L’artiste américain de 51 ans vient d’être nommé ce mardi à Paris ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO.
Directeur créatif de Louis Vuitton depuis 2023, l’interprète de “Happy” vit une véritable histoire d’amour avec la France.
De ses débuts de producteur star à sa prestation pour la réouverture de Notre-Dame, retour sur son parcours atypique.
Casquette, veste de fourrure et dents en or, Pharrell Williams a interprété son tube planétaire « Happy » entouré de soixante-dix chanteurs de gospel lors de la réouverture de Notre-Dame de Paris début décembre. Sacrilège? Même pas. Loin de la polémique suscitée par l’apparition d’un Philippe Katherine nu et peint en bleu lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, la prestation du chanteur-producteur est passée comme une lettre à la poste. Une simple question de goût ?
Depuis que LVMH lui a confié la direction artistique de Louis Vuitton l’année dernière, après le décès soudain de son grand ami Virgil Abloh, le natif de Virginia Beach est chez lui dans la capitale française. L’été dernier, Libération révélait qu’il avait élu domicile dans un discret palais adossé à la Samaritaine avec son épouse Hélène et leurs quatre enfants, aujourd’hui scolarisés dans les Hauts-de-Seine. “Je vis une histoire d’amour avec les Français, la France et Paris”il l’avait avoué quelques mois plus tôt chez Madame Figaro.
L’antithèse de Kanye West
Si vous avez raté le début, Pharrell Williams s’est fait connaître des amateurs de musiques urbaines au début des années 2000. Avec son complice Chad Hugo, il était la moitié de The Neptunes, un duo de producteurs dont la signature s’entend sur des tubes peu catholiques comme « Drop it Like hot » de Snoop Dogg, « Rock Your Body » de Justin Timberlake ou encore « I’ Je suis un esclave pour toi » de Britney Spears.
Après avoir enregistré une poignée d’albums avec le groupe NERD, Pharrell s’en libère définitivement. En 2013, il est la voix du mythique « Get Lucky » des Daft Punk et le partenaire de Robin Thicke sur le sulfureux « Blurred Lines ». Mais c’est avec le jovial « Happy », initialement écrit pour la bande originale de Moi, méprisable 2qu’il obtient son plus grand succès. La chanson apparaît également en 2014 sur l’album Fille qui s’accompagne d’une exposition à la Galerie Emmanuel Perrotin à Paris, célébrant la beauté féminine sous toutes ses formes à travers la mode et l’art contemporain.
C’est à partir de 2017 que Pharrell Williams s’immerge véritablement dans l’univers du luxe. Alors que le business de la musique est en chute libre à l’ère du streaming, il fait partie des nombreux chanteurs et rappeurs qui ont la bonne idée de diversifier leurs activités, à l’instar de Jay-Z, Beyoncé et Rihanna. Après avoir créé une paire de baskets Chanel et Adidas, il lance Humanrace, une marque de cosmétiques non genrée à base d’ingrédients végétaliens.
Trois ans plus tard, LVMH se tourne vers lui pour succéder à Virgil Abloh, le populaire directeur de la création masculine de Louis Vuitton, décédé à l’âge de 41 ans des suites d’un cancer contre lequel il luttait secrètement. Non seulement les deux hommes étaient amis. Mais il partageait la même vision du luxe, un peu bling-bling sur les bords, inclusif et surtout résolument positif. Car contrairement à Kanye West qui a multiplié les dérapages jusqu’au point de non-retour, Pharrell Williams est un bonheur de communication pour un groupe coté au CAC40.
Un humaniste qui agit pour mettre la culture au service de la paix et de la jeunesse du monde
Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO
La plupart du - loin des caméras, ce fils d’un dresseur et d’un enseignant originaire de Virginie consacre une partie de son - et de sa fortune à des activités philanthropiques. En 2008, il crée YELLOW, une ONG dédiée à l’éducation des communautés marginalisées. Il est également activiste au sein de Black Ambition, un incubateur d’entrepreneurs noirs et latinos dans les secteurs de la technologie, du design, de la santé et des produits de consommation.
C’est pour cette raison qu’il vient d’être nommé ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO pour les arts, l’éducation et l’entrepreneuriat, lors d’une cérémonie au siège de l’organisation à Paris ce mardi. Pour Audrey Azoulay, sa directrice générale, Pharrell Williams est un «artiste complet“et un”humaniste qui agit pour mettre la culture au service de la paix et de la jeunesse du monde« . Qui dit mieux ?
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En Vuitton de la tête aux pieds, l’artiste qui a fêté cette année ses 51 ans s’est dit :honoré d’avoir été choisi« par l’UNESCO et »pouvoir continuer ce travail” à l’intérieur. L’occasion de projeter son biopic Pièce par pièce pour quelque 800 écoliers et étudiants. Réalisé par Morgan Neville, il a été conçu avec des briques Lego. Fou? Certainement pas ! En partenariat avec le géant du jouet, Pharrell a lancé une campagne de sensibilisation à la synesthésie, un trouble neurologique dont il souffre depuis son enfance.
“C’est qu’au lieu de se distinguer, tes sens restent confus», expliquait-il dans « C à vous » début novembre.J’entends des sons et je vois des couleurs en même -, mais il y a des gens qui voient des couleurs et ressentent des choses. Par exemple, le violet aura un goût de rouille, ce qui dégage des odeurs étranges. C’est toujours quelque chose que nous subissons !« . Entre 4 et 5 % de la population mondiale est touchée, sous diverses formes.
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