L’année 2024 restera gravée dans l’histoire du Sénégal comme une année de profonds bouleversements, un tourbillon d’émotions où l’espoir et la douleur se mêlaient pour donner naissance à une ère nouvelle, mais pleine de défis. Ce fut une année de réformes audacieuses, de tragédies humaines dévastatrices et de revers politiques qui ont redéfini le paysage sénégalais. Une année où le peuple s’est retrouvé au cœur de la tourmente, mais aussi dans la quête insatiable d’un avenir meilleur.
Un nouveau souffle politique : la fin d’une époque, l’espoir d’un nouveau départ
La politique sénégalaise a été ébranlée comme jamais en 2024. Le 14 mars, la décision historique du président Macky Sall de renoncer à un troisième mandat a ouvert la porte à un changement radical. Le leader de l’opposition, Ousmane Sonko, toujours incarcéré, a désigné Bassirou Diomaye Faye comme son candidat à la présidentielle. Le 24 mars, un vent de changement souffle sur le pays : Faye remporte l’élection présidentielle, jeune leader promettant une nouvelle ère, un changement radical. L’espoir renaît, et le 2 avril, Faye devient le plus jeune président du Sénégal, avec Sonko à ses côtés, ouvrant ainsi une nouvelle page de l’histoire politique du pays. Les gens attendaient ce renouveau, les rues bourdonnaient d’espoir.
BRT : une révolution des transports, mais à quel prix ?
L’inauguration du très attendu projet de Bus Rapid Transit (BRT), le 15 mai 2024, a marqué un tournant dans l’histoire des transports au Sénégal. Après des années de retard, l’ambitieux projet de modernisation des transports urbains semblait enfin prêt à répondre aux besoins de la population. Cependant, ce projet ambitieux a été mis à rude épreuve dès son lancement.
Tabaski 2024 et Magal Touba : El Malick Ndiaye face à la hausse des prix des transports
Le 13 juin, à l’approche de la fête de la Tabaski, une flambée des prix des transports a surpris les Sénégalais, sapant l’enthousiasme pour les réformes. Les négociations avec les transporteurs ont abouti à des concessions, mais la souffrance des consommateurs est restée bien réelle. Une promesse de modernité, mais aussi une prise de conscience brutale des enjeux du secteur.
Lors du Grand Magal de Touba 2024, El Malick Ndiaye a encadré les tarifs des transports, les fixant entre 5 000 et 6 000 FCFA, contre 8 000 à 10 000 FCFA auparavant. 100 bus supplémentaires ont été déployés à 4 000 FCFA pour les pèlerins. Cette initiative a toutefois suscité des critiques de la part des conducteurs opposés au contrôle des prix imposé.
La grève des « clandos » : les chauffeurs en ont marre
Le 22 avril, un autre chapitre sombre de l’année a commencé. Les chauffeurs des « Clandos », ces taxis illégaux, se sont rebellés contre la pression policière et la corruption. Ce mouvement de grève illimitée a plongé le secteur dans un chaos palpable, avec des scènes de violence et d’anxiété dans les rues. La grève a mis en évidence les profondes fractures du secteur, où les réformes, bien qu’ambitieuses, ont eu du mal à apaiser les tensions.
sécurité routière : une hécatombe sur les routes – l’accident de Ndangalma
Les routes du Sénégal ont été le théâtre de tragédies déchirantes. Le 9 septembre, l’accident de Ndangalma a choqué tout le pays : 16 vies brisées, des familles plongées dans le désespoir. Face à ce massacre, le Premier ministre Sonko a promis des mesures strictes en matière de sécurité routière. Mais malgré les efforts, les drames continuent de se multiplier, jetant une ombre sur l’année. Les routes du pays, censées être des artères de vie, sont devenues un champ de bataille où chaque jour semblait apporter son lot de souffrance.
Émigration clandestine : des vies perdues dans l’espoir de l’inconnu – Tragédie de Mbour
La migration clandestine fait une nouvelle fois la une des journaux, mais pas pour les raisons espérées. Le naufrage du 8 septembre au large de Mbour, qui a fait 26 morts, a éveillé une conscience poignante du sort tragique qui attend ceux qui cherchent un avenir au-delà des frontières. Le 12 septembre, un autre drame frappe avec la découverte des corps de 30 migrants dans une pirogue échouée. Le président Faye a exprimé ses condoléances, mais les mots n’ont pas suffi à apaiser la douleur. La mer, symbole d’espoir, est devenue le cimetière des rêves brisés.
Violences à Kafountine : les femmes en première ligne
À Kafountine, la terreur s’est installée en 2024. Des attaques sauvages, visant particulièrement les femmes, ont défiguré cette région paisible. Le meurtre brutal de la jeune enceinte Awa Cissé a choqué le pays et ravivé la colère de la communauté féminine. Une année de violences physiques et sexuelles qui a laissé un goût amer, une peur latente et une quête sans fin de justice. Les femmes, malgré leur combat courageux, se sont retrouvées face à un mur de silence et d’impunité.
Meurtres d’Aziz Dabala et Waly à Pikine : Une onde de choc sociale
Le 20 août, la découverte macabre de deux corps à Pikine, ceux d’Aziz Dabala et de Waly, sauvagement tués, a ébranlé l’opinion publique. Ce meurtre à l’arme blanche, d’une rare brutalité, a révélé les divisions sociales et économiques au Sénégal. L’enquête a été menée à toute vitesse, mais l’incertitude demeure : justice sera-t-elle rendue ? Le pays, marqué par une série de meurtres tragiques, a dû faire face à une profonde remise en question de ses institutions sécuritaires.
Hausse des prix : un soulagement passager
Le gouvernement, pour tenter de soulager les Sénégalais, a annoncé le 13 juin 2024 des baisses de prix sur les produits de première nécessité. Un geste bien accueilli, mais qui ne suffit pas à masquer la réalité : les prix continuent d’augmenter, et les familles ont du mal à faire face à la situation. les deux bouts se rencontrent. Si ce déclin passager a apporté une bouffée d’air frais, le poids de la crise économique reste toujours aussi lourd.
La crue dévastatrice : quand le Falémé engloutit des vies et des terres
Le 24 août 2024, les eaux déchaînées de la Falémé ont défiguré plusieurs quartiers de Kidira, emportant tout sur leur passage. Les inondations ont provoqué des destructions massives, submergeant les champs agricoles et plongeant des milliers de Sénégalais dans le désarroi. La région de Matam a également été touchée par des inondations dévastatrices, engloutissant des hectares de rizières et affectant plus de 1 000 producteurs. Les inondations ont non seulement ravagé les terres, mais ont également détruit les moyens de subsistance de milliers de familles.
Incendie à Yoff : une nuit de chaos et de destruction
La nuit du 22 au 23 décembre 2024 restera un moment de peur pour les habitants de Yoff. L’incendie dévastateur de l’hypermarché exclusif a détruit des milliers de marchandises, mettant en évidence les défaillances du système de sécurité des grands magasins. Ce drame, en fin d’année, a ajouté une touche amère à une année déjà tragique, rappelant les vulnérabilités du pays face à des catastrophes imprévues.
2024 a été une année où le Sénégal s’est trouvé à la croisée des chemins. Des réformes ambitieuses, des tragédies humaines, des drames sociaux et des révolutions politiques ont ébranlé le pays. Mais dans tout cela, l’espoir demeure. Un peuple résilient qui, malgré les épreuves, continue de rêver d’un avenir meilleur. Le chemin est semé d’embûches, mais l’envie de changement est plus forte que jamais.
Bonne année 2025 !
L’année 2024 touche à sa fin, marquée par des défis mais aussi par un courage sans faille. En 2025, regardons l’avenir avec la conviction que, malgré les tragédies, chaque nouveau jour est une opportunité de renaître. Que cette nouvelle année apporte à tous santé, paix et bonheur. Que chaque projet puisse aboutir, et que le Sénégal, uni dans l’espérance, voie enfin la lumière au bout du tunnel.
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