L’international australien Tolu Latu (31 ans, 22 sélections) est un joueur discret du Stade Rochelais. Pas du genre à se faire remarquer, bien que solide (1,78 m, 110 kg), il a néanmoins été très en vue le 14 décembre, à Marcel-Deflandre contre Bristol (35-7). Au point d’être élu homme du match, ce qui devait moins à son essai, à la conclusion d’un ballon porté, qu’à son activité – 9 ballons joués de la main, pour 23 mètres gagnés, deux passes après plaquages, un ballon récupéré. et une menace constante dans la zone de ruck.
Surtout, il n’a été pénalisé qu’une seule fois, comme à Bath, un chiffre conforme à sa moyenne de penaltys encaissés par match en Top 14 (1,33), si l’on en croit Opta. Une performance encore plus notable compte tenu du nombre de cartons tirés depuis son arrivée à l’automne 2023 : 0. Rien d’anodin pour un joueur connu pour avoir pris 8 jaunes et 2 rouges avec le Stade Français (2019-2022) et 1 jaune et 1 rouge. en quatre mois avec Montpellier (2023)… En l’absence du capitaine Pierre Bourgarit, opéré du tibia et dont la rééducation se déroule bien, c’est une bonne nouvelle pour le club de la Caravelle – qui nos confrères de « L’Équipe » indiquent vouloir prolonger – qui compte également sur Quentin Lespiaucq et Nikolozi Sutidze comme talonneur.
« Un gars super ensoleillé »
«C’est la conséquence du travail que nous faisons chaque jour», souffle timidement l’intéressé. C’est bon pour moi. J’avais la réputation d’être indiscipliné, le staff m’aidait à prendre de meilleures décisions sur le terrain, notamment sur les rucks et dans le jeu. Je dois encore être plus discipliné et prendre de meilleures décisions, arrêter de donner autant de pénalités à l’adversaire et continuer à ne pas donner à l’arbitre la possibilité de donner un carton jaune. »
Plus apaisé psychologiquement, moins en contact avec ses démons intérieurs grâce à la présence de sa compagne et de ses deux garçons, il se sent « beaucoup plus à l’aise dans de nombreux domaines ». Ceci, même s’il regrette encore trop de déchet dans l’effectif avec 2 touches perdues en moyenne par match, même si son apport en mêlée est mis en avant : « Il y a certainement place à amélioration. Comme tu l’as vu [contre Vannes]J’avais deux coups sûrs à lancer et j’ai raté les deux… Mon niveau doit être plus élevé en conquête pour nous permettre de jouer au niveau que nous visons. »
Grégory Alldritt ne lui en veut pas. « C’est un gars super ensoleillé, qui nous apporte beaucoup d’énergie toute la semaine. Le voir disputer les matchs qu’il fait depuis le début de la saison, c’est tout simplement génial, s’enthousiasme le capitaine. Nous sommes tous très heureux pour lui. Maintenant, nous devons tous maintenir ce niveau d’exigence et aller de l’avant. »
Dix ans plus tard…
En 2014, Kane Douglas, Will Skelton et Tolu Latu, âgés respectivement de 25, 22 et 21 ans, ont remporté le Super Rugby aux côtés de la franchise australienne Waratahs. Dix ans plus tard, contrairement aux Rochelais qui ont pu fêter leur montée en Top 14, ils n’ont pas pu fêter cet anniversaire cet été. « On faisait des Broncos (tests physiques, NDLR) avec l’équipe… sourit le talonneur. Il y a dix ans, aucun de nous n’était père, maintenant nous le sommes tous. Nous sommes beaucoup plus matures qu’à l’époque (rires). »
« C’est formidable d’avoir ces deux garçons ici, avec moi, d’avoir des visages familiers du pays. Quand nous avons su que Kane arrivait, nous avons souri. Jouer dans la même équipe dix ans plus tard, c’est vraiment spécial. » Et ce n’est probablement pas pour rien non plus dans le succès de Trump Latu.
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