Comme beaucoup de Français, il n’a pas entendu l’appel du général de Gaulle. Cela ne l’a pas empêché de répondre. Le résistant Jean Luneau vient de mourir à l’âge de 95 ans. Ses funérailles se sont déroulées dans l’intimité. Jean Luneau était à Saint-Chartier pendant la guerre. Il a 15 ans lorsque, à la demande de son père, résistant, il joue le rôle d’agent de liaison, en mai 1944, pour le premier bataillon du groupe Indre-Est du maquis Boischaut-Sud.
« Il n’y aurait pas eu de résistance armée si ces petits actes clandestins de résistance non armée n’avaient pas existé »a-t-il expliqué aux écoliers et collégiens auprès desquels il a inlassablement témoigné. En cachette, Jean Luneau transmettait les messages d’un groupe de résistants à un autre. Sa famille avait même été dénoncée et recueillie dans un village voisin.
« Ce que j’ai fait, ce qu’on a fait, on l’a fait tout naturellement »
Régulièrement, Jean Luneau ne manquait pas de rendre un vibrant hommage aux femmes de la Résistance, souvent oubliées de l’Histoire. Comme il l’a raconté, l’un de ses souvenirs les plus ancrés concernait la trahison : « J’avais un ami soi-disant résistant mais, un jour, on a découvert qu’il faisait partie de la milice. Cette trahison m’a servi dans ma vie et elle me sert encore aujourd’hui. »
-Jean Luneau est resté fidèle à son engagement de jeunesse. ” Ce que j’ai fait, ce que nous avons fait, nous l’avons fait tout naturellement. »» a souvent commenté, avec pudeur, celui qui s’est engagé au sein de l’Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance. Quelques années après la guerre, il intègre une école de jeunes poètes dirigée par Elsa Triolet. Technicien de formation, Jean Luneau a débuté comme ouvrier et a terminé sa carrière comme directeur d’usine dans l’industrie agroalimentaire.
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