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« nous sommes sur le fil du rasoir »

Par

Frédéric Jouvet

Publié le

19 décembre 2024 à 12h37
; mis à jour le 19 décembre 2024 à 12h41

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En novembre 2023, LMtv Sarthequi fête ses 30 ans, a lancé une appel aux dons pour compenser un situation financière compliqué.

Un an plus tard, elle apprend qu’elle ne recevra plus la dotation de la Région Pays de la Loire dont le budget est étudié ce jeudi et vendredi. Entretien avec Pascal Brulon, directeur de la chaîne de télévision locale.

LMtv est impactée par les coupes budgétaires de la Région, dans quelle mesure ? Quelle part de votre budget cela représente-t-il ?

C’est une partie importante. 40 000 euros, soit 5% de notre budget annuel global de 800 000 euros. Le modèle économique de la télévision locale fonctionne en partie avec les revenus communautaires, sachant qu’on n’a pas le droit d’avoir d’autres aides, comme les aides de l’État. Les subventions communautaires représentent entre 55 et 60% de notre budget général. Depuis le début, c’est Le Mans Métropole qui assure la plus grande part du financement. Le Département et la ville de Coulaines y participent également.

Selon vous, que signifie cette décision en termes de prise en compte de la télévision locale ?

Comme nous sommes en partie financés par la Région, nous n’avons pas vraiment le sentiment d’un partenariat ou d’un échange mais celui d’un manque de considération. Nous sommes la région la mieux équipée en télévision locale et le public est fidèle. Dans notre pays, on compte entre 32 et 36 % des Sarthois qui, depuis plus de 20 ans, regardent LMtv. Il y a un déficit d’échanges, de dialogues. Depuis plus de 15 ans, nous bénéficions de cette aide pour soutenir notre mission de service public d’information locale et nous ne pouvons que remercier la Région pour ce qu’elle a fait jusqu’à présent. Là, on nous a prévenus que c’était fini et nous ne voulons pas répondre aux appels à projets de la Région : nous voulons un vrai échange. Je ne désespère pas.

Cela met-il en péril l’avenir de la chaîne ?

C’est très dangereux pour nous. Nous sommes sur le fil du rasoir en termes d’équilibre, je ne peux rien garantir sur l’avenir de la télévision. Si jamais nous en arrivons là, nous ne devrions pas être surpris si nous nous arrêtons. Mais nous avons toujours réussi. Il y a eu une baisse de nos revenus commerciaux pendant le Covid, ils ont repris et nous continuons d’augmenter nos revenus. Nous avons fait des efforts supplémentaires en termes de réduction des coûts, de 5 % précisément.

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Les radios communautaires également touchées

Localement, d’autres médias sont directement concernés par les coupes budgétaires annoncées par la Région Pays de la Loire. C’est notamment le cas de toutes les radios communautaires du département. Radio Alpa a par exemple appris la suppression de sa subvention régionale de 12 000 euros.

Et pour l’équipe ?

Nous travaillons dur, nous comptons une douzaine de salariés permanents et une dizaine de collaborateurs freelance.

Comment LMtv peut-elle faire face à cette situation ?

Je dis aux téléspectateurs : vous avez la chance d’avoir la télévision locale et nous avons une excellente audience. C’est fabuleux : entre--, le web et les plateformes sont arrivés et nous avons la même audience. Les téléspectateurs fidèles pourraient peut-être participer. Si les Sarthois, habitués à regarder, faisaient un petit don très raisonnable, cela nous sauverait.

Quel a été le résultat de votre appel aux dons lancé il y a un an ?

Au total, 120 personnes ont donné entre deux et quelques dizaines d’euros. Et les entreprises. Mais cela n’a pas couvert notre perte.

Comment abordez-vous le reste ?

Nous avons une équipe qui croit en ce qu’elle fait : les journalistes, la production et les animateurs. Nous sommes une télévision de proximité avec les gens, de proximité émotionnelle, pas seulement de proximité géographique. Ce serait terrible si nous ne pouvions pas continuer alors que nous réalisons que ce que nous faisons est apprécié par un grand nombre de personnes. Je suis un optimiste inébranlable : nous ferons ce qu’il faut faire.

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