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L’Observatoire des inégalités a publié une carte de la pauvreté en France. La carte en trois dimensions représente le taux de pauvreté ainsi que le nombre de ménages pauvres. L’Ariège présente de fortes disparités entre les zones rurales et au sein du tissu urbain.
L’Observatoire des inégalités a publié une carte de la pauvreté en France. Créé par le géographe Romain Thomas, il recense à la fois la proportion, en couleur, et le nombre, en relief, des ménages pauvres. Représenté en trois dimensions, il offre une visualisation claire du nombre de ménages pauvres par zone. En Ariège, la carte montre des disparités au sein des grandes villes comme Foix et Pamiers, et entre secteurs ruraux. L’organisation s’appuie sur les données de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), qui révèlent que l’Ariège est le treizième département avec le taux de pauvreté le plus élevé de France.
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On aurait aimé voir l’Ariège briller dans un autre type de classement. Car avec 19 % de ménages pauvres en 2021, le département figure dans le top 15 de France et se retrouve à la cinquième place en Occitanie, derrière l’Hérault. Ce taux a augmenté de 1,1 point par rapport à 2019. La moyenne du pays est de 15%. Les chiffres se basent sur un seuil de pauvreté de 60 % du revenu médian, soit 2 028 €, ce qui signifie qu’une personne seule est considérée comme pauvre si son revenu est inférieur à 1 216 € par mois, selon les données 2022 de l’Insee. « Aujourd’hui, par rapport à avant, il y a des gens qui cumulent deux emplois mais qui ne peuvent pas nourrir leur famille. Les salaires stagnent tandis que les coûts augmentent. C’est ce qu’on appelle les nouveaux pauvres », remarque Gérard Sévenat, secrétaire général du Secours populaire.
Pamiers, Foix et Lavelanet parmi les communes ayant le taux de pauvreté le plus élevé
La carte affiche la part des ménages pauvres dans des carrés de 200 mètres sur 200 mètres, selon un code couleur : plus le taux est élevé, plus ils sont sombres. « Les tuiles apportent une connaissance fine dans les grandes villes qui concentrent les inégalités, comme Pamiers et Foix », explique Anne Brunner, directrice d’études à l’Observatoire des inégalités. Les zones périurbaines comptent moins de 20 % de ménages pauvres tandis que les carreaux s’assombrissent à l’approche du centre historique. « La pauvreté s’installe de plus en plus, notamment dans ce département. Nous avons une augmentation du nombre de personnes venant chercher de l’aide au sens large : pour se nourrir mais aussi pour sortir de leur situation”, constate Gérard Sévenat.
Lavelanet se classe première parmi les communes de l’Ariège avec 28%, suivie de Tarascon-sur-Ariège, Pamiers, Foix et Laroque-d’Olmes en cinquième position avec 22% de sa population en situation de précarité. Les quartiers des centres anciens de Pamiers et Foix concentrent respectivement 42 et 41 % de la pauvreté, tandis que certaines zones périphériques en concentrent 5 %. Au centre de Lavelanet, des tuiles noires apparaissent, affichant des taux supérieurs à 45 %. « Les plus grandes villes sont souvent en tête du classement. Ce qui est moins courant est le cas de Lavelanet, qui est de taille plus modeste », note-t-elle.
-La représentation des données montre ses limites : certaines personnes sont invisibles, comme les sans-abri et ceux vivant en communauté, notamment dans les maisons de retraite.
Le Haut Couserans, parsemé de tuiles noires
« La carte nous donne une idée du niveau de pauvreté très élevé dans la vallée. La proportion de pauvres est aussi élevée que dans les grandes villes. Un tel niveau en milieu rural est une particularité de l’Ariège », ajoute Anne Brunner. Sur la carte, des zones vides, sans habitations, sont entourées d’autres carrés violets voire noirs, notamment dans le Couserans.
Massat se distingue par des zones violettes entourées de noir, notamment au niveau du Port et sur les hauteurs. Le Couserans est le secteur avec le plus de tuiles noires, donc avec +45% de pauvreté, par rapport à la Basse Ariège, teintée de violet (entre 20 et 40%) et d’orange (plus de 10%).
L’Observatoire indique une limite de la carte pour les zones rurales : dans les zones où la population est trop faible, aucun carré n’est affiché.
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