Le documentaire DAZN « Maverick : Two Lives » a mis en lumière les profondes tensions qui existaient entre Maverick Viñales et Yamaha lors de leur collaboration. Les déclarations du pilote espagnol sont sans équivoque : il accuse le constructeur japonais de saboter ses chances de titre mondial en modifiant constamment la moto et en ne tenant pas compte de ses retours.
Maverick Vinales a donné un témoignage franc sur ses règles à Yamaha dans le documentaire DAZN Maverick : Two Lives », évoquant les frustrations liées aux décisions techniques qui, selon lui, ont compromis ses chances de devenir champion du Monde MotoGP.
Cela commence avec son arrivée à Yamaha en 2017 : « quand je suis arrivé chez Yamaha, je suis entré comme une fusée. Avec une idée claire et un objectif très clairet c’est la seule chose que j’ai demandé à Yamaha : ‘Je veux être champion du monde. Je ne veux pas être autre chose. » Il se souvient de ses premières impressions sur la moto héritée de Jorge Lorenzo :
« Quand je l’ai utilisé pour la première fois, J’en suis tombé amoureux dès le premier instant. J’ai dit : « Les gars, je vais être honnête : je n’ai jamais connu un vélo aussi bon. N’y touche pas. Apportez-moi cette moto au Qatar, car avec elle je gagnerai le Championnat du Monde.
»
Il raconte cependant avec amertume comment les ingénieurs ont insisté pour utiliser une moto neuve : « ils m’ont dit : “Non, nous devons courir avec le nouveau vélo.’ Bien sûr, les Japonais veulent toujours s’améliorer. Je me sentais bien avec le nouveau aussi, mais ce n’était pas “ce” vélo.
»
Puis la saison 2017 s’est déroulée : « À Montmelò,
J’ai fait le test avec cinq cadres différents. j’ai rien compris. Je suis arrivé à Assen et j’ai couru avec un châssis avec lequel je n’avais fait que deux tours. Évidemment, je suis tombé. J’ai perdu 25 points. « . Il poursuit : «
J’ai dit: ‘Je veux le vélo 2016, ne m’apporte rien d’autre.’ À Jerez, j’ai fait un test avec la moto 2016, pilotée par Zarco, et j’étais une demi-seconde plus rapide.
Mais nous sommes arrivés au test de Sepang avec une autre nouvelle moto. »
Maverick Vinales : « chez Yamaha, ils ont dit que j’avais essayé de saboter ou de casser une moto »
Top Gun ajoute sur la campagne suivante : « J’ai dit : “Avec la moto 2019 et un peu d’aérodynamisme, vous pouvez gagner.” Mais à Jerez, nous avons eu un problème avec les soupapes moteur. Mes moteurs ont eu le plus de problèmes. Puis il y eut l’accident en Autriche où les freins sont tombés en panne. J’ai perdu 40 points, ce qui m’aurait donné le Championnat. S’ils m’avaient écouté, je serais champion du monde aujourd’hui, j’en suis sûr à cent pour cent. »
Maverick Viñales arrive enfin au moment de son limogeage en 2021 : « en 2021, j’ai commencé le Championnat du Monde en gagnant. Je me sentais imbattable. Mais dans Qatar 2, ma moto était très différente. J’ai commencé à me méfier : « Il se passe quelque chose ici. » Au Portugal, j’aurais pu gagner mais à cause d’un problème j’ai terminé 12ème. »
Il évoque également l’accusation de sabotage après avoir forcé le moteur de sa moto : « Je ne voulais pas casser le vélo, loin de là, mais faire comprendre que je n’en pouvais plus. Ils ont dit que j’avais tenté de saboter ou de casser une moto. J’ai éteint le téléphone et j’ai dit : «Je ne veux rien savoir. Je m’en fiche du tout. Je voulais juste penser à ma famille. »
Le témoignage de Maverick Vinales offre un aperçu unique des coulisses du MotoGP. Elle révèle les difficultés rencontrées par un pilote de haut niveau lorsqu’il ne se sent pas écouté et soutenu par son équipe. Reste que si les critiques de Viñales s’avèrent fondées, il serait aussi légitime de se demander si le pilote espagnol n’a pas lui-même une part de responsabilité dans les difficultés rencontrées. Enfin, les divergences de vues entre Viñales et
Yamaha a créé un climat de tension au sein de l’équipe, aboutissant finalement à une rupture qui n’est visiblement toujours pas digérée.