Par
Juliette Cardinale
Publié le
21 décembre 2024 à 6h36
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Depuis un peu plus de trois ans, le Parc Angélique de Bordeaux servait de refuge aux sans-abri. Jeudi 28 novembre 2024, la police a démantelé le campement dans ce parc de la rive droite. Depuis, les habitants regorgent d’idées pour se le réapproprier – et éviter que cette situation ne se reproduise.
A l’origine, les aides à l’accueil installées par les associations en accord avec la mairie étaient censées être temporaires et accueillir « seulement » une dizaine de sans-abri. Mais des tentes avaient été dressées tout autour.
Une expérience qui a débordé
Lorsque l’emplacement fut choisi, les bâtiments étaient encore en cours de construction le long du quai Deschamps. Mais avec l’arrivée de nouveaux habitants, les relations deviennent conflictuelles. “Nous nous sommes tous quittés dépasse peu », admitted Estelle Morizot, president and founder of La Maraude du coeur last May.
Alors que les tentes se multipliaient depuis de nombreux mois, les riverains ont été alertés d’une situation « scandaleuse » et d’un parc « confisqué ». Depuis une résidence donnant sur le parc, des habitants ont entendu des cris, des aboiements, ont vu des départs de feu, des déchets et des excréments lorsqu’ils se promenaient dans le parc… de l’autre côté de la rue de peur d’être agressés. Et puis, en juillet dernier, un meurtre avec une pioche d’un homme avait choqué l’esprit des résidents locaux et des sans-abri du camp.
Les différents acteurs avaient enregistré le camp sur la plateforme gouvernementale de nettoyage des squats et bidonvilles. Fin novembre, les tentes ont été retirées et 70 personnes expulsées. Ils ont été accompagnés pour trouver des solutions, a précisé la préfecture, même si une quinzaine a refusé.
« Qui a dit qu’ils ne se réinstalleraient pas ? »
Pour les riverains, c’était immédiatement un ” relief “ pour voir les places libérées. « Enfin », précise Richard, un résident du collectif des Angéliques qui estime avoir envoyé « une cinquantaine de mails sur la situation » depuis son emménagement.
Mais il reste très inquiet. « Certains sont relogés, d’autres non. [La préfecture] a ouvert un accueil dans l’ancienne caserne Benauge mais c’est temporaire. Une solution à long terme doit être trouvée. Qui a dit qu’ils ne le feraient pas se réinstaller ? “, se demanda-t-il quelques semaines plus tard. Les résidents de la résidence Empreinte surveillent le parc en contrebas.
Depuis leurs balcons, ils vérifient que les tentes ne sont pas remontées. Si c’est le cas, le téléphone n’est pas loin. « La semaine dernière, nous avons vu deux tentes apparaissent. Nous avons appelé la mairie et la police, deux heures plus tard ils n’étaient plus là. Ce n’est pas à nous de faire ça », soupire Richard.
À se réapproprier leur parc, les résidents locaux aimeraient y voir des développements s’épanouir. Une aire de jeux, un parcours sportif tout le long du parc, un panneau de basket, du mobilier urbain… Ils n’hésitent pas à partager leurs idées avec la mairie.
Lancée dès le démantèlement du camp, l’étape de nettoyage et sécurisation C’est en cours, confirme Didier Jeanjean, adjoint au maire chargé de la nature en ville et des quartiers apaisés. Parallèlement, les services communaux étudient les possibilités d’aménagements pertinents pour des « usages utiles à une occupation bienveillante des lieux ».
Comprenez : si des enfants viennent jouer, encadrés par leurs proches, ou si des sportifs utilisent du matériel urbain, les tentes sont moins capable pour réapparaître. L’étude de la faisabilité des différents projets, ainsi que des possibilités de financement dans une période budgétaire instable, est en cours.
L’implication des riverains
Le troisième axe est l’implication des habitants. LE Angéliques collective participe au budget participatif de Bordeaux, avec le projet 6 « L’araignée des deux ponts » pour créer un espace utilisé par les familles et les riverains sur la place devant leur immeuble.
Un espace de jeux pour les enfants (6 à 14 ans) avec deux « toiles » araignée”, des cordes en hauteur où ils peuvent grimper, reliées par des ponts de singe. Un sentier botanique appelé « sentier des Angéliques » et le ponton seraient aménagés dans le cadre de ce projet.
Le ponton serait sécurisé, des bancs seraient ajoutés, ainsi que « des visuels pédagogiques sur le rôle du fleuve dans la régulation des eaux ». climat et la biodiversité », explique le comité dans la description du projet.
« On pense souvent que démocratie participative ce sont les pétitions ou l’opposition, mais c’est aussi l’implication positive des habitants » explique l’élu. Comme en participant au budget participatif, ou en proposant des aménagements.
Du côté des riverains, le budget participatif est l’espoir de gagner les 300 000 euros nécessaires à la réalisation de leur projet. Mais surtout transformer leur parc en un lieu de vie et de communauté, tout en les débarrassant de l’angoisse du retour du camp.
En attendant, ils observent avec inquiétude les tentes qui semblent installées plus loin sur la berge, après le pont Saint Jean. Et les membres du collectif ont pris contact avec les nouveaux habitants du quartier du Belvédère. Ils comptent bien combiner leurs forces proposer et créer des espaces de vie entre les deux ponts, et en profiter pour « réhabiliter la rive droite de la Garonne ».
Le vote du budget participatif est ouvert jusqu’au 31 janvier. Chacun vote pour 5 projets qui lui tiennent à cœur. Les résultats seront annoncés le 13 février.
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