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Une leçon clairement difficile à apprendre

Dans sa grande sagesse, Martin St-Louis est parfois poignant de vérité.

C’est un signe de jeunessea lâché l’entraîneur canadien pour expliquer l’entêtement de ses hommes à se compliquer la vie et à ne pas appliquer certains de ses enseignements.

Il arrive souvent qu’il soit tentant de jouer à un jeu et quand on est jeune, il est facile de se laisser tenteril a ajouté.

La salle tremble lentement sous les rires complices de journalistes un peu trop conscients de la vérité de la chose, rejouant sans doute le fil de leur jeunesse et de certaines mauvaises décisions.

Ce sont ces tentations et ce manque d’expérience qui, selon St-Louis, expliquent en grande partie la défaite de son équipe par la marque de 4-1 contre les Kings de Los Angeles.

Deux mots pour résumer le tout : immaturité et simplicité. Trop du premier, pas assez du second. C’est à peu près la même histoire depuis le début de cette toute jeune saison, diraient certaines mauvaises langues, depuis peut-être deux ou trois ans.

St-Louis insiste sur l’importance de bien gérer la rondelle, de limiter les revirements, bref, de prendre de bonnes décisions en acceptant le jeu qui se présente à vous plutôt que de tenter de tordre le destin à votre volonté. donc rarement souple et peu malléable. Il l’a répété jeudi matin, puis son équipe, sa jeune équipe, têtue et inexpérimentée, s’est cogné le nez contre la baie vitrée.

Si les journalistes se sont moqués du commentaire du pilote sur la jeunesse et la tentation, les joueurs se sont moins amusés dans les vestiaires après le match.

C’était un effort immature de notre part, d’autant plus qu’ils ont joué la veille et sont arrivés tard. Nous leur avons donné la vie et leur avons permis de se sentir à l’aise.

Une citation de Nick Suzuki

Il faut mûrir un peu. Nous sommes dans cette reconstruction depuis longtemps et il est temps d’accélérer. La plupart du temps, pour gagner dans cette ligue, il faut jouer sobrement. Cela doit être corrigé rapidement» lança Jake Evans, visiblement vexé.

Cette lassitude face à la défaite est certainement un bon signe. Le discours n’est pas le même que celui entendu l’année dernière. Côté paroles, tout va bien, les actes, en revanche, tardent à venir.

Encore jeudi soir, le CH a commis de nombreux revirements : quatorze durant la seule première période selon le décompte de l’équipe.

Des revirements qui ont permis des évasions, des sureffectifs et de longues présences dans la zone Tricolore. Le Canadien peine à contrer les équipes imposantes bien implantées sur son territoire et l’attaque ne produit pas non plus grand-chose de valeur pour compenser ses lacunes défensives.

La ligne de Kirby Dach traverse une période de sécheresse, la ligne de Suzuki a été dominée dans chacun des cinq matchs jusqu’à présent et les deux autres réalisent des performances décentes, mais ne rempliront pas le filet tous les soirs.

St-Louis identifie le même problème pour tout le monde.

Ils doivent envoyer la rondelle profondément dans le territoire adverse, avoir confiance en leur échec-avant […] La recette est là, il faut y mettre les ingrédientsa imaginé le coach.

Emil Heineman (à gauche) a été utilisé pendant un peu plus de 10 minutes.

Photo : La Presse Canadienne / Ryan Remiorz

C’est là, ils le savent, mais ils ne peuvent pas le faire. Pas encore.

Le CH est une équipe jeune, la deuxième plus douce de toute la Ligue nationale, mais les membres de son noyau sont ensemble depuis quelques saisons. L’entraîneur est le même depuis presque trois ans. Ses demandes, ses concepts, ses exigences aussi.

Il y a des limites aux erreurs de jeunesse. La preuve…

Le paradoxe

Lane Hutson est née le 14 février 2004, ce qui convient parfaitement à quelqu’un qui a un visage de Cupidon. Cela fait de lui le deuxième plus jeune joueur de l’équipe. Et pourtant, s’il y en a un qui, contrairement à Philippe Lafontaine, ne veut pas se laisser tenter par de mauvaises habitudes, c’est bien lui.

Nous pouvons donc être jeunes et matures.

En l’absence de Mike Matheson, qui a quitté le match après la première période en raison d’une blessure au haut du corps, Hutson a joué 30:05, le deuxième total le plus élevé de la LNH cette année – c’est une recrue de 20 ans avec sept matchs d’expérience à ce calibre – et il était le joueur offensif le plus visible. Le talent sort de ses oreilles, certes, mais ce n’est pas normal qu’il soit le moteur de l’offensive.

À moins que le fait qu’il ait autant touché la rondelle et généré autant d’offensive en dit autant sur son talent que sur l’inertie offensive du reste de l’équipe jeudi soir.

Il ne prend pas congé même pour une seule présence. J’aime sa régularité, son niveau de combativité. Il a tout donné pour essayer d’aider l’équipe.

Une citation de Martin St-Louis sur Lane Hutson

Tout le monde veut réaliser un jeu spectaculaire, mais parfois ils surviennent après que vous ayez tiré au but, récupéré la rondelle et recommencé à attaquer. Il faut juste trouver un équilibreHutson a chuté.

Le petit défenseur du Canadien est évidemment doté d’une intelligence de jeu rare, mais il est également capable de simplifier son style lorsque cela est nécessaire. Pourquoi les autres ont-ils tant de mal à assimiler la leçon ?

St-Louis assure ne pas s’inquiéter. Il se dit très déçu et qualifié la performance de ses joueurs inacceptablemais il n’est pas inquiet. Ne vous inquiétez pas de leur niveau d’effort ou de leur talent. Pas inquiet de leur envie, de leur détermination, de leur esprit de corps.

Est-ce pour leur compréhension ? Pour son système défensif ?

Si le CH veut être dans le portrait des séries éliminatoires, objectif avoué de la direction, il devra rapidement relever la barre sur des demandes aussi simples que renvoyer la rondelle dans le territoire et ne pas forcer les jeux.

Je suis proactif, cela sera corrigédit St-Louis.

C’est nécessaire, car un jour, de l’épuisement de la patience naîtra l’impatience.

 
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