vers un jeu vidéo en France à l’arrêt complet

L’industrie et la production du jeu vidéo sont en crise. Cela fait deux ans qu’on le dit, et toujours il ne se passe pas une semaine sans apprendre un nouveau projet de licenciement ou la fermeture d’un studio de jeux vidéo.

Pour aller plus loin
La pire et la meilleure année de l’histoire du jeu vidéo

Au-delà de ce problème, l’industrie traverse depuis plusieurs années une crise du mal-être au travail sans précédent, qui a fortement accéléré la syndicalisation des travailleurs du jeu vidéo, notamment en France et aux Etats-Unis.

Face à l’absence d’évolution de la situation, le Syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV) a annoncé un appel à la grève générale pour l’ensemble de l’industrie du jeu vidéo, étudiants et travailleurs, le 13 février 2025.

Quelles sont les revendications ?

Frandroid était présent à la première conférence de presse du syndicat, ce jeudi 16 janvier.

Le STJV a réalisé une évaluation de la situation de l’industrie, rappelant ses nombreux problèmes : conditions de travail (rémunération, santé physique et mentale, etc.), manque de transparence dans la gestion, manque de freins et contrepoids au sein des studios ou encore manque de la responsabilité des dirigeants.

Pour cette journée de mobilisation, le STJV développe quatre revendications :

1. Le maintenir les emplois, annuler les licenciements et responsabiliser les décideurs qui doivent se sacrifier en priorité lorsque leur entreprise est en difficulté.
2. Le transparence des entreprises sur leurs finances et leur santé économiquepour que les travailleurs puissent planifier leur avenir, et participation aux bénéfices avec eux.
3. Prendre en compte la santé au travail et la vie personnelle, à travers réorganisation du travail et le réduction du temps de travail.
4. Le participation directe des travailleurs à la prise de décision dans leur entreprise pour éviter les erreurs de leur gestion et contrôler la bonne utilisation des financements privés et publics.

Pour peser sur les rapports de force, l’objectif de cette journée de mobilisation est de concerner le jeu vidéo français au sens le plus large possible et à l’échelle de l’ensemble du territoire national : maison d’édition, distribution, développeurs ou artistes, marketing, communication, tous les domaines. sont concernés.

Par ailleurs, le syndicat rappelle qu’étant donné qu’il s’agit d’un appel à une grève nationale, aucune action n’est requise de la part de ceux qui souhaiteraient y participer, autre que ne pas travailler le jour J.

Pour financer ce mouvement, puisque les salariés concernés renoncent à leur rémunération pendant la grève, le STJV met en place un fonds de grève ouvert aux dons.

Rappelons que la France est l’un des champions mondiaux de l’industrie du jeu vidéo à travers des studios de renommée internationale comme Arkane, Asobo, DontNod, Ubisoft et Quantic Dream, sans oublier la myriade de studios plus petits, voire indépendants. .