P. Diddy sortira-t-il de prison avant le procès que toute l’Amérique attend ?

Le rappeur-producteur de 54 ans est incarcéré à la prison fédérale de Brooklyn depuis la mi-septembre.

Son équipe d’avocats, qui s’agrandit de jour en jour, vient de déposer une troisième demande de libération sous caution.

Accusé de trafic sexuel, il ne devrait pas échapper à un procès qui passionne déjà l’ensemble des médias.

Jusqu’à présent, les tribunaux ont dit non. Après deux refus coup sur coup, les avocats de P. Diddy viennent de déposer une troisième demande de libération sous caution pour leur client, derrière les barreaux après son arrestation à Manhattan le 16 septembre. Accusé de « trafic sexuel, racket et transport à des fins de prostitution » », le rappeur-producteur de 54 ans est incarcéré au Metropolitan Detention Center de Brooklyn, une prison fédérale tristement célèbre pour sa surpopulation et ses conditions de détention pour le moins spartiates.

“Il se réveille sur un lit en acier avec un matelas de deux centimètres, sans oreiller, dans une cellule de 7 m² qui est, je vous l’assure, dégueulasse“, a déclaré sur CNN Michael Cohen, l’un des avocats de Donald Trump qui a connu les lieux en 2020 après avoir été reconnu coupable de violations de la loi électorale et de fraude fiscale. L’année précédente, une panne de courant avait laissé quelque 1 600 détenus sans éclairage ni chauffage pendant une semaine, poussant certains à entamer une grève de la faim.

Le même avocat que DSK en 2011

Pour retrouver sa liberté, P. Diddy – de son vrai nom Sean John Combs – a fait appel aux meilleurs avocats de New York. Parmi eux, un certain Marc Agnifilo dont le nom ne dit pas grand chose de ce côté-ci de l’Atlantique. Et pourtant. Le 19 mai 2011, cet ancien associé du célèbre Benjamin Braffman était aux côtés de Dominique Strauss-Kahn lorsque l’ancien directeur général du FMI était formellement inculpé et libéré sous caution dans l’affaire Nafissatou Diallo.

Dans un documentaire réalisé par le site TMZMarc Agnifilo sort le grand jeu pour défendre son sulfureux client. Selon lui, les autorités fédérales sont «historiquement en contradiction avec les hommes noirs qui réussissent« . Ne pas pouvoir s’occuper de ses affaires parce que «il fait tout selon les règles», ils auraient décidé de s’en prendre à sa vie privée. Et sa sexualité « débridée » notamment.

Ce mode de défense quelque peu surréaliste n’a pas vraiment convaincu la justice de libérer la superstar. Malgré une caution proposée de 50 millions de dollars et une promesse de ne pas entrer en contact avec les femmes qui l’accusent, rien n’indique qu’il sera libéré du centre de détention métropolitain dans les mois à venir. D’autant que son dossier s’alourdit d’heure en heure.

Dans une plainte civile déposée à New York mardi dernier, la femme d’affaires Thalia Graves accuse P. Diddy d’avoir «brutalement violée» en 2001 dans les studios de sa maison de production Bad Boy Records, à New York, avec l’aide d’un complice. Avant son arrestation dans un palace de Manhattan, il était déjà la cible d’une dizaine de plaintes pour viol ou agression. En décembre dernier, son ex-compagne, la chanteuse Cassie, a retiré la sienne à la suite d’un accord financier.

Plusieurs documentaires en préparation

Conscient que cette fois il n’échappera pas à un procès très médiatisé, le rappeur-producteur a décidé d’étoffer son équipe d’avocats ces dernières heures. Pour épauler Marc Agnifilo, il vient d’embaucher Anthony Ricco, ténor du barreau de New York, spécialiste des affaires pénales, et sa non moins célèbre confrère Alexandra Shapiro, auteure en 2022 d’un best-seller intitulé… Présumé coupable.

Outre-Atlantique, l’affaire P. Diddy déchaîne les passions et domine la Une de la presse. Sept ans après les révélations de l’affaire Weinstein, qui avait levé le voile sur les coulisses sordides de l’industrie cinématographique, ce sont ceux de la musique qui sont aujourd’hui pointés du doigt, le rappeur étant lié, directement ou indirectement. jusqu’à présent, à des dizaines de stars du hip-hop et du R’n’B encore actives.

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Outre le documentaire de TMZ déjà en ligne, plusieurs enquêtes sont en cours au sein de grandes chaînes américaines. Rival notoire de Diddy, le rappeur 50 Cent vient de s’associer à Netflix pour lancer une série documentaire centrée sur ses soirées « freak off », les orgies au long cours mêlant drogues dures, travailleuses du sexe… et tout le showbiz des années 2000.