Les avions militaires israéliens ont lancé une intense vague de raids sur la banlieue sud de Beyrouth vendredi soir et tôt samedi, quelques heures après l’attaque, qui, selon l’armée israélienne, visait le secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah.
Le correspondant d’Al Jazeera a rapporté que les avions militaires israéliens avaient lancé plus de 30 raids sur la banlieue sud. Des raids successifs ont ciblé des bâtiments dans les quartiers d’Al-Kafaat, Al-Shuweifat, Al-Hadath et Al-Layliki dans la banlieue.
Des images en direct ont montré des incendies dans plusieurs bâtiments ciblés.
Une Source de sécurité a déclaré à Al Jazeera que des avions israéliens avaient tiré plus d’un missile guidé sur la zone d’Al-Laylaki.
De son côté, l’armée israélienne a déclaré avoir bombardé des dizaines de rampes de lancement de roquettes et de dépôts d’armes dans la banlieue sud.
Il a ajouté que les raids visaient « les moyens de combat du Hezbollah sous des bâtiments civils dans la banlieue sud », selon ses dires.
Nier les allégations israéliennes
Le Hezbollah a démenti les affirmations d’Israël selon lesquelles il y avait des dépôts d’armes dans les bâtiments bombardés dans la banlieue sud.
Il a déclaré dans un communiqué : « Il n’y a aucune vérité dans les fausses affirmations de l’ennemi sioniste sur la présence d’armes ou de magasins d’armes dans les bâtiments civils qu’il a ciblés par des bombardements dans la banlieue sud il y a peu de temps. »
Plus tôt, le porte-parole de l’armée israélienne a déclaré qu’un avertissement avait été donné aux habitants des immeubles de la banlieue sud, et plus particulièrement de la zone de Hadath, pour qu’ils soient évacués avant qu’ils ne soient bombardés.
Le porte-parole a également déclaré qu’Israël n’autoriserait pas le transfert d’armes via l’aéroport civil de Beyrouth, selon ses affirmations.
Le ministre libanais des Transports, Ali Hamiya, a répondu en déclarant que l’aéroport international Rafic Harir de Beyrouth est « un aéroport civil par excellence ».
Il a ajouté que tout atterrissage d’avions militaires à l’aéroport est soumis à l’approbation de l’armée libanaise.
Outre les raids successifs sur la banlieue sud de Beyrouth, l’aviation israélienne a lancé une série de raids sur la région de la Bekaa, à l’est du Liban, selon ce qu’a rapporté le correspondant d’Al Jazeera.
L’armée israélienne a également annoncé avoir lancé une vague de raids contre des cibles du Hezbollah à Tyr, dans le sud du Liban.
Cibler Nasrallah
Ces raids successifs font suite à l’attaque dévastatrice menée vendredi soir par l’armée israélienne dans la banlieue sud, qui aurait visé le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, au siège du commandement central du parti.
Le ministère libanais de la Santé a annoncé que « 6 personnes ont été tuées et 91 blessées lors des raids de l’ennemi israélien dans la banlieue sud ».
Le correspondant d’Al Jazeera a rapporté que les bombardements israéliens ont provoqué des destructions massives au milieu de Haret Hreik, dans la banlieue sud, et rasé quatre bâtiments.
Les estimations de la sécurité israélienne indiquent qu’environ 300 personnes ont été tuées lors de l’attaque contre la banlieue sud, selon ce qui a été rapporté par le journal Haaretz.
Ambiguïté sur les résultats
Alors que les médias israéliens citent des responsables affirmant que les estimations indiquent le succès de l’assassinat de Hassan Nasrallah, le porte-parole de l’armée israélienne a déclaré lors d’une conférence de presse que l’armée était toujours en train de vérifier les résultats de l’attaque, qu’il a qualifiés de très précis.
Dans des déclarations ultérieures, l’armée israélienne a déclaré : « L’opération visant à cibler Nasrallah est extrêmement importante et changerait la forme du Moyen-Orient. »
Il a ajouté : « Il y aura des jours difficiles et nous sommes préparés à d’autres scénarios », soulignant qu’il attend avec impatience « toutes les arènes, y compris l’Iran, l’Irak, le Yémen et la Syrie ».
Le Hezbollah n’a fait aucune déclaration sur les résultats de la frappe qui a visé la banlieue sud, mais a tiré un barrage de roquettes sur la ville de Safed et de nombreuses colonies et sites en Galilée.
Par ailleurs, la chaîne américaine CNN a cité un haut responsable israélien disant que « cibler Nasrallah était une décision très difficile », ajoutant que « confirmer le succès ou l’échec de l’opération est une question de temps ».
Le New York Times a également cité des responsables israéliens selon lesquels le fait de prendre Nasrallah pour cible était intervenu après l’information selon laquelle une réunion des dirigeants se tenait dans une installation souterraine.
Le Wall Street Journal, citant des sources bien informées, a déclaré que de hauts responsables du Hezbollah et des Gardiens de la révolution iraniens se trouvaient sur le site ciblé.
À leur tour, les médias israéliens ont rapporté que la frappe dans la banlieue sud avait également conduit à une rupture de communication avec les hauts dirigeants du Hezbollah.
