Giorgi a 4 ans, il est trisomique et souffre de leucémie. Mais il passe Noël dehors ce mercredi 25 décembre 2024, avec sa mère, Natia, et ses deux grandes sœurs, Elene, 7 ans, et Nino, 15 ans. Depuis cette nuit, il tousse. Dormir à 115 heures pendant une chimiothérapie n’est pas idéal. Sa mère est inquiète car il ne mange pas assez. Dans leur chambre, elle n’a pas de table ni d’autre équipement pour préparer à manger. C’est ainsi depuis qu’ils ont quitté l’hôpital, lundi 23 décembre. Le petit garçon y est soigné depuis un an pour son cancer.
C’est la raison de leur venue en France. Giorgi avait de gros problèmes de santé, il ne pouvait plus marcher. En Géorgie, les médecins ont voulu lui mettre un plâtre, mais n’ont pas pu établir de diagnostic. Une amie de Natia Perandze était soignée à Poitiers. Les collègues, patron et proches de la mère, qui travaillait alors dans une bibliothèque, ont donc cotisé pour qu’elle puisse prendre l’avion : il y avait même une cagnotte sur Internet.
Chimiothérapie une fois par mois à l’hôpital
A leur arrivée, il y a tout juste un an, ils entraient directement au CHU de Poitiers. Giorgi y est soigné pour sa leucémie. Un traitement très lourd qui entraîne des complications. Il a notamment contracté une grave infection abdominale et devrait subir une intervention chirurgicale en urgence. Mais, en fin d’année, sa situation est plus stable, la maladie est sous contrôle. Pourtant, chaque mois, le petit garçon doit venir subir son injection de chimiothérapie et une ponction qui permet de suivre sa maladie. Un protocole qui doit durer encore un an et qui le rend encore très fragile.
“La semaine dernière, il était encore en aplasie suite à la chimiothérapie, et aujourd’hui il est absent”explique sa mère, aidée par un traducteur. L’aplasie est une forte réduction des globules blancs et, dans une moindre mesure, des globules rouges et des plaquettes. Une situation durant laquelle le risque d’infection est majeur.
“Le 115 est dangereux pour lui”
“Et le 115 n’est pas propre, il y a des cafards, l’hygiène est catastrophique, c’est très dangereux pour lui”ajoute Natia, très inquiète. Et Giorgi ne mange pas forcément ce qui y est servi le soir ; à cause du traitement, il a des aphtes dans la bouche et des difficultés à avaler.
Et surtout, la famille est dehors entre 10h30 et 16h30. “Le 24, ils sont allés à l’hôpital pour avoir chaud”nous dit le traducteur.
Le petit garçon a été reconnu handicapé à 80% mais ne bénéficie d’aucune aide pour le moment, tant que la famille n’est pas en règle. Les demandes d’asile ont été refusées et la demande de titre de séjour doit être introduite. Elene et Nino ont rejoint leur mère et leur petit frère cet été car ils ne pouvaient plus rester en Géorgie avec leur père violent. Ils ont pu aller à l’école et coucher avec une amie de leur mère, qui est restée au chevet du plus jeune à l’hôpital.
Natia ne regrette pas d’être venue en France : « C’était pour mon fils, il marche maintenant et c’est la chose la plus importante aujourd’hui. En Géorgie, il serait déjà mort. »
Un rendez-vous à la préfecture a été obtenu pour le 6 janvier mais, entre-temps, la famille passe une partie de sa journée dans la rue.
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