Presque à mi-saison, la hiérarchie mouvante et instable au poste clé d’ouvreur donne à La Rochelle une dimension atypique parmi les clubs – français et européens – armés pour concourir pour le(s) titre(s). Ronan O’Gara attend bien plus du séduisant trio Hastoy – Reus – West. Seul le dernier cité s’en sort bien jusqu’à présent mais n’a pas encore réussi à s’imposer comme patron du poste cette saison.
La question a été posée de manière à lever toute ambiguïté éventuelle, si elle existe. L’absence d’Antoine Hastoy depuis trois matches répond-elle en effet à un critère purement sportif ou l’ancien Palois, gardien numéro un du jeu rochelais depuis l’été 2022, est-il actuellement diminué par une blessure ? Réponse franche et confiante de Romain Carmignani samedi soir dernier, suite au succès bonifié des Rochelais face à Bristol (35-7) : « C’est un vrai choix de la part du staff et du manager. Si on attend plus de lui ? Exactement. Et il le sait, il n’y a aucun problème avec ça.
Responsable de l’entraînement des attaquants, l’adjoint de Ronan O’Gara n’a fait que confirmer les propos du « patron », incisif ici et là ces dernières semaines lorsqu’il s’agit d’inviter Hastoy à “prendre le contrôle de l’équipe”. Ou plutôt Hastoy et consorts. Car l’Irlandais, s’il a fait des Bleues (7 sélections) son principal ouvreur ces deux dernières saisons, n’oublie jamais Hugo Reus et Ihaia West : son protégé et son premier fiable avec La Rochelle, où tout le monde est à la peine aujourd’hui. aujourd’hui pour s’affirmer plus que quiconque. Avec le -, du moins. Une anomalie pour un club de cette envergure. Quand, parmi ses principaux concurrents pour le Brennus et la Champions Cup, le patron du camion est bien identifié.
Secouer les statuts
Il est - que cela change en Charente-Maritime. Et vite. D’où cet appel signé « ROG », juste avant la première quinzaine européenne, après une défaite alarmante à Deflandre contre Vannes : «Le numéro 10 est disponible pour quelqu’un qui veut montrer sa classe et sa responsabilité envers l’équipe. Puis cette reprise, samedi dernier, avant le début de la 2ème journée de la phase de poules, au micro de la chaîne beIn Sport : “J’insiste pour que mes 10 soient courageux […] Ce n’est pas le talent qui nous manque, nous manquons souvent d’appétit dans les moments difficiles. La chose la plus importante pour un big 10, c’est le mental.
Aussi, le technicien irlandais a envoyé un signal fort à travers la composition de son équipe. Jamais depuis l’arrivée d’Hastoy l’ancien demi d’ouverture n’avait confié les clés à un autre joueur de la scène continentale (14 matches, 77 minutes de jeu en moyenne !). Mais la donne a changé depuis leur retour face aux co-leaders de Premiership (Bath, Bristol) à Ihaia West, dont la dernière titularisation en Champions Cup remonte à la finale 2022, remportée à Marseille face au Leinster.
L’Ouest prend une option
Un choix très réussi. Impeccable au Recreation Ground, le sous-estimé Maori, s’est défendu Grégory Alldritt, a fait «les bons choix » en Deflandre, malgré quelques péchés évidents de gourmandise. « J’adore ce joueur ! Techniquement, c’est l’un des meilleurs» loue l’un de ses amis charnières Thomas Berjon. Nous n’avons jamais douté d’Ihaia, nous savions qu’il allait faire le travail et il l’a fait au cours des deux dernières semaines. Je suis très content pour lui. Je trouve ça très fort. »
Faut-il alors voir en Occident l’homme providentiel ? Si sa réussite face aux pôles (20/23 soit 87% quand Hastoy et Reus tournent respectivement à 73 et 36% cette saison), exercice qui lui a souvent fait défaut par le passé, est un bon indicateur de son état de forme, et si son - de jeu parle pour lui, il semble encore très incertain pour se décider. Certes, Hugo Reus, utilisé seulement 25 minutes en professionnel depuis début octobre, battu dimanche dernier chez les espoirs, a du chemin à parcourir. Mais Antoine Hastoy, piqué dans son orgueil, aura rapidement des occasions de (re)reprendre le flambeau. « Il a fait une super tournée en Argentine (avec le XV de France, NDLR). Il valait mieux le laisser tranquille en début de saison avec la possibilité d’avoir 20 à 25 matchs de haute qualité à jouer.», a déclaré O’Gara récemment.
L’envie commune « d’être numéro 1 »
Pourtant, depuis la dernière apparition de l’ouverture internationale, fin novembre à Castres, la dixième place n’est plus aussi difficile.. « Depuis le début de la saison, quand la charnière était critiquée, c’était surtout que nous, devant, ne faisions pas le boulot. Maintenant, nous l’avons fait récemment afin de les mettre dans de meilleures positions pour faire les meilleurs choix possibles et être efficaces. »observa le capitaine Alldritt.
Et West, bien placé pour le savoir : «Nous avons trois bons 10 qui peuvent jouer n’importe quel match. C’est au staff de choisir mais, nous trois, nous voulons tous être numéro 1. En même -, nous travaillons bien ensemble, nous avons des réunions avec le staff pour parler de notre attaque, nous partageons des idées pour que le Le gars qui va jouer a de bonnes chances de bien performer. Sinon, Ronan O’Gara n’hésitera sans doute pas à lancer le très prometteur Diego Jurd, 18 ans, qui avait son monde scotché à la préparation de l’intersaison.
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