Convoquées par le Sénat, des associations acadiennes se sont rendues mercredi à Ottawa pour réclamer une plus grande inclusion de leurs communautés dans la programmation de Radio-Canada.
The Société nationale de l’Acadie (SNA), the Acadian Federation of Nova Scotia (FANE), the Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL), the Société acadienne et francophone de l’Île-du-Prince -Édouard (SAFILE) as well as the Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) affirmed that the voices of the populations they represent do not resonate sufficiently with the public broadcaster.
Leur comparution s’inscrit dans le cadre d’une consultation menée par les membres du Comité sénatorial permanent des transports et des communications sur les services locaux offerts par CBC et Radio-Canada. Plusieurs autres organismes représentant les communautés minoritaires ont également été entendus.
«Radio-Canada est essentielle pour nos communautés», a déclaré d’emblée le président du SNA, Martin Théberge, contacté par Acadie Nouvelle jeudi matin.
« L’Acadie doit être plus présente partout dans le système, et donc elle doit s’infiltrer dans la programmation nationale, et pas seulement à Radio-Canada Acadie. »
Lui et ses homologues espèrent donc non seulement qu’il y aura davantage de création de contenu et de couverture de l’actualité reflétant l’Acadie dans les stations locales de Radio-Canada, mais que ces réflexions seront également perceptibles partout au pays.
« L’Acadie doit se retrouver à l’intérieur du programme national. Nous pensons qu’il faut éliminer les barrières pour y parvenir », a-t-il poursuivi.
M. Théberge a donc déclaré qu’il aimerait non seulement voir et entendre davantage de contenu venant de l’Acadie, mais aussi voir les Acadiens jouer différents rôles dans les productions nationales, que ce soit en recherche, en animation ou en réalisation. , Par exemple. Il croit également que les émissions diffusées d’un bout à l’autre du pays pourraient s’intéresser davantage à des personnalités et à des histoires venues de l’extérieur du Québec.
« Cela pourrait passer par une augmentation de la présence des Acadiens à Tout le monde en parole », a-t-il illustré. Il pourrait y avoir des chercheurs acadiens à l’émission de Pénélope McQuade, qui chercheraient des intervenants en Acadie, pour que ce ne soient pas seulement des Montréalais ou des Québécois.
Promouvoir la « division » et « l’assimilation »
Selon la Loi sur la radiodiffusion, la Société Radio-Canada doit « refléter le Canada dans son ensemble et refléter la diversité régionale du pays, tant à l’échelle nationale que régionale, tout en répondant aux besoins spécifiques des régions ». Toutefois, M. Théberge a laissé entendre que la concentration des ressources dans les régions métropolitaines peut nuire à cet objectif.
« Si tout est produit, créé, animé et recherché à partir d’un seul immeuble situé à Montréal, il est normal que le contenu reflète principalement Montréal, et que les enjeux abordés soient les poubelles du Plateau-Mont-Royal et le pont Champlain. Mais ce ne sont pas les réalités d’Halifax, de Moncton ou de Caraquet.
Le président du SNA a également souligné que la technologie de diffusion dessert mal certaines communautés francophones de l’Atlantique. Il prétend que certaines régions de Terre-Neuve et du Labrador ne peuvent pas accéder à la programmation de Radio-Canada via les ondes.
À ce titre, l’entreprise publique affirme ne pas être en mesure de couvrir l’ensemble du territoire canadien avec ses émetteurs et confirme que leurs ondes n’atteignent pas les municipalités de Corner Brook et de Happy Valley-Goose Bay. Elle souligne toutefois que sa programmation est accessible sur le Web.
M. Théberge estime également que le fait que les émetteurs de la SRC transmettent la programmation de la station de Sept-Îles, au Québec, vers les communautés du Labrador est problématique.
«Quand on pense à la COVID, par exemple, les gens du Labrador avaient accès aux directives du Québec et n’étaient pas exposés à celles de Terre-Neuve», a-t-il souligné.
«Nous favorisons une division du pays où l’on n’entend que ce qui vient de Montréal et de Québec. Nous connaissons le ministre de la Santé du Québec, mais nous connaissons peu les politiques de nos propres provinces.
Ce type d’écart aura tendance à contribuer au déclin du rapport à la communauté et à la langue, selon lui.
«Nous encourageons les complexes d’infériorité, le manque d’information et les situations où les gens ne nous connaissent pas», a-t-il insisté, donnant l’exemple des Acadiens pris pour des anglophones par les Montréalais.
« Si je suis à Terre-Neuve et qu’on ne parle jamais de moi à la télévision ou à la radio francophone, si je ne m’y reconnais pas ou si je n’y ai pas accès, j’écouterai la programmation en anglais. . Mes références culturelles seront anglophones. Les informations seront celles de la communauté anglophone. Nous promouvons donc l’assimilation.