Par
Pays de Clémence
Publié le
27 décembre 2024 à 17h19
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Depuis octobre, un vent de révolte souffle sur Nantes, notamment dans le monde associatif et culturel. La raison ? Des coupes budgétaires annoncées et votées par la Région Pays de la Loire qui mettraient en péril plusieurs organismes.
Alors pour lutter pour leur survie, les acteurs de ces milieux se mobilisent lors de manifestations notamment. Parmi les manifestants, des membres de Les radios associatives nantaises s’efforcer de faire entendre leur voix auprès des élus pour ne disparaît pas complètement du paysage. Retour sur plus de deux mois de lutte.
Un fonds de soutien diminué
Jet FM à Saint-Herblain, Prun’, Soleil, AlterNantes et Euroradio à Nantes (mais aussi RCF, Jade FM, L’Autre radio, Radio fidelity… en Pays de la Loire), il existe de nombreuses radios associatives dans la région. Et pour tout ça médias indépendants, le mois d’octobre a été une véritable douche froide.
Michel Barnier, nouvellement nommé Premier ministre, doit présenter son projet de loi de finances 2025. Dans celui-ci, le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER) est tailladé.
Mais c’est en partie grâce à ces subventions qu’une majorité de radios communautaires peuvent survivre puisque ces aides représentent en moyenne 30 à 40% de leur budget annuel.
Pour la radio Herblinoise, la FSER, « c’est 75 000 à 80 000 euros sur un budget annuel de 400 000 euros », illustre Alexandra Jore, journaliste et rédactrice en chef de Jet FM. Quoi financer un poste employé.
Dès cette annonce, la radio s’est immédiatement mobilisée. « Nous avons interviewé le Syndicat National des Radios Libres (SNRL) et chaque membre de l’équipe écrit à chaque député et sénateur de la région. Sauf pour les élus du RN et de la Reconquête», précise Alexandra Jore. Dans ces lettres, l’équipe explique les conséquences que représente ce manque à gagner pour les radios.
Une mobilisation collective
Elle a également souligné le rôle de médias locaux indépendants en ville, notamment dans territoires ruraux ou même le quartiers populaires, parmi les résidents ou même dans les écoles où des projets éducatifséducation aux médias et à l’information sont notamment réalisés.
La mobilisation devient collective avec d’autres radios de la région soutenues par la Fédération des radios associatives des Pays de la Loire (Frap), mais aussi par Ferarock (Fédération des radios associatives Musiques nouvelles) et la SNRL.
Et surprise – bonne cette fois – » ont répondu les élus. « Celles du NFP, mais aussi de la droite et des macronistes », précise le journaliste.
Pourquoi le FSER est-il important ?
Pour bénéficier du FSER, les radios doivent présenter une candidature « énorme », qui nécessite de mobiliser « une personne à temps plein pendant un mois », explique Alexandra Jore.
“Au FSER, il y a une partie fixe et une partie sélective.” Pour espérer bénéficier de la subvention, vous devez donc cocher plusieurs critères :
– présenter une action éducative et culturelle ;
– intégrer l’environnement ;
– participer au développement local (économie sociale et solidaire).
Ces critères « sont des engagements politiques », souligne le journaliste.
En revanche, le chiffre d’affaires lié aux recettes publicitaires ne peut excéder 20% pour les radios bénéficiant du FSER. Une manière de ne pas concurrencer les radios commerciales privées.
Fin octobre, les radios communautaires ont obtenu gain de cause et Rachida Dati, ministre de la Culture, a annoncé qu’à sa demande le gouvernement déposerait un amendement à l’Assemblée nationale pour que restauration des crédits FSER. Victoire donc.
La Région annonce de nouvelles économies
Mais quelques jours plus tard, en novembre, nouveau coup dur. Christelle Morançais, présidente de la Région, annonce qu’elle réalise les « 40 millions d’économies exigées par le gouvernement. Mais nous irons plus loin […]. Nous irons chercher 100 millions d’économies ».
Avec de tels efforts annoncés, la culture n’est évidemment pas épargnée. LE manifestations regroupant les radios communautaires, l’industrie du divertissement ou encore le sport, sont descendus dans la rue à plusieurs reprises.
Jet FMsur place, des sessions live ont été animées pour détailler la situation et les conséquences sur la culture. « 43 % des structures aidées estiment qu’un arrêt des financements publics en 2025 menacerait l’ensemble de leur activité », révèle par exemple le Frap.
Pour la radio de Saint-Herblain, la perte du financement de la Région représente 8 000 euros de moins. Mais l’équipe craint pertes en cascade. « La Région veut faire sauter tous les secteurs culturels, c’est un sabotage », s’alarme Alexandra Jore. En effet, plusieurs institutions culturelles risquent d’être impactées par cette coupe budgétaire. C’est le cas par exemple de la Drac. « Et la Drac finance Sonolab », le centre d’éducation aux médias de Jet FM.
10,5% d’économies pour la culture
Jusqu’au jour du vote du budget, vendredi 20 décembre, les acteurs de la culture et du monde associatif ont manifesté leur désaccord, allant jusqu’à dresser des barricades devant l’Hôtel de Région. Mais leur colère n’a pas permis à la Région de changer de cap, qui a adopté le budget avec 64 voix pour, 27 contre et trois abstentions.
Enfin, c’est 10,5% d’économies réalisées pour la culture, la vie associative et le sport.
La situation reste très incertaine pour les radios associatives avec le départ de Michel Barnier au profit de François Bayrou, qui a nommé lundi 23 décembre un nouveau gouvernement.
De son côté, le Département de Loire-Atlantique a également annoncé qu’il allait devoir faire des économies lors du débat d’orientation budgétaire, lundi 16 décembre 2024.
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