Wall Street a très mal réagi au discours de la Fed, qui a certes abaissé son taux directeur d’un quart de point comme prévu mais a laissé entendre qu’il ne pourrait y avoir que deux nouvelles baisses l’année prochaine, si bien qu’elle en a évoqué quatre supplémentaires en septembre. “Si tel devait être le cas, l’écart de taux entre la Fed et la BCE devrait encore se creuser et pénaliser, entre autres, l’euro face au dollar”, commente John Plassard de Mirabaud Banque.
“Le marché a évidemment réagi de manière agressive”, commente son confrère de Swissquote Ipek Ozkardeskaya, estimant que la Fed qui “a commencé à baisser ses taux il y a à peine trois mois avec une réduction massive” agit désormais de manière “erratique”. « .
A l’inverse, les analystes de l’UBS jugent ces projections « logiques » au vu de la situation économique. La Fed a en effet revu à la hausse ses prévisions de croissance du PIB pour 2024 et 2025, alors que l’inflation est désormais attendue à 2,5% fin 2025, contre 2,1% auparavant. Le président de l’institut émetteur, Jerome Powell, a également souligné les incertitudes liées à la future administration Trump. Il n’en reste pas moins que ce positionnement de la Fed laisse présager un regain de volatilité à court terme sur les marchés, notent encore les experts de la grande banque.
Ce sera au tour de la Banque d’Angleterre de se réunir cet après-midi. Les dernières estimations du PIB américain pour le troisième trimestre sont également attendues. Toujours sur le front de l’actualité macroéconomique, le consommateur allemand entame l’année à venir moins pessimiste, alors que le pays se retrouve en plein tumulte politique en attendant les élections législatives prévues le 23 février. En Suisse, les exportations ont chuté le mois dernier, plombées par la chimie. et pharmaceutique, ainsi que le secteur horloger.
Vers 09h15, l’indice SMI reculait de 1,46% à 11.468,94 points, le SLI perdait 1,62% à 1896,18 points et le SPI abandonnait 1,44% à 15.285,49 points. Aucune des trente principales valorisations ne sortait de la zone rouge.
Les valeurs suisses du luxe, Swatch Group (-0,7%) et Richemont (-1,9%), ont subi la baisse des expéditions de montres suisses à l’étranger en novembre, l’effondrement de 27% vers la Chine et de près de 19% vers Hong Kong, ne passant pas inaperçu.
Du côté des poids lourds, Roche (-2,1%) a tiré les conséquences de l’échec d’une étude de phase IIb sur son traitement pasinezumab contre la maladie de Parkinson. Nestlé (-0,2%) et Novartis (-0,6%) ont également pesé sur l’indice.
Zurich Insurance (-1,9%) a vu sa recommandation et son objectif de cours abaissés par UBS, en raison de sa forte exposition aux taux d’intérêt et à sa dette.
Sur le marché plus large, le fournisseur de solutions logicielles SoftwareOne a bondi de 11,1% après l’annonce de sa fusion avec son homologue norvégien Crayon. Le chiffre d’affaires cumulé est attendu à 1,6 milliard de francs. (AWP)
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