“Voler” l’une des révélations du championnat, ce n’est pas la première tentative du Club Bruges – .

C’est désormais officiel, Ronny Deïla sera l’entraîneur du Club de Bruges la saison prochaine. Une véritable météorite s’est abattue sur la tête du Standard et de ses supporters cette semaine. Les Rouches doivent, une fois de plus, repartir de zéro et se doter d’un effectif et de 10 joueurs.

Au 21e siècle, c’est loin d’être la première fois que Bruges, après plusieurs échecs dans sa quête de T1, se tourne vers un entraîneur qui vient d’exploser dans notre championnat. De Sollied à Leko, en passant par Clément et Ronny Deila, la Venise du Nord adopte cette stratégie depuis plus de vingt ans maintenant.

Vous voulez montrer votre supériorité dans les négociations ou vraiment sentir que cette solution est la meilleure ? Probablement un peu des deux, mais cette technique longtemps utilisée par Bruges agace grandement les adversaires. Et ce n’est pas nouveau.

Les coachs « volés », les seuls ou presque à avoir gagné !

Ce n’est peut-être pas un hasard si Bruges s’est tourné vers Ronny Deïla. Ces 20 dernières années, les Blauw & Zwart n’ont remporté le championnat que… lorsque leur entraîneur est passé dans un autre club du championnat avant de rejoindre Jan Breydel. Une petite exception : Alfred Schreuderla saison dernière, champion pour sa première année en Belgique.

Passé par Gand pendant une saison et demie, Trond Sollié a soulevé le championnat à deux reprises : en 2003 et 2005. Le dernier Norvégien sur le banc brugeois avant Ronny Deila a également remporté la Coupe de Belgique à deux reprises et la Supercoupe à trois reprises.

Après lui, a suivi une période d’entraîneurs recrutés à l’étranger par le Club de Bruges et encore inconnus dans notre ligue. On note Adrie Koster, Christoph Daum, Juan Carlos Garrido… des échecs, pas de titre.

L’affaire de Michel Preud’homme, champion en 2016, est un peu différent, lui qui avait déjà remporté un titre avec le Standard et une Coupe avec La Gantoise avant de partir pour Twente puis l’Arabie Saoudite. Il n’est pas arrivé directement d’un autre club belge et connaissait la ligue depuis de nombreuses années avant son arrivée.

Encore plus flagrant dans l’histoire récente

En 2017, le Club de Bruges a décidé de rechercher Ivan Leko, révélation de la saison à Saint-Trond. Les échecs de Daum, Garrido et Koster ont suffi, les Blauw & Zwart veulent un entraîneur qui connaît le championnat. Plus facile, donc, de le ramasser quand il est déjà là.

Bis répété deux saisons plus tard, Leko part et c’est tout… Philippe Clément, révélation de la saison et champion à Genk. Une offre financièrement difficile à refuser et voilà l’ancien défenseur central sur le banc de touche de la Venise du Nord. Bruges remporte deux titres, Clément est pisté par Monaco et voilà, pour la première fois depuis Garrido en 2012, un entraîneur qui ne connaît pas le championnat : Alfred Schreuder.

Bruges est toujours champion mais la voie est critiquée, le Néerlandais ne fait pas l’unanimité malgré son sacre. Schreuder est toujours rattrapé par l’Ajax, Carl Hoefkens arrivé. S’il a bien connu le championnat en tant que joueur, l’ancienne icône de Jan Breydel découvre pour la première fois le poste d’entraîneur… L’échec est cuisant.

Puis la catastrophe frappe Scott Parker arrive, Bruges est méconnaissable et est proche de rater les Play-Offs 1. Rik De Mil s’y est qualifié sur le fil mais Bruges a perdu son identité du XXIe siècle : celle d’une équipe qui garde sa T1 sur le long terme et qui se fie à sa connaissance du championnat pour décrocher son Graal.

C’est maintenant chose faite, avec Ronny Deïla. Dans son histoire récente, Bruges n’a jamais autant gagné que lorsqu’il était dirigé par un entraîneur passé par un autre club de la Jupiler Pro League avant de rejoindre la Venise du Nord. Surtout quand il s’agit de la révélation du championnat, comme l’ont été Sollied, Leko et Clément. Les adversaires sont prévenus.