Les messages de joie partagés par de nombreux internautes suite au décès de Jean-Marie Le Pen ont suscité une vague de critiques sur les réseaux sociaux. Est-il éthique de célébrer la mort de quelqu’un ? Florian Cova, chercheur en philosophie morale, décrypte les causes qui poussent certains individus à se réjouir de la mort des autres.
La mort de Jean-Marie Le Pen, figure emblématique de l’extrême droite française, a suscité des réactions contrastées dans la presse, sur les réseaux sociaux et même dans la rue. Ce phénomène soulève de profondes questions éthiques sur nos réactions face à la mort de personnalités controversées.
Florian Cova, chercheur en philosophie morale à l’Université de Genève, analyse ce dilemme. « Se réjouir de la mort de quelqu’un que l’on juge mauvais est profondément humain, lié à notre sens de la justice », explique-t-il.
Cependant, juger ces réactions est délicat. « Nous ne pouvons pas savoir exactement pourquoi ces gens se réjouissent. Il vaut mieux éviter de les condamner », conseille le chercheur.
Aucun contrôle sur les émotions
Florian Cova souligne que les émotions ne sont pas contrôlables, contrairement à leur expression. « Nous pouvons débattre pour savoir si ces émotions sont moralement bonnes ou mauvaises, mais nous n’avons aucun contrôle direct sur elles », dit-il.
Il met en garde contre une condamnation hâtive : « Se réjouir de la mort de quelqu’un qui aurait pu faire du mal à autrui peut montrer qu’on se soucie du bien des autres. »
Le philosophe s’interroge sur les conséquences de l’expression publique de cette joie : “Cela peut-il creuser les divisions sociales ou au contraire affirmer des valeurs importantes ?”
Pour Florian Cova, cette réaction peut refléter une volonté de justice face à l’impunité perçue de certaines personnes controversées. « La mort naturelle peut être considérée comme une forme de justice », conclut-il.
Garantie Aymon et Dilon Dauti
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