Connu pour son travail avec Marjo (qu’il appelle toujours « Marjolaine »), Jean Millaire a composé des dizaines de chansons avec le rockeur, qui sont encore aujourd’hui de grands succès.
Rencontré en septembre dernier, alors qu’il recevait le prix François-Cousineau au Gala de la Fondation SPACQ, le compositeur s’est plongé dans les souvenirs de son enfance et de ses débuts en musique.
« À la maison, nous ne regardions pas Les Plouffenous regardions Ed Sullivan. Mes parents étaient mélomanes, j’ai grandi avec les Beatles et tous les grands groupes de rock européens et américains », raconte-t-il.
Selon l’artiste, qui a d’abord travaillé avec le chanteur François Guy, il faut avoir une bonne formation musicale ainsi qu’une bonne capacité d’écoute pour devenir compositeur.
Photo Agence QMI, MARIO BEAUREGARD
Improvisation
Avec Marjo, il y a eu un album avec Lucien Francoeur, puis la formation du groupe Corbeau. Le duo a créé les chansons des disques Celui qui va, Tant qu’il y a des enfants et Bohémien, qui ont tous connu un grand succès.
«J’ai appris en le faisant. J’ai commencé avec une série d’accords, pas même une mélodie. J’ai dit à Marjolaine : “Essaye de trouver une idée pour commencer.” Elle adorait travailler avec sa petite machine. Elle chantait dessus, reculait, effaçait», se souvient le guitariste de 73 ans, qui avoue… ne pas savoir lire la musique !
« Ce sont souvent les accidents qui font les chansons », poursuit l’artiste qui mise beaucoup sur l’improvisation. « C’est ce que j’ai fait toute ma carrière avec ma guitare. Parfois, un mauvais accord ou une fausse note m’emmène ailleurs.
Évoluer dans l’ombre n’a jamais gêné celui qui a pourtant été intronisé au Temple de la renommée des auteurs et compositeurs canadiens en 2023. Composer la musique, monter les spectacles, placer les chansons, essayer les arrangements en studio et réaliser la mise en scène ont été plus que satisfaisants.
«C’était parfait pour moi. On avait un esprit de groupe avec Corbeau et mon seul objectif était de jouer de la guitare, de faire de la musique. L’important, c’est qu’on aime nos chansons et si le public suivait, c’était encore mieux », ajoute-t-il en riant.
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