Et si nous nous trompions à propos du Big Bang ? Une nouvelle étude relance le débat sur l’origine du cosmos

Si la « tension de Hubble » est actuellement au cœur des débats entre certains astrophysiciens, ce n’est pas parce que sa page Wikipédia en français est ridiculement courte, mais parce qu’elle se trouve être un élément clé dans la compréhension de l’expansion de l’univers. Commençons par le début : à l’origine, il y a la constante de Hubble, un coefficient de proportionnalité reliant la distance et la vitesse de récession apparente des galaxies de l’univers observable. Ce nombre permet notamment de déterminer le taux d’expansion actuel de l’univers.

La tension réside en réalité dans l’écart de mesure entre la méthode directe (qui consiste à mesurer directement les distances) et celle qui utilise le fond micro-onde cosmique pour mesurer la vitesse de fuite des objets extragalactiques. Cette différence est de l’ordre de 8 %, ce qui, à l’échelle de notre univers, n’est pas rien – d’où beaucoup de disputes entre scientifiques.

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Le Big Bang remis en question

Un article publié le 15 janvier dans The Astrophysical Journal Letters remet un morceau dans la machine, puisqu’il indique que selon toute vraisemblance, l’univers s’étend actuellement plus vite que ne pourraient l’imaginer les modèles physiques actuels. Professeur agrégé de physique à l’Université Duke (Caroline du Nord) et auteur principal de l’étude, Dan Scolnic résume la situation : «La tension se transforme désormais en crise»explique-t-il à The Debrief pour décrire la manière dont le monde de la physique est soudain appelé à réexaminer ses certitudes.

Il faut dire que remettre en cause le calcul de la constante de Hubble implique des questions importantes autour de la notion même de Big Bang. C’est l’inventeur du terme, l’astronome Fred Hoyle, qui fut l’un des premiers à se présenter comme un détracteur de cette théorie – après tout, il n’y a probablement que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. « Notre modèle de cosmologie pourrait être brisé »commente Dan Scolnic, qui affirme également que nos anciens modèles gagneraient sérieusement à être dépoussiérés.

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Pour répondre à cette controverse de longue date, Dan Scolnic et son équipe ont utilisé une « échelle cosmique » basée sur des données collectées à l’aide de l’instrument spectroscopique de l’énergie noire (DESI). Depuis son emplacement à l’observatoire de Kitt Peak (Arizona), il observe actuellement plus de 100 000 galaxies. Cela a permis d’évaluer plus précisément les distances entre la Terre et Coma, nom donné à l’un des amas galactiques les plus proches de notre planète.

“Je savais que cela nous donnerait l’une des mesures les plus précises de la constante de Hubble que nous puissions obtenir”dit Dan Scolnic, qui dit qu’une fois qu’il a obtenu les résultats du DESI, il “J’ai tout laissé tomber pour y travailler sans relâche”. Une constante de Hubble calculée plus précisément, c’est l’assurance de pouvoir mettre à jour nos connaissances sur l’expansion de l’univers – et donc de renvoyer définitivement certains modèles qui ont fait leur temps.

D’ailleurs, ce n’est pas fini : “Nous nous attendons à ce que les futurs programmes affinent la distance jusqu’à Coma et les clusters plus proches pour aider à éclairer cette nouvelle fenêtre locale sur la tension de Hubble”ajoutent les scientifiques qui ont travaillé avec DESI.

 
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