le syndicat lève le drapeau rouge

le syndicat lève le drapeau rouge
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La pression s’accentue sur le CIUSSS de l’Estrie – CHUS suite à la mutinerie survenue la semaine dernière au Centre de réadaptation pour jeunes en difficulté d’adaptation de Val-du-Lac. C’est au tour du syndicat qui représente les salariés de s’en prendre à la haute direction. L’établissement de santé assure agir dans ce dossier.

Le représentant national de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) en Estrie, Danny Roulx, constate un sérieux problème de rétention dans les centres jeunesse, alors que de nombreux éducateurs spécialisés ont quitté le navire. Selon lui, la situation s’est fortement détériorée ces dernières années.

C’est [la mutinerie] quelque chose dont nous savons qu’il pourrait arriver, ce qui s’est produit au moment où la police est arrivée, cela s’est produit immédiatement, mais nos membres, les employés, les éducateurs, les agents d’intervention, […] vivre quotidiennement de telles situations et les risques qu’une situation grave se produise augmentent compte tenu de l’instabilité du personnelsouligne-t-il.

Il estime que les décideurs du CIUSSS de l’Estrie – CHUS ont imposé des changements administratifs néfastes et font la sourde oreille aux demandes des employés.

Rien que pour les petites choses qu’on demande, on ne se sent pas écoutés, soutient-il, mentionnant entre autres des mesures pour améliorer la conciliation travail-famille. Quand on dit qu’une équipe ne va pas bien, quand on demande de l’aide, on demande des solutions, on ne se sent pas écouté.

La situation serait si dramatique que la qualité des services en serait grandement affectée.

Nous avons perdu de nombreux éducateurs expérimentés.

Une citation de Danny Roulx, représentant national de l’APTS en Estrie

Il insiste sur le fait que les jeunes méritent des services adéquats. Ce sont des jeunes délaissés, parfois abandonnés, qui ont vécu dans des environnements difficiles, qui ont des problèmes. Aujourd’hui, ce serait amusant si on ne les négligeait pas en termes de services. Le CIUSSS ne devra pas abandonner ses éducateurs.

En fin de compte, ils [les employés] j’aimerais que les grands leaders viennent s’asseoir, passer une soirée avec eux, quatre, cinq, six soirées par terre et voir quel est réellement le travail d’un éducateur de terrain, le travail qu’on fait avec ces jeunes gens, pour voir l’ampleur de la situation et se rendre compte qu’il faut peut-être s’asseoir avec eux, car ce sont eux qui ont les solutions.

Une citation de Danny Roulx, représentant national de l’APTS en Estrie

Christine Labrie demande le droit de visiter Val-du-Lac

La députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie, a également tenté d’obtenir une autorisation pour visiter le Centre Val-du-Lac. Cette visite a été refusée par le CIUSSS de l’Estrie – CHUS.

Après avoir remis en question le bien-fondé de la démarche du député, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a expliqué ce refus par souci de confidentialité.

Parler aux jeunes n’est pas nécessairement quelque chose que nous devons faire. Ce n’est pas quelque chose que je veux faire moi-même.il a dit.

Il a également soulevé le fait que Val-du-Lac est situé à l’extérieur du comté de Christine Labrie. La question est de savoir pourquoi voudriez-vous aller dans une circonscription qui n’est pas la vôtre ? a-t-il indiqué.

Val-du-Lac est situé à moins de dix kilomètres de la circonscription de Christine Labrie et accueille les jeunes de toute la région. La réponse du ministre n’a donc pas convaincu le député.

Envoyez-les-nous, vos témoignages. Nous voulons savoir ce qui se passe. Nous n’allons pas fermer les yeux sur les conditions d’hébergement dans nos maisons de jeunes actuellement.

Une citation de Christine Labrie, députée de Sherbrooke

Danny Roulx soutient la députée dans ses démarches. Le CIUSSS refuse que Christine aille voir les lieux physiques. Pour nous, c’est un manque de transparence sur ce que nous vivons réellement en ce moment.il croit.

Débranché

Radio-Canada a pu parler à une éducatrice expérimentée de Val-du-Lac qui a quitté son poste et qui a demandé à garder l’anonymat par crainte de représailles. Elle parle des managers débranchéun turnover insoutenable et des acteurs livrés à eux-mêmes.

On a l’impression d’être gérés comme des numérosajoute un autre employé qui a récemment quitté le navire.

La directrice du programme jeunesse du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, Geneviève Chabot, occupe son poste depuis un an. Elle s’assure d’être à l’écoute des recommandations du personnel sur le terrain.

Geneviève Chabot est directrice du programme jeunesse au CIUSSS de l’Estrie – CHUS.

Photo : Radio-Canada / Thomas Deshaies

En fait, cela m’attriste d’entendre quelque chose comme ça. […] Je crois sincèrement que ce sont les gens sur le terrain qui ont les solutions. Ce sont eux qui vivent au quotidien.

Une citation de Geneviève Chabot, directrice du programme jeunesse au CIUSSS de l’Estrie – CHUS

Elle concède que la situation actuelle peut être qualifiée de crise. On peut effectivement parler de crise si l’on veut, mais il est vrai que la situation est très, très, très difficile. Nous ne pouvons plus fonctionner comme avant.

L’organisation prendrait des mesures pour améliorer la rétention du personnel. J’espère vraiment que nous réussirons à convaincre […] soit des gens qui reviennent, soit des employés existants qui restent, que nous en faisons un environnement de travail vraiment exceptionneldit le directeur.

Elle estime toutefois que le CIUSSS ne peut être seul responsable de ce qu’elle qualifie de problème de société.

Comment se fait-il qu’il y ait autant d’enfants dans nos centres de rééducation ? Que pourrions-nous faire différemment avant que ces enfants n’arrivent dans nos centres de réadaptation ?

Une citation de Geneviève Chabot, directrice du programme jeunesse au CIUSSS de l’Estrie – CHUS

Nous étions déjà en action depuis des mois, voire plusieurs années. Je suis ici depuis un an, mais il y avait déjà des choses que nous essayions de changer.

Le syndicat et la direction s’accordent sur une chose : il faudra du temps avant de constater des changements sur le terrain.

Avec les informations de Thomas Deshaies

 
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