J’essaie de reprendre le chemin d’une vie normale, un mois après le cyclone Chido. A Mayotte, enseignants et équipes administratives reprennent le chemin de l’école ce lundi 20 janvier, après une semaine de report en raison du passage de la tempête Dikeledi. Les élèves rentreront progressivement « à partir du 27 janvier », a indiqué la nouvelle ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne dans un entretien à parisien. Elle y ira cette semaine-là.
Tous les établissements ne pourront pas rouvrir. « Sur 221 écoles, 39 ne peuvent pas fonctionner. Et sur les 33 collèges et lycées, 5 établissements sont significativement impactés. Cette dernière ne pourra pas accueillir la pleine capacité et nécessitera des adaptations », a déclaré mardi Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte. Culture française. Lors d’une réunion avec les syndicats le 9 janvier, Élisabeth Borne leur a promis le passage systématique de commissions de sécurité dans les établissements avant la rentrée pour autoriser ou non le retour des élèves.
« Ce ne sera pas vraiment une rentrée scolaire, plutôt une reprise »
Les conditions d’enseignement seront adaptées au cas par cas. Faute de place, de nombreuses écoles primaires mettaient déjà en place des rotations d’élèves avant le cyclone. Ces alternances d’une demi-journée seront renforcées dans certains établissements. Des tentes scolaires seront également installées ici et là et certains élèves, dont l’établissement a été trop endommagé, seront emmenés en bus vers d’autres écoles.
Au deuxième niveau, “nous donnerons la priorité aux classes d’examens et aux filières professionnelles dans les établissements qui ne sont pas à pleine capacité”, a indiqué Jacques Mikulovic lors d’une conférence de presse. L’enseignement à distance via le Centre national d’enseignement à distance (Cned) et les cours Lumni de France Télévisions seront également mobilisés, ainsi que le tutorat à distance. « Mais cette solution ne fonctionnera pas pour de nombreux étudiants, qui n’ont plus accès à Internet », prédit Vital Kuola, secrétaire académique du syndicat SE-UNSA de Mayotte.
Face à cette diversité de solutions, « ce ne sera pas vraiment une rentrée, plutôt une reprise », estime Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. « Le niveau des élèves va en prendre un coup. Et si les rotations d’étudiants augmentent, ils risquent de ne pas terminer le programme », craint Vital Kuola.
« Nous aurons une grande majorité d’enseignants présents »
Grande inconnue : le nombre d’enseignants qui seront présents ce lundi. Car certains, partis en France métropolitaine pour les vacances, pourraient choisir de ne pas revenir. « D’autant que 20 % des enseignants des écoles et 50 % des enseignants du secondaire sont des contractuels et que leurs maisons ont parfois été détruites », précise Vital Kuola.
-Contacté par notre journal, le rectorat de Mayotte ne peut pour l’instant donner de chiffres sur d’éventuelles défections. “Nous aurons une grande majorité d’enseignants présents”, a assuré Jacques Mikulovic, même s’il prévoit “sans doute quelques pertes”. »
Un préavis de grève déposé
Autre source de mécontentement pour eux : des aides exceptionnelles ont été accordées à certains agents du rectorat de Mayotte, mais pas à tous. « Cependant, le cyclone n’a pas fait de distinction entre les personnes aux salaires les plus bas et les autres lorsqu’il a frappé », insiste Vital Kuola.
Un préavis de grève renouvelable a donc été déposé par l’intersyndicale pour lundi, mais pour l’instant il n’est pas accompagné d’un appel à la grève. Lors de sa rencontre avec les syndicats le 9 janvier, Élisabeth Borne a indiqué qu’elle étudierait le dossier. « Mais nous n’avons aucune nouvelle à ce sujet », indique Sophie Vénétitay. La ministre de l’Éducation a également annoncé qu’elle avait lancé une consultation pour un plan visant à attirer et à retenir les enseignants. Une démarche plus urgente que jamais.
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