Klô Pelgag aime danser au bord du précipice

Klô Pelgag aime danser au bord du précipice
Klô Pelgag aime danser au bord du précipice

Comme la nature, Klô Pelgag a son cycle et elle accueille chacune de ses saisons avec joie. Après la tournée de Notre-Dame des Sept Douleurs (2020), l’artiste était impatient de renouer avec la création. Et à l’approche de la sortie de son sonAbracadabra ce vendredi, elle est ravie de remonter sur scène pour présenter le fruit de son travail.

«J’aime laisser passer le temps entre mes albums pour avoir le temps de développer ma pratique afin que le prochain album soit un cran au-dessus», mentionne l’auteur-compositeur-interprète du Bas-Saint-Laurent.

Chaque nouveau projet apporte de nouveaux défis pour cette artiste qui veut constamment se dépasser.

Ainsi, après s’être associée à Sylvain Deschamps, elle se lance dans la production deAbracadabra.

«C’est un beau défi, mais je pense que j’y étais», affirme Klô Pelgag, même si cette décision s’est quelque peu imposée suite à un concours de circonstances.

Se décrivant comme une personne fidèle, elle explique que son complice Sylvain Deschamps n’a pas pu l’accompagner dans la réalisation de son nouvel album. Encouragée par son entourage, elle décide de franchir le pas.

«C’est quelque chose qui m’arrive souvent dans la vie : me retrouver face à des obstacles, avoir très peur, beaucoup brailler et, ensuite, me botter le cul et foncer», raconte Chloé Pelletier Gagnon, de son vrai nom.

“J’ai beaucoup appris, j’ai beaucoup travaillé, j’ai aussi adoré et je suis arrivé à un moment où j’avais plus de liberté qu’avant.”

— Klô Pelgag, auteur-compositeur-interprète

La liberté a toujours été quelque chose d’important pour Klô Pelgag. C’est ce qu’elle admire chez des artistes comme Björk.

« Et la liberté, ce n’est pas seulement faire ce que je veux quand je veux : c’est aussi se détacher du regard des autres », argumente-t-elle, faisant écho aux propos de Libre.

Dans une certaine mesure, le succès peut devenir une prison pour ceux qui espèrent le voir durer ou se répéter, observe l’artiste qui a remporté 13 Félix en 2021.

De son côté, elle ne se sent pas « enchaînée » à ce succès. Le hasard a beaucoup à voir avec la popularité et la reconnaissance dont jouit un projet, estime-t-elle.

De liberté et de contrastes

En plus d’être seule aux commandes de son album, Klô Pelgag a senti sa liberté s’élargir à mesure qu’elle développait sa maîtrise des synthétiseurs. Ils dominent le paysage musical deAbracadabra.

« Ce fut une grande révélation quand je faisais Notre-Dame des Sept Douleurs : ça a changé ma façon d’écrire », raconte le musicien autodidacte.

Les synthétiseurs lui permettent une plus grande autonomie et d’atteindre les limites de sa créativité sans être freiné par ses limites d’interprète.

Au niveau du texte, Abracadabra se distingue également par une économie de mots et d’images plus directes.

Pour autant, elle ne recule pas devant les instruments acoustiques et s’entoure une nouvelle fois d’une armée de cordes.

« Dans tous mes autres albums, les cordes et le piano étaient les acteurs principaux. Cette fois, ils sont là sporadiquement pour ponctuer les chansons, mais ce n’est pas le principal. Il y a juste assez d’instruments acoustiques pour rendre le contraste intéressant », explique-t-elle.

Klô Pelgag estime que ces nouvelles expériences ont fait d’elle une meilleure musicienne. Elle pense aussi avoir réalisé l’album le plus lumineux de sa carrière.

« Les gens me disent que l’album est lumineux et ça me rend tellement heureux, parce que j’aspire à ça. Nous avons besoin de douceur et de lumière », déclare-t-elle.

S’épanouir dans l’adversité

La lumière qui brille à travers ses chansons semble venir de l’amour que l’on ressent autour d’elle dans ses paroles. L’artiste confirme qu’elle se sent bien soutenue ces jours-ci, tant sur le plan amical qu’amoureux, que dans sa vie professionnelle et familiale.

Embrassant le geste artistique de la vie et la poésie qui lui est inhérente, Klô Pelgag aborde son rôle de mère dans Lettre à un jeune poète et nous fait subtilement entendre la voix de son enfant sur Sans visage.

Malgré cela, quelques ombres surgissent sur cet album élégant et planant. Notamment dans les dernières compositions où l’on parle de fin du monde et de suicide.

« Le suicide est une des choses qui existent dans la vie et c’est une chose à laquelle j’ai pensé quand j’étais plus jeune, alors j’en parle. On ne peut pas seulement parler de belles choses en musique, sinon il n’y a rien de vrai et personne ne se reconnaît », argumente l’artiste qui aime « danser devant le précipice ».

D’ailleurs, le portrait qu’elle dresse de son bonheur personnel contraste avec celui du monde qu’elle a observé lors de la création de son album.

«J’ai l’impression que tout est putain de violent autour », déplore-t-elle, évoquant les guerres, les génocides, la crise du logement, le manque d’empathie…

Abracadabrale nouvel album de Klô Pelgag, sort ce vendredi 11 octobre 2024.

« Je me sens tellement impuissante », confie l’artiste qui estime que, dans ce contexte, elle ne peut que « lâcher prise ». Abracadabra désillusionné », juste au cas où cela fonctionnerait.

“C’est tout ce qui nous reste : l’espoir que quelque chose de magique se produise et résolve tout ça”, conclut Klô Pelgag.

Klô Pelgag repart en tournée en 2025. Elle débutera par visiter Saint-Jean-sur-Richelieu, Varenne, Saint-Eustache et Saint-Casimir en février. Puis, après une incursion en Europe, il passera par le Saguenay et Québec respectivement les 25 et 26 avril. Montréal, Sherbrooke, Gatineau suivront. Les spectacles sont annoncés jusqu’en 2026. Toutes les dates ici.

 
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