Mardi 29 octobre, William Kalubi Mwamba, alias Damso, a publié un récit qui a retenu mon attention. Il organise des séances d’écoute dans toute la France ainsi qu’à Bruxelles. Pendant une semaine, une fois par jour, l’album est diffusé dans une salle pour permettre au public de découvrir son projet en avant-première.
« J’ai menti » est le nom de son album. Pour quoi ? Initialement prévu comme un court EP pour faire patienter ses fans avant « BĒYĀH » – le dernier album de sa carrière, attendu pour le 30 mai 2025 – le projet a évolué pour devenir un album avec quatre featurettes et une construction d’album classique, comme on peut le constater. il dans la suite de sa discographie (nous reviendrons sur ce point plus tard).
Bref, dans ce contexte, je me suis empressé de réserver une place pour la séance d’écoute de Paris, de 16h30 à 18 heures, sans aucune information à ce moment-là. On pourrait dire que j’ai eu de la chance, car toutes les séances de la journée étaient complètes quelques minutes après la publication de l’histoire. Comme il ne s’agit que de la deuxième série de sessions, après Bruxelles, je n’ai pas pris la peine de consulter les critiques pour ne pas avoir d’attentes, si ce n’est découvrir la suite logique de la discographie du rappeur belge.
Nous sommes donc le 7 novembre, date à laquelle je me rends dans l’espace Niemeyer. Ce bâtiment, qui fait office de siège du Parti communiste français (PCF) et est parfois appelé « siège du Parti », est situé dans le 19e arrondissement, à l’intersection de la place du Colonel-Fabien et de l’avenue Mathurin-Moreau, littéralement un à quatre minutes à pied de la rédaction.
J’arrive donc à 16h30 devant les portes, où une petite file d’attente s’était déjà formée. La plupart des gens étaient déjà entrés dans la pièce. Ils prennent mon téléphone et me donnent un casque. Je m’assois sur l’une des chaises, où se trouve une carte de visite : on y voit le visage de Damso avec, au dos, les mots : « A la fin de cette écoute, signez s’il vous plaît le Livre d’Or de la Nation. Merci et #Lifesurnous ». Avec cette pièce aux allures de soucoupe volante et cette petite carte de visite, l’ambiance était mise.
Dans un brouhaha, les auditeurs attendaient que tout le monde entre, partageant entre eux leurs attentes sur le projet. Dix minutes plus tard, quelqu’un de l’équipe du rappeur arrive pour nous demander de mettre les écouteurs. Sans un mot, tout le monde s’exécute, les casques s’allument d’une lumière verte très vive, et les lumières s’éteignent, nous plongeant dans le noir. S’en suivent une quarantaine de minutes où les morceaux s’enchaînent dans une ambiance très particulière. Par peur du jugement, personne n’a osé faire un mouvement pour danser ni même bouger la tête, les seuls pas de danse venant de leur équipe, debout, qui connaissait visiblement déjà le projet. Par curiosité, lors de l’outro d’une chanson, j’ai enlevé mes écouteurs. La musique a laissé place à un silence assourdissant, où l’on entendait des extraits de chansons s’échappant d’écouteurs dont le son était trop fort.
Sans spoiler, j’ai été vraiment surpris par la tournure qu’a pris Damso avec ce projet. On le retrouve en train de composer de nombreuses chansons sur l’album, et les featurings sont vraiment intéressants. Pourtant, pour une première écoute, je suis décontenancé par la diversité des morceaux entendus. J’aurai certainement besoin d’une écoute prolongée pour me forger une opinion plus construite, dans de meilleures conditions. Être seul a sans doute influencé mon opinion, qui évoluera avec le temps. Je suis sorti de la salle un peu surpris, alors que le public semblait globalement conquis. Je me retrouve face à une maquette grandeur nature du CD avec la tracklist complète, ce qui me permet de mettre un titre sur les morceaux entendus. A peine libéré, j’avais déjà envie d’en parler au monde entier, ce qui me fait penser qu’après tout Damso a peut-être réussi sa promotion sans entretien, simplement grâce au bouche à oreille.