Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a promis une réforme agraire. Les acteurs réunis autour du Cadre de réflexion et d’actions sur le foncier au Sénégal (Crafs), ont tenu hier, vendredi 20 décembre 2024, un atelier pour réfléchir aux mesures à prendre pour une bonne gouvernance foncière. Crafs s’est dit préoccupé par la marchandisation des terres et a appelé à des droits d’usage.
Les nouvelles autorités ont promis d’engager des réformes agraires. Les acteurs y travaillent. Lors d’un atelier tenu hier vendredi 20 décembre 2024, le Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (Crafs), a tracé la voie d’une réforme agraire réussie. Selon son président, Babacar Diop, « il faut une harmonisation de toutes les politiques foncières qui ont été prises dans le passé ». Mieux encore, ajoute-t-il, la participation locale est nécessaire à une gestion rationnelle des terres. Pour le président du Crafs, la réforme agraire doit se faire en évitant la marchandisation des terres afin que les communautés ne soient pas dépossédées de leurs biens. Crafs souhaite également des investissements infrastructurels dans les cultures irriguées et pluviales. La diversification des cultures et la cohabitation entre pastoralisme et agriculture doivent être encouragées. Babacar Diop réclame une correction des incohérences constatées au niveau du découpage administratif.
L’expert foncier Kader Fanta Ngom ajoute à ces propositions : « Crafs maintient les fondamentaux de la loi sur le Domaine National. Il s’agit de donner des droits d’usage pour éviter la commercialisation des terres, de donner des compétences en matière de gestion foncière aux autorités locales, mais aussi de renforcer les pouvoirs des communautés locales dans le processus de gouvernance foncière. Pour lui, il n’y a pas de véritable réforme agraire au Sénégal car la majeure partie des terres est encore régie par la loi sur le Domaine National qui date du 17 juin 1964. Mieux, les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays, n’ont pas réussi à lancer des réformes agraires réussies.
Selon le Directeur des Collectivités Locales, Arona Ba, « pour répondre aux défis actuels et futurs liés à la politique de gouvernance territoriale, l’État engagera une grande réforme de la décentralisation, en capitalisant l’existant en général et la gestion foncière en particulier, pour promouvoir la conditions propices à la mise en place d’une réforme agraire inclusive et participative, fondée sur les principes de transparence, de justice, d’équité et de consensus. Mieux, juge-t-il, « dans le choix de l’État de privilégier le territoire, dans l’objectif de favoriser un développement endogène, le foncier s’impose comme un enjeu central, et les questions liées à sa gestion sont nombreuses et complexes.
Le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a annoncé une nouvelle réforme agraire afin de mieux contrôler l’octroi des terres, lors d’une conférence de presse tenue le 13 juillet 2024. Pour éviter des conflits fonciers récurrents dans les zones rurales. « Au nom du Domaine National, les populations qui cultivent des terres depuis des générations ne peuvent pas disposer de titres de propriété leur permettant de bénéficier d’un prêt bancaire pour les mettre en valeur. Dans le même -, des gens puissants accaparent ces terres, faisant établir des titres de propriété, qui sont pourtant refusés aux indigènes, sous prétexte qu’elles ne sont pas exploitées. Bien sûr, si vous passez par ces zones en saison sèche, vous ne trouverez rien, car les agriculteurs, les agriculteurs familiaux, n’ont pas d’eau pour les aménager, ils attendent l’hivernage. Ne serait-il donc pas plus judicieux d’unir nos forces : l’agro-industrie fournit le financement et les populations rurales la terre et la main d’œuvre. Ce qui conviendrait à toutes les parties et éviterait les conflits fonciers », a-t-il déclaré.
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