Alain Chamfort, bientôt à la retraite ? Le chanteur nous répond sans concession

Alain Chamfort, bientôt à la retraite ? Le chanteur nous répond sans concession
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Alain Chamfort fait partie du paysage musical français depuis la fin des années 1960. S’il a débuté aux côtés de Jacques Dutronc, enregistrant notamment plusieurs titres avec lui, il doit beaucoup à Claude François (qui était parfois jaloux de lui). . Il s’envole ensuite brillamment en solo. Un demi-siècle plus tard, le chanteur parisien est toujours là. En mars 2024, il sort un seizième album subtil et poétique intitulé Impermanence. Il évoque la vanité, la beauté, l’amour, l’espoir et même la grâce. Un opus de onze titres plein d’optimisme qu’il annonce comme son dernier. Mais est-ce pour autant la fin de la carrière musicale d’Alain Chamfort ? En attendant, il répond à l’invitation de Nagui dans Taratata 100% en direct ce vendredi 26 avril 2024. L’auteur-compositeur-interprète a accordé une interview sincère à Télé-Loisirs.

Télé-Loisirs : Pourriez-vous me parler de votre apparition dans ce nouveau numéro de Taratata ?

Alain Chamfort : je chante Whisky de glace, co-écrit avec Sébastien Tellier. Nagui m’a gentiment proposé l’ouverture du spectacle. J’interprète aussi né quelque partde Maxime Le Forestier, en duo avec Voyou.

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Qu’est-ce qui fait de Taratata un spectacle si spécial ?

C’est vraiment du live avec des moyens qu’on ne trouve nulle part ailleurs : des conditions de confort uniques et une équipe très expérimentée. On a l’impression d’être sur une scène de tournée et non dans un studio de télévision. J’ai toujours répondu quand Nagui m’appelait parce que les artistes lui doivent beaucoup.

On ne vous voit pas souvent dans les émissions musicales…

Cela dépend de l’actualité. Avec la sortie de mon album, il y avait une logique. J’ai toujours répondu quand Nagui m’appelait parce qu’on lui doit beaucoup. Nous devons être solidaires avec lui.

Alain Chamfort : “Cet album est le dernier, mais d’autres formats viendront”

Être juré dans une émission de talents comme La voixest-ce que ça vous a déjà tenté ?

Les gens n’ont jamais vraiment pensé à moi pour ce genre de spectacle. Je n’aime pas trop me mettre au service d’une organisation qui garde le contrôle. Il faut accepter beaucoup de choses qui ne sont pas forcément dans notre nature, et se mettre au service d’un système, que je ne condamne pas non plus. Mais je ne suis pas convaincu d’avoir ma place là-bas.

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D’où vient le titre poétique de cet album ?

C’est un concept bouddhiste. Ils considèrent que rien n’est jamais arrêté, ni figé. Tout évolue, en transmission, en perpétuel mouvement. La vie est habitée par cette impermanence. Il faut donc accepter que les choses ne sont pas destinées à être possédées. Il ne s’agit pas d’être fataliste, mais de considérer que la fin de quelque chose entraîne le début d’une autre. Il ne faut pas retenir ce qui doit nous échapper. Les thèmes des chansons sont tous existentiels, et abordent à chaque fois cette impermanence de manière différente.

Vous vous livrez beaucoup à cet album. Est-ce quelque chose que l’on fait plus facilement avec l’expérience et l’âge ?

Je l’ai toujours fait, mais cela semble plus évident aujourd’hui. Avant, j’avais cette posture où je prenais un peu plus de distance, de l’autodérision. J’évoquais des thèmes sans trop les affirmer. Mon ton était plus léger. En vieillissant, j’aborde les choses de manière plus directe. A un instant donné, nous sommes ce que nous sommes. J’ai toujours fait les choses avec une grande liberté. Je suis content de ce voyage. Elle a été parfois marquée par le succès, d’autres fois non. Mais peu importe. Seul ce qui reste à l’arrivée compte. Cet album est le dernier, mais d’autres formats viendront.

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L’album se termine par le litre la grâce. Qu’est-ce que c’est pour toi ?

La question se pose d’abord à travers le travail que je fais. Est-ce que je produis à travers mes chansons, chez ceux qui les écoutent, la même émotion que j’ai ressentie envers d’autres artistes ? Certains ont été très marquants, influents pour moi. Au-delà de cela, dans les relations avec les autres, il s’agit de donner quelque chose aux autres et de ne pas rester superficiel. Soyez en vrai contact avec les gens. Cette chanson pose plusieurs questions : que retiendront les gens de nous ? Quel impact avons-nous eu sur eux ? Avons-nous été honnêtes ? J’ai trouvé ça sympa de terminer le dernier album avec ces questions.

«Je sais respecter mon corps et ralentir le rythme quand il le faut», explique Alain Chamfort à Télé-Loisirs

D’où est venue l’idée de ce clip, où vous avez invité beaucoup d’artistes ?

Avec Pierre-Dominique Burgaud, à l’origine du texte, nous avons voulu entraîner les artistes dans cette idée. Ils ont tous été très réactifs. D’une manière extrêmement amicale, ils ont accepté. Nous leur avons fourni la chanson pour qu’ils comprennent de quoi il s’agissait et ils sont revenus avec plaisir.

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Vous aviez dit que cet album serait votre dernier…

Les thèmes existentiels ont été choisis dans ce sens. Ce sont des bilans. Tout en essayant de garder la légèreté pour ne pas être trop lourd. Imaginez le meilleur de ce qui reste, entretenez la flamme et la curiosité.

Que vous dites-vous en revenant sur vos 50 ans de carrière ?

Je suis heureux d’avoir constitué un répertoire qui me ressemble, au moment même où je l’ai enregistré. J’ai chanté certaines choses à 30 ans, puis d’autres à 40, 50 ou 60 ans. C’était toujours lié à qui j’étais à ce moment-là. Quand je les chante, ça me fait plaisir de ressentir cette vérité, d’être en accord avec qui j’étais à l’époque. Nous évoluons évidemment. Mais j’ai toujours gardé cette approche honnête avec moi-même et avec les personnes qui m’écoutent.

Vous pensez à la retraite ?

Non pas du tout ! Je veux continuer à être actif. Profitez de ce qui se présente à moi. Cela ne m’empêche pas d’être responsable de mes proches. Mais je ne veux pas m’arrêter. J’aime être en mouvement, et non sédentaire ou contemplatif. Il entretient l’intérêt, la curiosité et le questionnement. Mais je sais respecter mon corps et ralentir le rythme lorsque cela est nécessaire. Il est normal de ne pas avoir la même vitalité à cet âge.

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Alain Chamfort se confie sur son cancer des os

Vous n’avez pas parlé de votre cancer des os pendant longtemps. Et puis vous l’avez fait récemment. Êtes-vous complètement guéri ?

Oui, c’est du passé ! Je ne voulais pas en parler avant parce que je ne voulais pas attirer la sympathie. Je n’ai jamais vraiment compris comment cela pouvait aider les autres. Cela m’est arrivé en 2015. On entendait beaucoup parler du cancer de Johnny Hallyday. Cela ne m’a servi à rien d’apprendre que quelqu’un d’autre que moi était malade. Si cela aide les gens, tant mieux. En ce qui me concerne, cela n’a eu aucun impact sur moi. Je ne pouvais pas réaliser que cela pouvait affecter d’autres personnes. Une maladie, qu’on soit soigné ou pas. On ne peut rien y faire. Si nous n’y parvenons pas… J’ai encore perdu des amis la semaine dernière. Ils se sont battus comme tout le monde. Cela ne fait pas avancer la science d’en parler. C’est un point de vue, je ne dis pas que j’ai raison.

Plus de 40 ans après sa sortie, Manureva reste toujours votre plus gros succès. Pourriez-vous m’en raconter la genèse ?

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A l’époque, je composais beaucoup avec Jean-Noël Chaléat. Sur le même album (Posesndlr), il y avait une chanson qui s’appelait Bébé Polaroïd. Nous n’avons pas pu le finaliser. Nous sommes restés bloqués pendant plusieurs jours. Ensuite, nous avons trouvé la solution. Nous étions libérés de cette chanson, tellement soulagés et heureux. Nous avons alors composé Manureva dans un quart d’heure. Nous y avons joué pour nous amuser. C’est arrivé comme ça sans vraiment avoir besoin de regarder, c’est étrange. Serge Gainsbourg a écrit un premier texte intitulé Au revoir la Californie, ce qui était tout à fait moyen. Il en était lui-même conscient. Il a accepté de chercher une autre idée. Il a entendu le nom de ce trimaran, Manureva, et a réussi à l’intégrer dans notre mélodie, avec tout le thème qui en découlait. Autrement dit la disparition de ce bateau, et l’abandon des recherches, sans qu’aucune trace de celui-ci ne soit jamais retrouvée.

 
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