l’essentiel
Une étude de l’agence d’urbanisme de Toulouse (AUaT) sur les disparités sociales réalisée avec le conseil départemental de la Haute-Garonne dessine un département coupé en deux entre Nord et Sud et à plusieurs vitesses. Sans surprise, les plus riches vivent en ville ou plutôt dans ses banlieues aisées, tandis que les plus modestes vivent en milieu rural. Mais pas seulement…
Quand on parle d’argent, comme dans la fable de La Fontaine, il y a la loi des villes et la loi des champs. Selon une étude de l’agence d’urbanisme de Toulouse (AUaT) sur les disparités sociales, réalisée avec le conseil départemental de la Haute-Garonne, les statistiques font état d’un département coupé en deux, entre Nord et Sud, et de plusieurs vitesses. Les plus riches vivent en ville ou plutôt dans ses banlieues aisées, tandis que les plus modestes vivent en milieu rural. Mais pas seulement… Pour établir une cartographie précise du niveau de vie, la répartition des revenus est un indicateur clé. Sur ce critère, avec un revenu médian de 24 310 € par foyer (unité de consommation) en 2021, la Haute-Garonne apparaît parmi les départements les plus riches de France, à la 11e place précisément. Mais si l’on rentre dans le détail, c’est surtout dans la région toulousaine que se concentrent les revenus les plus élevés. Les campagnes du sud, notamment le Comminges, ont des revenus plus faibles. Cette fracture s’explique par plusieurs facteurs, notamment la répartition de l’emploi et le dynamisme du bassin d’emploi toulousain. En 2012, le revenu médian de Toulouse Métropole était de 21 651 euros contre 23 860 euros aujourd’hui.
Un renforcement des inégalités en 10 ans
En l’espace de dix ans, cette médiane a donc augmenté, mais elle n’a pas suivi la hausse de 13 % enregistrée dans le reste du département. « La médiane de Toulouse Métropole est devenue inférieure à la médiane départementale durant cette période », confirme l’étude. Ce n’est pas une surprise, l’activité économique de la métropole enrichit surtout les territoires situés en petite couronne. là où se trouvent les habitants ayant le niveau de vie le plus élevé. Cette structuration de la vie économique de la Haute-Garonne avec des personnes qui travaillent sur le territoire métropolitain et vivent en petite couronne, dans d’autres collectivités, est donc à retrouver. son inconvénient.
L’augmentation du revenu médian dans le département a certes profité à toutes les autres zones, divisées par l’étude en intercommunalités, mais a renforcé les disparités existantes. Les territoires du nord-est de Toulouse Métropole, déjà favorisés en 2012, ont connu les plus fortes hausses de revenus. Muretain Agglo et Hauts-Tolosans, initialement inférieurs à la médiane départementale, ont également connu de fortes hausses, dépassant désormais l’échelon départemental. Seules les trois intercommunalités du sud, caractérisées par les niveaux de revenus les plus faibles, n’ont pas bénéficié de ce rattrapage. En prime, des contrastes importants existent au sein même des intercommunalités. La part des résidents de plus de 65 ans est un exemple de disparités internes. Le nord du département, attractif pour les jeunes et les travailleurs, contraste avec le sud, confronté au vieillissement de sa population et à sa paupérisation.
Le poids de la facture énergétique
Mais si Toulouse Métropole et ses 37 communes est l’une des communes les plus jeunes, avec seulement 15 % de personnes âgées de 65 ans et plus, elle présente également d’importantes disparités internes, certaines de ces communes ayant une proportion de seniors supérieure à la moyenne. . « La diversité de son parc immobilier, son rayonnement économique et son dynamisme culturel cachent des différences de population importantes selon les communes, d’autant que Toulouse, par son poids, détermine en grande partie la moyenne métropolitaine », rappelle l’étude. Certes, de nombreux habitants gagnent très bien leur vie à Toulouse, mais le contraste est fort avec d’autres habitants en difficulté, ou seulement en début de vie active. De même, la facture énergétique moyenne révèle de grandes différences. situations sociales qui pèsent sur les revenus. Faible dans Toulouse Métropole en raison de la prédominance des petits logements, il est plus élevé dans les Pyrénées où les logements sont plus anciens et moins bien isolés et dans l’Est toulousain où se trouvent des maisons individuelles et des revenus élevés. Le Sicoval, autour de Ramonville et de Labège, illustre également ces disparités internes, avec des factures élevées dans les communes riches et faibles dans les communes étudiantes. Quand on parle de niveau et de qualité de vie, tout compte !
Des réalités sociales très contrastées
La Haute-Garonne est le département de France métropolitaine qui connaît le taux de croissance démographique le plus élevé et le douzième en nombre d’habitants. Cependant, le territoire se caractérise par une géographie sociale contrastée. Un score de disparité, basé sur 30 indicateurs, permet d’identifier les intercommunalités à population homogène ou hétérogène. Les Coteaux Bellevue, les Coteaux du Girou et le Frontonnais présentent la population la plus homogène, avec un profil de résidents majoritairement actifs occupant des postes de direction. A l’inverse, Toulouse Métropole et les intercommunalités pyrénéennes affichent les plus grandes disparités. Toulouse Métropole se caractérise par une population jeune, un parc immobilier diversifié et des écarts de revenus importants. Les intercommunalités pyrénéennes sont marquées par le vieillissement de la population, une faible attractivité, un chômage élevé et une forte précarité. Le Sicoval se distingue également par de fortes disparités internes, liées à la diversité des types de ménages et des conditions de logement.
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