Un avion rempli de Québécois dépasse la piste à Cuba

Un avion de Sunwing décollant de l’aéroport de Holguin à Cuba pour se rendre à Montréal est sorti de piste mardi soir, provoquant de nombreux retards sur place, mais aussi des inquiétudes pour les passagers concernés.

• Lire aussi : Vols directs de Québec: Sunwing et Air Transat améliorent leur offre

• Lire aussi : Les passagers laissés dans un « trou à merde » par Sunwing veulent être indemnisés

• Lire aussi : Séjourner dans un site touristique sinistré : ces voyageurs québécois poursuivent Sunwing pour petites créances

C’est le cas d’Isabelle Valentina, une Trifluvienne qui se trouvait dans le dispositif avec de nombreux Québécois, enfants et familles, lorsque l’incident s’est produit.

Tout se déroulait normalement lorsque le Boeing B737-800 avançait sur la piste pour se positionner au décollage. Cependant, Mme Valentina, qui vole régulièrement, a remarqué que l’avion roulait plus vite que la normale sur la piste.

«L’avion allait vite, un peu plus vite que d’habitude», a-t-elle raconté à TVANouvelles.ca. Puis soudain, l’appareil s’est arrêté brusquement.

« Il y a eu un arrêt brutal et les gens ont commencé à se remettre en question. Le personnel de l’aéroport est venu et a commencé à prendre des photos de l’avion », raconte le voyageur. « On s’est dit… OK, il y a vraiment un problème. C’est ma fille qui a remarqué que nous étions pris dans une sorte de nid-de-poule », ajoute la femme.

Sur des images obtenues par TVANouvelles.ca, il est possible d’apercevoir les roues de l’appareil qui semblent avoir défoncé la route.

La Trifluvienne, comme d’autres passagers, estime avoir constaté que l’avion avait dépassé les limites de la piste, “on a pu voir qu’on avait dépassé les feux rouges au sol”, précisant qu’elle n’était pas une spécialiste.

Peu avant d’évacuer l’avion, le pilote a fait une annonce expliquant qu’il y avait eu une fausse manœuvre, ajoute la Québécoise, «il a vraiment dit une fausse manœuvre», se souvient-elle.

Les passagers ont dû évacuer le Boeing, trois personnes à la fois, avec beaucoup de précautions, raconte le témoin des événements. Selon une chaîne d’information locale à Cuba, 180 passagers se trouvaient à bord.

La dame déplore que personne à l’aéroport n’ait pu lui expliquer la suite des événements, et ce, pendant près de trois heures après la sortie de piste.

« Ils doivent le faire toutes les 30 minutes. Les quelques messages que nous avions étaient en anglais, et le seul en français était incompréhensible, explique-t-elle. Allions-nous dormir à l’aéroport, aller dans un hôtel ? Tout le monde se le demandait. Nous étions toujours dans le vide. Ils auraient quand même pu nous rassurer », raconte le passager.

Heureusement, des bus sont arrivés à l’aéroport pour transporter les voyageurs jusqu’à un hôtel, au grand soulagement de beaucoup. « En trois heures, ils ont pu nous trouver des hôtels. Ils ne nous ont pas abandonnés, mais ils ne nous ont pas tenus informés », relativise la dame. Elle regrette également de ne pas avoir pris de repas avant de partir.

Sunwing a ensuite envoyé une lettre aux passagers concernés, dans laquelle la compagnie aérienne assurait que personne n’avait été blessé lors de l’incident du WG645.

« La compagnie aérienne a immédiatement mis en œuvre ses protocoles d’urgence et les clients ont été débarqués et hébergés pour la nuit. Sunwing a également avisé les agences de réglementation compétentes conformément au protocole habituel en place dans ce type de situation », peut-on lire dans la note envoyée aux passagers.

Selon Isabelle Valentia, l’avion n’était absolument pas en état de voler après les événements, il a été remorqué plus loin sur le tarmac de l’aéroport de Holguin.

Le transporteur Sunwing confirme également avoir dû envoyer une équipe de maintenance « le plus rapidement possible pour évaluer la situation. Malheureusement, pendant que ce processus était en cours, d’autres vols à destination et en provenance de Holguin ont connu des retards importants », a poursuivi le transporteur dans sa lettre.

Selon les services aéroportuaires cubains, ECASA, le Boeing B737-800 « a dépassé les limites établies lors de la manœuvre de virage vers la position de décollage, provoquant l’enfoncement de son train d’atterrissage », peut-on lire dans la note publiée sur Facebook.

Les opérations normales à l’aéroport international Frank País de Holguin ont repris vers 11h15 mercredi. Mme Valentia a finalement atterri près de 24 heures plus tard, à 20 h 40, à Montréal pour finalement rentrer chez elle avec sa fille.

Des enquêtes sont en cours pour connaître la cause de l’incident.

Nous avons contacté Sunwing pour obtenir une réponse et, au moment d’écrire ces lignes, nous attendons toujours une réponse.