Par
Jeanne MORCELLET
Publié le
29 décembre 2024 à 6h30
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Les habitudes et les coutumes ont la vie dure. Depuis combien de temps le Perche taille-t-il par le biais d’entreprises privées ?
On ne sait plus, c’est pourquoi on entend très souvent : « Je ne peux pas vous le dire mais ça fait si longtemps, en fait je l’ai toujours su ».
450 km de bord de route à traiter
Se souvient toutefois Francis Bérard, vice-président de la CdC du Pays de Mortagne-au-Perche. “Dans le années 1990l’apparition des tondeurs permet aux employés municipaux de faire évoluer leurs compétences. Auparavant, ils travaillaient manuellement à l’élagage et aux travaux routiers. La technique a remplacé la pénibilité et la tonte », explique-t-il.
Entreprises spécialisées
Les communes font alors appel à des entreprises d’élagage. Mais pour peu de temps, puisque les pouvoirs des routes bitumées passent rapidement aux CdC nouvellement créées.
L’élu de La Mesnière, en charge des routes et rivières, poursuit : « Notre CdC passe des marchés via les marchés publics d’une durée de trois ans. Nous travaillons avec trois entreprises qui interviennent sur 450 kilomètres de routes en bordure de route.
Plusieurs interventions chaque année
Mais lorsqu’il s’agit de maintenir la sécurité du réseau routier, le dégagement des voies, la visibilité aux intersections, il n’y a aucune raison d’hésiter ou de rechigner.
« La taille des haies ornementales en centre-ville relève de la responsabilité des propriétaires » comme le rappelle Philippe Guyot, adjoint au maire de Bubertré.
“Mais en dehors des villages, en constatant des irrégularités et des disparitions de haies, la puissance publique a repris la taille en main et l’a confiée à des entreprises privées” explique le maire de Tourouvre-au-Perche, Franck Poirier.
Les entreprises d’élagage interviennent plusieurs fois par an et permettent une homogénéité des travaux, même si les calendriers diffèrent d’une commune à l’autre en fonction de la disponibilité et du cahier des charges des entreprises intervenantes.
Un budget alloué de 155 000 euros
Damien Coquerel, technicien voirie à CdC Cœur du Perche, explique : « Les 450 km de routes à traiter correspondent à un budget les 155 000 euros HT et comportent trois passages : fin mai et fin juillet pour le concassage et l’épaulage.
Il poursuit : « Et à partir d’octobre pour l’élagage, jusqu’à 6 m de hauteur pour maintenir le dégagement des réseaux télécoms et le passage de la fibre, avec à terme le meulage final des talus, des fossés et de l’accotement. »
Les haies ne sont plus arrachées, elles sont préservées. Et une haie est un gage de biodiversité, de rétention d’eau et de vent
Et puis, ils stockent du carbone, participent à la régulation du climat, offrent une petite barrière de fraîcheur aux mammifères de la prairie en été, garantissent un abri et un refuge aux petits animaux.
Bref, ce sont de véritables filtres à polluants et de véritables multiplicateurs de vie, notamment pour la nidification et la reproduction des oiseaux.
Entreprises familiales et locales
D’octobre à décembre, les entreprises travaillent sur « la taille en cours ». La grande majorité des entreprises d’élagage d’arbres sont familiales et locales.
Par ailleurs, comme l’explique Francis Bérard, « l’idée n’est pas de changer d’entreprise tous les trois ans mais de fiabiliser les relations et d’employer les meilleures entreprises, pas forcément les moins chères mais celles qui font du bon travail et qui ont des reins solides ».
Alain Chassaly, d’AC ELAGAGE, s’occupe de 2500 à 3000 km de routes. Avec un salarié et son fils qui vient de rejoindre l’entreprise, Alain Chassaly ne manque pas de contrats. Il travaille à environ 70 % pour différentes CdC et le % restant pour des particuliers et des agriculteurs : « Les gars ne veulent plus s’embêter avec ça et nous avons les bons outils pour travailler ».
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