le Covid 19 et a été hospitalisé en février. La maladie l’avait laissé faible et déshydraté.
Malgré son handicap, l’homme a obtenu son diplôme en droit, a passé le barreau et a exercé la profession d’avocat. Il a également voyagé sur tous les continents, raconte son frère. Paul Alexander a partagé son histoire dans les médias et les réseaux sociaux. Il comptait 300 000 abonnés sur Tik Tok. Une cagnotte de plus de 140 000 dollars (127 739 euros) avait été lancée à son profit pour l’aider à entretenir la machine qui lui permet de vivre. 4388 personnes ont fait un don. «C’était un honneur de faire partie de la vie de quelqu’un qui était aussi admiré que lui. Il a touché et inspiré des millions de personnes, et ce n’est pas une exagération. a écrit son frère Philip Alexander dans un message publié mardi.
« La polio est toujours là »
Dans une vidéo tournée pour le média Brut en 2018, Paul Alexander rappelait que « La polio est toujours là, capable de faire des ravages dans la vie des enfants. Il faut faire quelque chose. « Il est évident que les gens oublient la polio. », a-t-il dit à la caméra. En fait, cette maladie a été quasiment éradiquée grâce à la vaccination mais elle réapparaît dans certains pays. Selon l’Institut Pasteur, on est passé de 350 000 cas en 1988 à quelques centaines de cas par an. Il existe deux types de vaccins, développés dans les années 1950 par Jonas Salk, pour prévenir la polio.
« Des campagnes de vaccination d’une ampleur sans précédent ont été organisés récemment afin d’arrêter définitivement la circulation du virus. Cependant, suite à la disparition de la maladie, certains pays négligent de maintenir une couverture vaccinale à un niveau suffisant ; on assiste alors parfois à un retour de la poliomyélite due à des virus sauvages importés des deux pays où ils restent endémiques [le Pakistan et l’Afghanistan, ndlr]», écrit l’Institut Pasteur. La maladie étant rare, la couverture vaccinale a tendance à diminuer et la surveillance est compliquée par les nombreuses infections asymptomatiques. La lutte continue.
