Le label du groupe, NewJeans, a intenté une action en justice contre le groupe K-pop pour l’empêcher de conclure des accords publicitaires de manière indépendante dans le cadre d’un différend contractuel.
Après avoir annoncé son départ du label ADOR l’année dernière, le populaire groupe sud-coréen NewJeans est poursuivi en justice par la société, qui a déposé une demande d’injonction auprès du tribunal central du district de Séoul pour rétablir son rôle de manager exclusif du girls band, mais aussi pour empêcher les membres de signer des contrats et de faire de la publicité sans autorisation préalable.
Une ascension fulgurante
Selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, le label accuse ses membres – Minji, Hanni, Danielle, Haerin et Hyein – d’avoir cherché des annonceurs à signer des accords avec des labels indépendants malgré le conflit contractuel en cours. “Cette décision a été prise pour éviter toute confusion et tout préjudice potentiel envers des tiers, y compris les annonceurs”, a déclaré ADOR dans un communiqué.
“Autoriser la résiliation unilatérale de contrats exclusifs et d’activités indépendantes sans procédures légales pourrait nuire aux investissements dans l’industrie du divertissement et déstabiliser le secteur de la K-pop”, a ajouté l’agence, citant la pétition.
Créé en 2022 par l’agence sud-coréenne HYBE, maison mère du label ADOR, NewJeans s’est rapidement imposé sur la scène musicale. Leur premier single, « Attention », a connu un succès international et le groupe est devenu le plus rapide de l’histoire de la K-pop à atteindre un milliard de streams sur Spotify. En 2023, selon le Guinness World Records, le groupe était classé parmi les artistes les plus vendus au monde. A l’origine de ce succès, le producteur Min Hee-jin, figure emblématique de la K-pop.
Le producteur accusé
Mais en avril dernier, des tensions internes ont éclaté lorsque HYBE a accusé le producteur, à l’époque directeur de la filiale ADOR, d’abus de confiance, déclenchant une bataille judiciaire et médiatique. Elle a ensuite répliqué en accusant l’entreprise d’avoir copié son modèle de lancement de stars de la K-pop pour promouvoir un groupe de filles concurrent. Évincée de son poste en août, Min Hee-jin a officiellement quitté le label en novembre, annonçant son intention de poursuivre HYBE en justice.
-En soutien à leur producteur, les membres ont lancé un ultimatum à HYBE, exigeant sa réintégration immédiate et des excuses pour les accusations de harcèlement portées contre un responsable de l’entreprise. Dans une vidéo de 27 minutes publiée sur leur nouvelle chaîne YouTube « nwjns », intitulée « What NewJeans Meant », le groupe a détaillé ses revendications.
Le 28 novembre, lors d’une conférence de presse, les filles ont annoncé la résiliation unilatérale de leur contrat avec ADOR, accusant l’agence de harcèlement et de mauvais traitements. Les membres ont affirmé leur intention de poursuivre leur carrière de manière indépendante, malgré les répercussions potentielles.
Des conséquences importantes
Le label a déposé une plainte en décembre pour valider le contrat initial, qui devait courir jusqu’en 2027. Selon le Korea JoongAng Daily, si le tribunal se prononce en faveur de NewJeans, les membres pourront rejoindre une autre agence mais perdront les droits de le nom du groupe.
Toutefois, si le contrat reste valable, ils pourraient être tenus de payer une amende astronomique estimée à 300 milliards de won (plus de 200 millions d’euros). De plus, Hanni, d’origine vietnamienne-américaine, pourrait perdre son visa de travail en Corée du Sud, conditionné à un contrat exclusif avec une agence reconnue.