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LA POLICE CIBLÉE PAR TIR POUR LA PREMIÈRE FOIS EN 15 ANS À GRENOBLE

Publié le 24 décembre 2024

Grenoble franchit encore un nouveau seuil : pour la première fois depuis 15 ans, depuis les émeutes qui ont ravagé Villeneuve en 2010, des policiers ont été la cible de balles réelles dans le quartier du Mistral jeudi dernier. Un nouveau sommet dans l’escalade de la violence.

VIOLENCES HABITUELLES…

Jeudi, après l’arrestation d’un trafiquant de drogue de 17 ans à Mistral, les forces de l’ordre ont été la cible de tirs de mortiers d’artifice par des dizaines de délinquants qui se sont révoltés pendant des heures. Mortiers dans le chaos, tentatives d’ériger des barrages avec des poubelles en feu… Jusqu’à présent, ce type de scène est malheureusement devenu la norme à Grenoble, dans tous les quartiers sous l’emprise du trafic de drogue.

Last Saturday’s Dauphiné Libéré…

… MONTE UN AUTRE CRAN

Avec une nouvelle significative : l’un des émeutiers a sorti une arme de poing pour tirer à balles réelles, frôlant les policiers. ” C’est la première fois depuis les émeutes de Villeneuve en 2010 que des policiers sont abattus dans la métropole grenobloise lors d’une opération dans un quartier sensible (…) ils perdent complètement le fil, ils sont désormais prêts à tuer des policiers pour sauver leur entreprise » explique l’un d’eux à Denis Masliah du Dauphiné Libéré. Stéphane Gianesello, du syndicat Alliance, confirme : «ils ont en fait de moins en moins peur« Comment pourrait-il en être autrement dans une ville où les élus théorisent l’inaction face à une violence endémique ?

VILLENEUVE : DES CONCESSIONNAIRES ONT INCENDIÉ UN APPARTEMENT

Si Mistral est un symbole des difficultés sécuritaires de Grenoble, c’est toute la ville qui est concernée. Deux jours après la démonstration de force des dealers, samedi dernier, c’est à Villeneuve que les pompiers appelés sur un incendie de poubelles ont été pris dans une embuscade impliquant des tirs de mortiers. L’un d’eux s’est retrouvé dans un appartement de la galerie Arlequin, provoquant un important incendie. Bien qu’aucun blessé n’ait été signalé, 4 personnes ont dû être évacuées du logement. Des Grenoblois innocents paient le prix de la loi qu’imposent les bandes : matériellement en l’occurrence, mais tout cela finira inévitablement de manière bien plus dramatique.

L’IRRESPONSABILITÉ DES VERTS/LFI

Et pendant ce temps, depuis leur arrivée à la tête du pays en 2014, les Verts grenoblois/LFI ne font que promouvoir une vision idéalisée de la sécurité, ne parlant que de « dialogue » et de « prévention ». Non seulement ils se démarquent par leur manque de résultats en la matière (et s’en prennent même aux structures socioculturelles indispensables à la prévention, comme le Plateau à Mistral ou le théâtre MJC/Prémol au Village olympique). Mais cette posture est aussi une question d’optimisme : l’absence de positions fermes face aux trafiquants laisse les Grenoblois désarmés face à une violence qui ne connaît aucun frein.

HABITANTS ABANDONNÉS

Les témoignages d’habitants se multiplient, avec à chaque fois ce constat d’abandon. Ainsi, la semaine du 9 décembre, le cours de yoga qui se tient habituellement dans la salle du Lys Rouge, dans le quartier du même nom, n’a pas pu avoir lieu car la salle appartenant à la ville était squattée par des trafiquants de drogue du quartier qui avaient probablement il fait trop froid dehors. Plutôt que de libérer les dealers, la municipalité a déplacé les cours dans un autre établissement et a laissé les délinquants s’emparer de ses biens…

A Mistral, une autre salle municipale a été squattée et saccagée par des trafiquants de drogue qui ont fait disparaître un club de personnes âgées. A Teisseire, toujours le même schéma avec des délinquants qui ont mis à la porte le club de judo.

LA DISPROPORTION ENTRE LES INITIATIVES MUNICIPALES ET LES BESOINS

Parallèlement, les élus communiquent sur une « brigade de l’espace public » ou une « police de quartier » au village olympique : des agents dont la mission principale est de verbaliser les véhicules mal stationnés, de signaler les dépôts sauvages, etc. Quant aux médiateurs, nous constate une terrible disproportion entre ces agents non armés, et le degré de violence dont sont capables les gangs qui se disputent à Grenoble le contrôle du trafic de drogue.

D’AUTRES VILLES AGISSENT

Il y a, là encore, une spécificité grenobloise puisque des villes comme Lyon ou Bordeaux, également dirigées par des écologistes, s’adaptent à la réalité et tentent de prendre des mesures pragmatiques pour renforcer la sécurité. Alors qu’à Grenoble l’armement de la police municipale et le développement de la vidéosurveillance restent des tabous, le président de la métropole de Lyon Bruno Bernard assume que les caméras ont réduit la délinquance dans les transports, et le maire de Bordeaux Pierre Hurmic a fait volte-face et équipé sa police municipale. avec des armes meurtrières.

LE COÛT DE L’INSÉCURITÉ

L’insécurité que cette municipalité laisse prospérer a non seulement un coût humain, mais aussi financier. Entre sécurité hors de prix et dégradations récurrentes des équipements publics, les Grenoblois paient cher le chaos ambiant. Par exemple, la seule sécurisation du site Iris à Villeneuve représentait un tiers du coût total des travaux. Les finances municipales, déjà exsangues, subissent de plein fouet le refus des élus de se saisir du sujet.

900 000 euros de travaux, 300 000 euros de sécurité : bienvenue à Grenoble

L’heure n’est plus à l’idéologie

L’insécurité représente aujourd’hui un poids trop lourd à Grenoble (pour les habitants, pour les finances publiques, également en termes d’image de la ville) pour ne pas dépasser les idéologies et s’y attaquer sérieusement. C’est dans ce sens qu’Alain Carignon, président du groupe d’opposition, a écrit au maire début septembre pour lui suggérer d’ouvrir un dialogue pour sélectionner des solutions qui permettraient d’avancer. L’année se termine et cette main tendue dans l’intérêt des Grenoblois est restée sans réponse.

SENSIBILISATION CITOYENNE ?

Alors que des bandes armées attaquent la police à balles réelles, les postures de déni ne peuvent pas durer longtemps. Même à Saint-Bruno, quartier où règne une culture ambiante très à gauche, des habitants commencent à se mobiliser contre la peur d’une balle perdue sur fond de fusillades pour trafic. On retrouve dans leurs questionnements «pouvoirs publics« (façon de diluer les responsabilités) les clichés dépassés sur le refus de »discours qui divisent», mais ils ont quand même écrit à Eric Piolle. C’est un début.

Les mentalités évoluent donc petit à petit à mesure que les événements grenoblois se poursuivent. Au détriment de ceux qui, comme les Verts/LFI, restent empêtrés dans des logiciels idéologiques déconnectés. A 15 mois des élections municipales, le vent ne souffle pas dans le dos des Piollists incapables de s’adapter à la réalité.

 
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