Entre primes d’assurance qui explosent et catastrophes naturelles qui s’intensifient, les communes de l’Indre avancent sur une ligne de crête. Claude Doucet, président des maires du département, décrypte un système qui ne fait plus rêver personne.
Les maires de l’Indre font état d’augmentations significatives de leurs primes d’assurance. Comment expliquez-vous cette situation ?
Claude Doucet: « C’est un fait. Aujourd’hui, tout repose sur des indices de sinistre : plus une commune a subi de dégâts, plus les primes sont élevées. Et personne n’est épargné. À Châteauroux, par exemple, on parle d’une augmentation de 184 %. Dans d’autres communes, il tourne souvent autour de 10 %, ce qui est déjà lourd à absorber pour des budgets communaux serrés. Ce qui est sûr, c’est que l’équation est toujours la même : soit on accepte l’augmentation, soit on coupe dans les garanties. »
« Réduire les garanties », c’est-à-dire ?
« Concrètement, cela signifie prendre plus de risques. On peut étendre les franchises ou réduire les indemnités journalières des agents en cas d’accident par exemple. Mais cela reste dangereux. Prenons l’exemple d’une petite commune rurale touchée par une inondation : si elle ne dispose pas d’une couverture suffisante, elle peut rapidement se retrouver en difficulté. »
Les catastrophes naturelles sont-elles l’éléphant dans la pièce ?
” Complètement. On le voit bien : les catastrophes environnementales ne cessent de se multiplier et de s’intensifier. Qu’il s’agisse d’inondations, de tempêtes ou de grêle, les communautés, petites ou grandes, ne sont pas épargnées. Cela complique tout. Les assureurs voient leurs risques augmenter et ajustent leurs tarifs en conséquence. Le pire, c’est qu’ils ne cherchent même plus à séduire les communes. Nous devenons des clients qu’ils acceptent à contrecœur. »
Que peuvent faire les élus face à cette situation ?
« À notre échelle, pas grand-chose. Les négociations avec les assureurs sont compliquées et les marges de manœuvre limitées. L’Association des Maires de France discute avec l’État pour trouver des solutions. Mais pour l’instant, la seule chose que nous pouvons faire est d’essayer de continuer avec ce que nous avons, sans rester sans assurance, car ce serait le pire des scénarios. »
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