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Des médecins camerounais pour faire face à la pénurie de médecins dans le Pas-de-Calais

La désertification médicale touche de nombreuses communes de la région. Sur la commune de Haisnes, la mairie a tenté d’anticiper les départs à la retraite. Après plusieurs échecs de recrutement, une filière est envisagée au Cameroun. Quatre médecins africains se disent intéressés.

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A Haisnes, le centre de santé est flambant neuf. Ouvert à l’été 2024, il abrite déjà infirmières, ostéopathe, podologue, cabinet dentaire. Problème : seuls deux médecins y exercent depuis le départ à la retraite de quatre autres médecins généralistes. Il en faudrait au moins deux de plus pour répondre aux besoins.

La municipalité travaille sur le sujet depuis plusieurs années. « Cela faisait longtemps que je n’avais pas tiré la sonnette d’alarme. Les médecins sont partis et n’ont pas été remplacés. Il y en a si peu qui veulent venir. déplore le maire Frédéric Wallet. « Si on veut avoir un médecin, il faut être attractif, il faut mettre toutes les chances de notre côté« .

La commune a donc acquis la partie médicale du centre de santé.pouvoir travailler en harmonie avec les médecins« .

Ce sont des gens qui ont une expérience assez intéressante dans les hôpitaux là-bas. L’un d’eux est même spécialisé en pédiatrie.

Frédéric Wallet, maire de Haisnes

Malgré les efforts, le recrutement des médecins généralistes peine. “J’ai fréquenté des cellules de recrutement dans les pays de l’Est, notamment en Roumanie.», explique Frédéric Wallet. “Mais ça n’a pas marché. » L’élu s’est donc tourné vers un «piste sérieuse» au Cameroun. Un psychiatre, lui-même d’origine camerounaise et qui exerce près de Haisnes, a fait le rapprochement.

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Quatre pratiquants, trois hommes et une femme, sont candidats. “Je suis en contact par email. Ce sontCe sont des gens qui ont une expérience assez intéressante dans les hôpitaux là-bas. L’un d’eux est même spécialisé en pédiatrie« . Côté mairie, les logements sont déjà prêts, mais les démarches administratives pourraient être longues et complexes.

Frédéric Wallet, le maire de Haisnes, a inauguré un nouveau centre médical à l’été 2024. Seuls deux médecins y travaillent.

© Mairie de Haisnes

Car il faut veiller à ce que tout soit en ordre, notamment en termes de diplômes et de reconnaissance. Dans ce cadre, la mairie travaille en étroite collaboration avec l’Ordre des médecins. Les quatre praticiens devront effectuer des stages. Le centre hospitalier de Béthune-Beuvry pourrait être un partenaire pour la formation. “Nous essayons de nous battre pour le territoire. Nous sommes un facilitateur. Nous espérons sincèrement pouvoir y parvenir.», poursuit Frédéric Wallet. Seul le Centre national de gestionun établissement public administratif sous tutelle du ministère, pourra valider ou non l’arrivée de médecins africains.

Les gens ne consultent pas de médecins et lorsqu’ils en consultent, il est trop tard. Certains vont voir un ophtalmologiste à Paris. C’est toujours fou

Frédéric Wallet, maire de Haisnes

Ce n’est encore qu’un projet, mais il en dit long sur la difficulté chronique qu’éprouvent les petites villes à trouver des médecins généralistes. Dans la région du Haisnes, le besoin de soins est immense. Selon le maire, 6 000 patients seraient privés de médecin traitant sur le territoire élargi (avec les communes de Douvrin, Auchy-Les-Mines, Billy-Berclau, Hulluch). Il y a donc beaucoup d’impatience.

Et tant pis si les pratiquants viennent de loin. “Les résidents ont atteint un point où ils veulent juste qu’on prenne soin d’eux. Ces médecins ont les mêmes compétences, les mêmes études. Nous ne devons pas avoir de préjugés, nous devons surmonter les clivages. Nous ne sommes plus à Marly-Gomont. Les résidents se feront leur propre opinion. »

Lui-même ostéopathe et podologue, Frédéric Wallet nous décrit ces patients qui arrivent avec «lésions trop avancées» : «Les gens ne consultent pas de médecins et lorsqu’ils en consultent, il est trop tard. Certains vont voir un ophtalmologiste à Paris. C’est toujours fou« .

Un constat insupportable pour l’élu qui a décidé d’agir. Il est prêt à attendre : «Si nous ne faisons rien, nous attendrons encore plus longtemps. J’espère qu’ils seront là aux prochaines salutations en 2026« .

 
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