Dernier maire d’une des plus petites communes historiques de l’Eure, Vincent Debraize est décédé

Maire de Champignolles (Eure) (fusionné avec La Vieille-Lyre, Eure) de 2008 à 2019, Vincent Débraize est décédé subitement mercredi 15 janvier dernier à son domicile parisien à l’âge de 62 ans.

Une nouvelle qui jette un voile de tristesse dans le secteur et dans sa ville natale où il s’est installé en 2004. L’histoire retiendra qu’il fut, avant la fusion en 2019 avec Vieille-Lyre, le dernier maire de la plus petite commune de l’ancien canton de Rugles. (Eure) avec seulement 36 habitants.

Champignolles était son havre de paix

Si c’est à Versailles qu’il est né le 4 septembre 1962, Vincent Debraize revendique ses origines normandes et avoue qu’en choisissant de venir vivre à Champignolles, il a véritablement le sentiment d’avoir retrouvé ses racines.

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Responsable d’une agence de communication médicale à Paris, il retournait chaque vendredi soir dans son havre de paix et avouait que ce qui l’avait poussé à se présenter aux élections municipales de 2008 en candidat libre, c’était la volonté d’investir pour la collectivité et de mettre un terme aux les tensions qui divisent au lieu de rapprocher les gens.

« Un merveilleux accueil m’a été réservé dans ce village et j’avais envie de rendre ce que j’avais reçu », confiait-il alors au Réveil Normand.

Un élu proche du peuple

Réélu maire en 2014, Vincent Debraize s’est attaché durant son mandat à préserver l’authenticité de cette charmante commune qualifiée comme l’une des plus belles portes de la vallée de la Risle.

Fervent défenseur du patrimoine, il réalise de nombreuses démarches pour la rénovation intérieure de l’église Saint-Gilles (XIIe^e et 16^e siècle), véritable joyau niché dans la verdure. Un gros dossier qui, faute de budget, est toujours en suspens.

Pour que les habitants puissent se retrouver et prouver que le Père Noël n’oubliait pas les plus petits villages, Vincent Debraize avait maintenu depuis son élection en 2008 la tradition du sapin de Noël avec distribution de jouets aux enfants et de goûters pour les adultes, et il avait également a maintenu celui de la messe célébrée dans l’église à l’occasion de la Saint-Jean, une réception réunissant alors les fidèles sur le parking de la mairie.

Connexion avec La Vieille-Lyre, “dans le même état d’esprit”

En 2019 la liaison de Champignolles avec La Vielle-Lyre (657 habitants) est devenue réalité. Pour Vincent Debraize le rapprochement était nécessaire.

La fusion des Communautés de Communes, loin de diminuer les coûts comme on nous l’avait promis, a créé des dépenses supplémentaires que la commune ne peut plus faire face. Champignolles ne peut plus rester seul, la concertation avec mon collègue de La Vieille-Lyre, Marc Morière, a été positive, nos deux communes sont dans le même état d’esprit

La plus petite commune de l’ancien canton de Rugles, tout en gardant son identité, était ainsi devenue commune déléguée et Vincent Debraize maire délégué. Il n’a pas souhaité se représenter en 2020 et c’est son premier adjoint, Jean-Louis Hermier qui a été élu 3^e député de Vieille-Lyre et adjoint au maire de Champignolles.

L’ami des élus et des habitants

Ce dernier est d’ailleurs très affecté par la disparition de Vincent Debraize, un ami de longue date.

J’ai travaillé à ses côtés pendant douze ans, c’était un bon maire, proche des gens et soucieux de maintenir l’unité de la commune, pour l’équipe du conseil, c’était le leader sur qui on pouvait compter. Pour ma part, et cela restera un des beaux souvenirs de mon rôle, j’ai eu le privilège de réaliser son mariage avec son compagnon.

De son côté, Marc Morière témoigne. « C’est avec émotion que j’ai appris le décès de Vincent Debraize. Nous avons fait beaucoup de chemin ensemble puisqu’il a été adjoint au maire pendant un an, c’était quelqu’un avec qui on pouvait discuter et qui était très attaché à Champignolles.

Repos éternel dans la commune de son cœur

Au moment de ses derniers adieux, Vincent Debraize reviendra en Normandie et reposera pour l’éternité dans ce petit coin du sud de l’Eure qu’il appelait son havre de paix.

La messe funéraire a été célébrée ce jeudi 23 janvier à 10h30 en l’église Saint Séverin (Paris 5^e).

L’inhumation aura lieu le même après-midi au cimetière de Champignolles et sera précédée à 14h30 d’un temps de recueillement en l’église Saint Gilles auquel chacun pourra participer.

À Didier, son conjoint si douloureusement souffert, et à ses proches, Réveil Normand présente ses plus sincères condoléances.

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