Après l’hommage rendu devant l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où quatre personnes ont été tuées il y a dix ans par un terroriste islamiste, une soirée organisée par le Crif et Charlie Hebdo devait se tenir à Paris jeudi 9 janvier. Rencontre et débat, pour ne pas oublier Yohan Cohen, Yoav Hattab, Philippe Braham et François-Michel Saada, fusillés parce qu’ils étaient juifs. “Juif” : c’est ainsi que se sont montrés, étonnés, quatre millions de Français lors des marches républicaines des 10 et 11 janvier 2015. Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, dix ans jour pour jour après les attentats antisémites de janvier 2015, des tags haineux viennent d’être découverts à proximité de l’Hyper Cacher. De nombreux proches des victimes et survivants de cette prise d’otages ont également quitté la France. Un mal-être partagé par l’ensemble de la communauté juive, plus vulnérable que jamais : elle, qui représente 1% de la population française, reste la cible de plus de la moitié des attaques racistes et antireligieuses. En 2023, le Crif a indiqué que le nombre d’incidents antisémites avait quadruplé sur un an, avec 1 676 cas. Les chiffres de 2024 ne devraient pas baisser, alimentés notamment par la réaction au conflit entre Israël et le Hamas.
« Ce qui s’est passé ici il y a dix ans a des causes qui ne sont pas résolues »a assuré le président du Crif, Yonathan Arfi, jeudi 9 janvier. En 2012, quatre personnes, dont trois jeunes enfants, avaient été froidement exécutées dans une école juive de Toulouse. En assassinant les Juifs, c’est la France qui était massacrée. Malgré l’horreur, la menace a été largement sous-estimée, comme nous ne le savons que trop bien aujourd’hui. Il est temps d’en prendre la pleine mesure.
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