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NOS ANIMAUX EN DANGER. En Indre-et-Loire, le numéro d’urgence de Cyril Michel pour sauver les serpents

« Quand j’étais enfant, l’histoire du Dodo me faisait pleurer. » C’est à la disparition de cet oiseau devenu emblématique des espèces menacées que Cyril Michel doit sa première prise de conscience. Après, il y a eu ces images de vipères coupées en deux à coups de pelle dans la campagne tourangelle, et plus tard encore, le constat chiffré de l’effondrement de la biodiversité. « Cela a toujours été présent dans ma vie. Quand je suis revenu en Touraine, c’était avec l’intention d’y apporter ma contribution »explique celui qui s’est installé il y a trois ans dans un havre de biodiversité de la vallée du Courtineau, au sud de Tours.

« Changer notre regard sur les serpents »

Devenu administrateur de la Société herpétologique de Touraine, il lance au printemps « SOS Serpents ». Cette hotline téléphonique est opérationnelle 7j/7 pour répondre aux personnes ayant découvert un serpent, les conseiller, et si nécessaire intervenir. Avec pour objectif premier d’éviter le fameux « coup de pelle ».

« Ce qui me motive, c’est la conservation »demande Cyril Michel. Celui qui aimait « soulevez les pierres et fouillez les espaces sauvages de votre jardin » lorsqu’il était enfant, il observait sur le terrain les données stockées par les naturalistes : les populations d’amphibiens et de reptiles sont en chute libre. En cause : l’urbanisation, la fragmentation des habitats, les méthodes agricoles, la disparition des haies et des étangs, et « destruction par l’homme, par peur ou par ignorance »il dessine.

Espèce protégée mais vulnérable

Inscrits sur la liste rouge, certains sont déjà considérés comme vulnérables, voire presque menacés, comme la couleuvre vipère ou la coronelle lisse. « Menacées ou non, toutes les espèces de serpents sont aujourd’hui protégées, mais tout le monde ne le sait pas »note celui qui a passé l’été à faire la médiation sur le sujet.

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Plus que le nombre de serpents « sauvés de la pelle » – entre avril et octobre, SOS Serpents a reçu près de 300 appels –, c’est aussi l’effet pédagogique sur lequel compte ce passionné de reptiles. “En communiquant et en expliquant, nous pouvons changer notre façon de voir le serpent, et avoir un réel effet à long terme”il croit. Sans aller jusqu’à viser à transmettre sa passion pour « cet animal fascinant, qui semble vivre dans une autre dimension que la nôtre »Cyril Michel espère désamorcer des siècles de préjugés. Ce qui entraîne trop souvent la mort du reptile.

Il y a près de quatre ans, Cyril Michel s’installait dans sa Touraine natale avec l’intention de « faire sa part » en faveur de la biodiversité. Il pense son jardin de la vallée du Courtineau comme un véritable écosystème.
© (Photo N°)

N’intervenir qu’en cas de danger

“Déjà, dans notre région, la majorité n’est pas dangereuse”il explique. Durant cette première saison de permanence, 95 % des appels des individus concernaient des rencontres avec des serpents verts et jaunes. “Il n’est pas venimeux et ne mordra que s’il se sent en danger”il rassure. Beaucoup ont pu continuer leur route après les explications des bénévoles. “Nous essayons d’intervenir uniquement s’il y a un danger pour les personnes… ou pour le serpent”précise Cyril Michel. Dont la voix a porté jusqu’à Marseille !

Durant l’été, les bénévoles de SOS Serpents ont secouru une vipère qui venait régulièrement bronzer sur un parking « pause cigarette des salariés » à Parçay-Meslay.
© (Photo Société Herpétologique de Touraine)

 
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