Avec ses six hectares, l’île Bailleron se classe au 21ème rang des îles du Golfe du Morbihan en superficie. Loin d’être parmi les plus grands contrairement à son voisin Tascon, le fait qu’il se situe au fond du golfe à plus d’un kilomètre de la côte de Saint-Armel, dont il dépend, ne contribue pas non plus à sa notoriété. .
En forme de poire, ce petit territoire est pourtant intéressant sur le plan écologique et inclus dans les zones de préemption des espaces naturels sensibles du Morbihan. Il abrite plusieurs milieux naturels : prairie, landes et une partie plus boisée avec des cyprès propices à la nidification et des arbres fruitiers. On y trouve de la bruyère et de l’asphodèle d’Arrondeau.
Habitée depuis le XIXème siècle, l’île abrite plusieurs bâtiments. Deux maisons construites avant 1946 peuvent accueillir 27 personnes. Dans les années 1970, un bâtiment d’études y fut construit. Côté maritime, la station dispose de quatre hectares de concessions maritimes réservées aux chercheurs et étudiants. Toute la zone orientale de l’île est fermée au mouillage et à la pêche pour protéger les prairies de zostères naines.
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2 Qu’est-ce qu’on fait là-bas aujourd’hui ?
Depuis la fin des années 1990, la station biologique n’a plus de chercheurs rattachés, mais l’île accueille des formations et des séminaires. Son attractivité dépasse les frontières de l’académie de Rennes, auprès des étudiants belges et allemands. Mais ce sont d’abord ceux de Rennes et de l’Université de Bretagne Sud (UBS) qui y séjournent.
Les étudiants de Bachelor 2 biologie comme ceux du Master 1 « Ingénierie et gestion des ressources côtières et côtières » de l’UBS expérimentent par exemple le déploiement d’instruments de mesure sur les plages de l’île et à bord du bateau depuis la station.
-« Ce site présente un magnifique potentiel de formation et de recherche. C’est une étape quasi obligatoire pour nos étudiants», résume Mouncef Sedrati, enseignant-chercheur à l’UBS. Depuis 1959, grâce à une donation, l’île est la propriété de l’État qui l’a cédée à la Faculté des Sciences de l’Université de Rennes.
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3 Quel avenir pour le site ?
Le 1er avril, et ce n’est pas une blague, le marin, technicien universitaire et garde Bailleron, sera officiellement mis à la retraite. « Ce départ change la donne », constate Michel Peltier, délégué Bretagne du Conservatoire du Littoral, qui se dit « attentif au sujet ». « Nous réfléchissons ensemble depuis plusieurs mois pour y maintenir une activité scientifique. Nous y sommes attachés», déclare Virginie Dupont, présidente de l’UBS. « Nous suivons le dossier avec l’UBS et le Conservatoire du Littoral », confirme David Alis, président de l’université de Rennes. Une réunion doit avoir lieu prochainement.
« Bailleron, avec sa capacité d’hébergement, pourrait être très complémentaire à Ilur, poursuit Michel Peltier. À environ un kilomètre à l’ouest, le Conservatoire est propriétaire de l’île d’Ilur, gérée par le parc naturel régional. « Et c’est notre priorité », assure son président Ronan Le Délézir, même si le parc a un oeil sur ce qui se passe à Bailleron. Certains de ses moutons participent également à l’entretien. A l’heure où les budgets des universités ne sont pas en hausse, la question centrale des discussions sera celle du financement : qui continuera à financer ce lieu unique ?
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