une leçon de mode sous influence paternelle

Un cours de mode pour à peine 80 personnes chez Paul Smith mercredi ; une pause bienvenue en cette journée humide et froide et une collection inspirée du père du créateur.
Les images photographiques d’Harold B. Smith ornent chemises dandy et pulls hipster, dégageant une certaine insouciance typiquement anglo-saxonne.

La présentation a eu lieu dans le Marais et les invités sont entrés dans la salle par une chambre noire, où l’on pouvait admirer l’agrandisseur de son père, des photos et une copie d’une invitation à une exposition d’Harold dans son groupe de photographie, Beeston Camera Club.
En octobre 1976, le premier défilé de mode de Sir Paul Smith a lieu dans l’appartement d’un ami, rue de Vaugirard, avec ses proches comme modèles et seulement 35 personnes dans le public. Le défilé d’aujourd’hui s’est déroulé dans l’hôtel particulier de sept étages qu’il possède dans le Marais.

« Heureusement, j’ai un peu grandi depuis. Si nous appuyons sur le bouton d’avance rapide jusqu’à aujourd’hui, mon entreprise est toujours indépendante et je peux faire ce que je fais en ce moment, c’est-à-dire vous parler directement de ce que je fais dans la vie”, a souligné Paul en brandissant l’appareil Rolleiflex de son père. En effet, depuis ce premier modeste défilé, Paul Smith est aujourd’hui à la tête d’une entreprise dont les revenus dépassent les 200 millions de livres par an.
Cette saison, il a invité des trios de mannequins pour mieux expliquer sa collection automne 2025. Désignant une photo de fleur prise par son père, agrandie par son équipe, floutée et radicalement réduite sur d’excellentes chemises en coton turquoise et orange. Les vestes en daim et en jean étaient brodées de petits croquis comme ceux dessinés par son père.

“C’est une photo de papa, alors où que vous soyez, merci !” » a salué Paul Smith en désignant une chemise avant de frapper dans l’air en signe de remerciement.
Dans un sens plus large, les vêtements rendaient hommage à des légendes de la photographie comme David Bailey, Terence Donovan et Saul Leiter. Un look du début des années 1980 a été tiré des archives de Paul Smith, une veste en cuir Derbyshire, « exactement la même que celle [David] Bailey le portait », affirme Sir Paul Smith.
Les cravates et les chemises assorties faisaient référence au look des photographes britanniques encore en service dans l’armée à l’époque. La palette de couleurs joue avec les teintes préférées de Saul Leiter : des tons urbains et glauques avec des touches ultra lumineuses.
L’autre grande nouveauté n’est autre qu’une collaboration avec Barbour, la vénérable marque de manteaux britannique, qui ne manque pas d’humour avec ses doublures décorées d’oiseaux printaniers. La présentation a été longuement applaudie, avant que Paul Smith ne pose avec ses modèles pour une photo de groupe. Le couturier était visiblement ravi d’avoir pu exposer les photographies de son père à Paris.
On dit qu’un travail prolongé en chambre noire peut réduire l’espérance de vie. Cela ne semble pas avoir été le cas d’Harold Smith, décédé à l’âge de 94 ans en 1998.