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comment « l’affaire Paul Bismuth » a démarré à Nice

La Cour de cassation a rejeté mercredi le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l’affaire des écoutes téléphoniques, rendant définitive sa condamnation à un an de prison sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence, une sanction inédite pour un ancien chef de l’Etat.

Jusqu’ici suspendue, cette peine, à laquelle s’ajoute trois ans d’inéligibilité, est désormais applicable : Nicolas Sarkozy, 69 ans, sera convoqué devant un juge de l’application des peines qui devra déterminer les modalités de son bracelet électronique.

Il s’agit de la première condamnation définitive de l’ancien président (2007-2012).

Nice, le 4 mars 2014 à l’aube. Me Thierry Herzog reçoit une visite inattendue de la police judiciaire dans son appartement, à deux pas de la Promenade des Anglais. Ordinateurs, téléphones… Les enquêteurs recherchent des traces échanges compromettants entre l’avocat et son plus célèbre client et ami, Nicolas Sarkozy. « L’affaire Paul Bismuth » n’en est qu’à ses débuts.

Téléphones achetés dans un magasin de Nice

Le même jour, des enquêteurs de l’Office central anticorruption ont également perquisitionné à Paris (toujours au domicile de M. Herzog, mais dans son bureau cette fois), ou à Bordeaux, au domicile du haut magistrat Gilbert Azibert.

A Nice, la police fait un mini-détour par la zone piétonne.

Direction un magasin de téléphonie, rue Masséna, où s’est rendu Thierry Herzog quelques semaines plus tôt.

Nicolas Sarkozy et Carla Bruni dans les rues de Nice à l’été 2013. Photo Franck Fernandes.

C’est là, au coeur du Nice touristique, qu’il a discrètement acquis deux smartphones. Avec deux puces dédiées.

Ce sont donc ces « TOC », ces « idiots » comme les appelle la police, qui ont permis à l’ex-président et à ses fidèles avocats de converser, loin des grandes oreilles de la justice. C’est du moins ce qu’ils croyaient.

Le 22 février 2014, un « terminal » appelle près de la résidence Cap Nègre où réside Nicolas Sarkozy. Ce bref échange varois a confirmé aux magistrats l’existence d’une ligne téléphonique secrète, établie sous le nom fictif de « Paul Bismuth ».

L’affaire va faire enrager le vrai Paul Bismuthpromoteur immobilier à Tel Aviv. L’histoire judiciaire retiendra que la Côte d’Azur, bastion sarkozyste longtemps jugé imprenable, a donné lieu à une affaire très embarrassante pour son ancien champion.

Comme nous le révélions alors, c’est à vingt kilomètres de là, à Monaco, que le tandem Sarkozy-Herzog aurait fait miroiter un poste de prestige à Gilbert Azibert.

 
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