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Espérance de vie toujours plus élevée, baisse historique des naissances… Ce qu’il faut retenir du rapport annuel de l’Insee – Libération

Population, espérance de vie, fécondité, natalité : ce mardi 14 janvier, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a présenté ses dernières données sur l’évolution de la population française. Deux facteurs expliquent la croissance démographique encore atone en 2024 : une mortalité plus élevée et une baisse de la fécondité.

La compte 68,6 millions d’habitants au 1er janvier 2025, dont 2,3 millions en outre-mer, soit une hausse de 0,25% sur un an. Au 1er janvier 2023, la France représentait 15 % de la population de l’Union européenne à 27 et était le deuxième pays le plus peuplé derrière l’Allemagne (19 %). Avec l’Italie, l’Espagne et la Pologne, les deuxièmes pays les plus peuplés, ils représentaient les deux tiers de la population de l’UE.

En 2024, 646 000 personnes sont mortes en France, soit +1,1 % par rapport à 2023. Les décès enregistrés en 2024 atteindront un niveau 5% supérieur à celui de 2019, avant la pandémie. Une augmentation liée au vieillissement de la population, qui se traduit par l’arrivée de personnes issues des générations de les baby-boomers, nés de 1946 à 1974, à des âges où la mortalité augmente fortement.

L’espérance de vie se stabilise à un niveau historiquement élevé. En moyenne, en France, les femmes vivent 85,6 ans et les hommes 80 ans. Depuis le milieu des années 1990, l’écart d’espérance de vie entre les femmes et les hommes s’est réduit : 5,6 ans aujourd’hui, contre 7,1 ans en 2004. L’espérance de vie est donc de moins en moins sexuée. . Des explications sont données, comme l’évolution des modes de vie des femmes et leur exposition à des facteurs de risque (tabac, alcool…). En France, comme dans l’UE, plus d’une personne sur cinq a au moins 65 ans, contre un peu plus d’une personne sur six en 2005 (21,8 %, contre 16,3 %).

Des naissances à leur plus bas niveau depuis près de quatre-vingts ans. Le nombre de naissances en France est estimé à 663 000 en 2024, en baisse de 2,2 % par rapport à 2023. Il s’agit du niveau le plus bas observé depuis la Seconde Guerre mondiale. Les rouages ​​du réarmement démographique tant souhaité par Emmanuel Macron sont-ils définitivement grippés ? « Le nombre de naissances, indique le rapport de l’Insee, dépend, d’une part, du nombre de femmes dites en âge de procréer et, d’autre part, de leur fécondité. Depuis 2016, la population féminine de 20 à 40 ans a peu évolué en nombre ; la baisse des naissances depuis cette date s’explique donc principalement par la baisse de la fécondité” à 1,62 enfant par femme en 2024. Du jamais vu depuis, cette fois, la fin de la Première Guerre mondiale. « Changements des mentalités, volonté des femmes de se prioriser, climat politique et économique anxiogène, incertitudes sur l’avenir » : Sylvie Le Minez, responsable de l’unité d’études démographiques et sociales à l’Insee, revient sur les principales pistes censées expliquer ce déclin.

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Fait notable : la baisse observée en juin, qui montre une très forte baisse des naissances. Une conséquence du climat anxiogène qui régnait en France au moment de la dissolution ? “Une piste préliminaire”, tergiverse Sylvie Le Minez, qui “sera ou non corroboré dans les mois à venir.”

Les naissances, quant à elles, surviennent de plus en plus tard : l’âge moyen à l’accouchement est de 31,1 ans, contre 29,5 ans vingt ans plus tôt. La France reste malgré tout le pays le plus fertile de l’Union européenne : 1,62 contre 1,4 pour la moyenne européenne.

La mortalité infantile en hausse depuis 2021. De 3,7 à 4,1 décès pour 1 000 naissances, soit 2 700 enfants mourant avant leur premier anniversaire. Le rapport ajoute que« après avoir très fortement diminué au cours du XXe siècle, ce taux n’a plus baissé depuis 2005 ». Un fait inquiétant, quand on sait que le taux de mortalité infantile est un indicateur clé de la santé d’une population, de par sa relation étroite avec le développement socio-économique et la qualité des soins préventifs et curatifs existant dans le pays. “Il est essentiel de pouvoir explorer en détail les causes de cette augmentation en disposant par exemple d’informations systématiques sur les circonstances médicales et sociales précises de ces décès”, a expliqué le professeur Martin Chalumeau, chef du service de pédiatrie générale et des maladies infectieuses à l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, lors d’une étude réalisée en 2022 avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Explications possibles : grossesses plus tardives, recours plus fréquent à la procréation médicalement assistée sont évoqués, avec la plus grande prudence, par l’Insee.

Trois enfants sur dix vivent avec un seul de leurs parents. En France, en 2023, 67% des enfants mineurs vivent dans une famille dite “traditionnel”, 23 % dans une famille monoparentale (19 % avec leur mère) et 10 % dans une famille recomposée. « 14 % des enfants dont les parents sont séparés vivent en résidence alternée », et « 30 % des enfants vivent avec un seul de leurs parents, soit un peu plus qu’en 2018 » souligne le rapport. Une situation qui les expose, entre manque de ressources et logements suroccupés, à davantage de difficultés. En Outre-mer, les familles monoparentales sont deux fois plus fréquentes : « Plus de quatre enfants sur dix vivent dans des familles monoparentales avec leur mère, contre un peu moins de deux sur dix en France métropolitaine. » pouvons-nous lire. Dans les grands centres urbains hors Paris, où la famille “traditionnel” prédomine, les enfants vivent davantage dans des familles monoparentales que dans les zones rurales.

 
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