Chaque année, les coquilles Saint-Jacques battent des records dans la Manche. Une ressource abondante qui ravit les papilles et… remplit les poubelles. Toutefois, les biodéchets sont soumis à une obligation de tri et de valorisation. Grande nouvelle : une usine va proposer aux coquillages un débouché à Saint-Martin-des-Entrées, près de Bayeux (Calvados). CBST-Environnement s’apprête à lancer la construction de son site de broyage de pétoncles pour produire de la poudre de carbonate de calcium dès le premier trimestre 2026.
« La coque est constituée d’un peu plus de 99 % de carbonate de calcium pur », indique Gilles Begue-Turon, le directeur général de cette entreprise normande créée il y a cinq ans et demi pour ce projet. Ce matériau est recherché dans l’agriculture, le bâtiment, la cosmétique, la plasturgie ou la pharmacologie, par exemple dans la composition de dentifrice. » Des contacts ont été noués avec plusieurs acteurs, souvent désireux de trouver des approvisionnements plus vertueux alors que le carbonate de calcium est régulièrement extrait des mines.
« La première année, nous produirons 10 000 tonnes pour nous financer. D’ici quatre ans, nous passerons à 33 000 tonnes. Dans ces proportions, c’est une première européenne », indique l’équipe CSBT-Environnement. La saison dernière, 40 000 tonnes de coquilles Saint-Jacques ont été pêchées en Normandie. Jusqu’à présent, la collecte a un coût, tant pour les pêcheurs que pour la communauté. Autant dire que l’usine est très attendue, en Normandie et au-delà puisque les coquillages viendront aussi de Bretagne et des Hauts-de-France. Une soixantaine d’embauches sont prévues, en attendant mieux puisque des entrepreneurs du CSBT-Environnement étudient le concassage et la valorisation d’autres déchets de coquillages.
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