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la mairie lance un plan pour réduire ses déchets de 100 000 tonnes d’ici 2030

La Ville de Paris a adopté mercredi 18 décembre un plan visant à réduire de 10 % sa quantité de déchets et à tripler son taux de valorisation en cinq ans. Un enjeu de taille car la ville est une mauvaise élève en matière de tri.

Le Conseil de Paris a adopté ce mercredi à l’unanimité un plan visant à réduire de 100 000 tonnes la quantité de déchets ménagers produits dans la capitale d’ici 2030.

Développement du compostage collectif, généralisation de la consigne des contenants dans les grandes surfaces, zéro mégot de cigarette jeté sur la voie publique… Au total, 24 mesures devraient permettre de réduire le volume des déchets de 10 % en cinq ans.

Cela représenterait une baisse de 20 % par rapport à 2010, soit cinq points de plus que l’objectif fixé par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), a expliqué Antoine Guillou, adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo en charge de la propreté. .

« A travers ce plan, nous envisageons une transformation profonde de nos modes de production et de consommation, une économie circulaire où le superflu n’a plus sa place et où le réemploi et le recyclage sont la norme », explique-t-elle dans le communiqué de la mairie.

Avec un volume de déchets représentant 433 kilos par an et par habitant, la capitale se situe légèrement en dessous de la moyenne nationale.

Les Parisiens, quant à eux, sont de « mauvais trieurs » : 29 % de leurs déchets sont triés, et seulement 20 % sont finalement valorisés suite à des erreurs de tri (ni incinérés, ni enfouis). Bien moins que la moyenne nationale, souligne l’élu.

L’autre objectif de ce plan est de tripler ce taux de valorisation, pour atteindre 60 % d’ici cinq ans, tout en réduisant de 32 % les émissions de gaz à effet de serre liées à leur transformation.

25 millions d’euros économisés à long terme selon la mairie

Pour arriver à ce chiffre, la municipalité entend généraliser les collectes d’objets à domicile, déjà déployées dans certains lieux pour le gros électroménager, en les élargissant aux meubles ou encore aux matelas. L’enjeu est de limiter le dépôt sur les trottoirs, où les objets encombrants s’abîment, ce qui ralentit leur réutilisation.

Des « bornes de dons » (pour appareils électroniques, textiles, jouets…) doivent être installées dans « plusieurs centaines » d’établissements publics. Le nombre de bornes « Trilib’ » équipées de sondes pour ajuster la fréquence des collectes passera de 400 à 500 en 2025.

La mise en place d’une « tarification incitative » pour les professionnels devrait également encourager les « bons trieurs », selon la mairie. Maud Gatel, du groupe Modem et Indépendants, souhaitait que la même incitation soit testée pour les particuliers, ce que l’exécutif municipal a rejeté, jugeant la mesure inapplicable dans les logements collectifs.

La mairie prévoit également la création d’un millier de bâtiments « zéro déchet », avec des programmes de formation, une aide au réaménagement des locaux poubelles ou encore l’installation de bacs à compost.

Le coût est estimé à 6 millions d’euros par an, mais le plan « devrait permettre d’économiser à terme 25 millions d’euros » en réduisant le coût de la collecte des ordures, anticipe Antoine Guillou.

 
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