Le SA Mérignac a déjà joué cette saison contre le Stade Lavallois. C’était le 29 septembre, en Mayenne, et les U19 s’inclinent 2-0. A l’honneur ce vendredi (20h45), avec le premier 32e de finale de Coupe de France de son histoire face à l’actuel 6e de Ligue 2, le club de Mérignac a pourtant l’habitude de côtoyer des professionnels. Depuis cet été et la chute des Girondins et des Chamois Niortais, il est même le numéro un de la Ligue Nouvelle-Aquitaine chez les jeunes.
Actuellement 10èmes du groupe C, les U19 réalisent une quatrième saison consécutive en championnat national, une petite performance pour une entité amateur dont l’équipe première évolue en Régional 1 (6ème division). Les U17, 11èmes après 15 journées, ne sont descendus du niveau français qu’une seule fois ces 20 dernières années. Les U18 sont en tête du R1 (plus haut niveau de la catégorie), les U16 en troisième. Deuxièmes de la Ligue, les U14 sont en passe de faire entrer également les U15, en R2 cette année, dans l’élite régionale.
Co-président et présent au club depuis 1967, Bernard Toulouse est aussi souvent issu de l’ère des « cadets nationaux ». « Cela a toujours été la politique » souligne-t-il, en mettant « entre 90 000 et 100 000 » du budget de 600 000 euros sur la rémunération des éducateurs.
Passerelle et plafond
Avec 782 licenciés, 2ème club de Nouvelle-Aquitaine derrière… son voisin Mérignac Arlac (858), le SAM profite de son vivier. Démarrant un recrutement qualitatif en U13, il bénéficie également de la proximité de la section sportive (fédérale) du lycée Jean-Daguin. Une vingtaine de lycéens-joueurs évoluent au SAM (des U16 aux U18), même si les dispenses de carte scolaire ont été refusées l’été dernier pour intégrer certains dans les internats.
Ancien joueur formé au club, éducateur et désormais directeur général, Jonathan Morlighem est l’un des deux salariés, avec une équipe qui comprend également quatre alternants et deux services civiques. Il décrit le SAM comme un « pont » entre les clubs les moins structurés de la ville et éventuellement les centres professionnels. Désormais l’exemple le plus connu, Jacques Ekomié a débuté en L1 à Angers cette saison après avoir évolué en SAM national U17 et U19 puis aux Girondins. L’attaquant Lucas Reynaud (16 ans) avait signé chez les Marine et Blanc avant de devoir rebondir à Brest. Le gardien Thomas Sajous (16 ans) est en U19 à Lille, les défenseurs Robien Druelle (16 ans) et Saliah Koné (17 ans) à Strasbourg et Montpellier.
Pour la première fois, fin juillet après la défaite, ce sont les Girondins qui frappent à la porte en U16 et U17. Plusieurs ont été intégrés, d’autres ont refusé « parce qu’on s’était engagé avec d’autres joueurs ». De là à vouloir occuper le vide laissé par le voisin du Haillan, il y a un parcours appelé « moyens ». « Nous sommes au plafond. Nous voulons le dépasser mais nous devons améliorer et renforcer encore l’encadrement, estime Jonathan Morlighem. Quand on s’entraîne trois fois par semaine, les jeunes des clubs professionnels le font 5 fois, avec des séances plus spécifiques. »
A regarder les finances, Bernard Toulouse constate que les forfaits des Girondins et Niort placent le déplacement le plus court des U19 à… Nantes. Les U17, s’ils rencontrent Villenave d’Ornon et Marmande, iront jusqu’à Marseille et Lyon. Et les installations (4 terrains de football à 11, un terrain de foot à 5) sont saturées, obligeant « à refuser du monde chaque année », en attendant, espèrent-ils, une tribune couverte avec vestiaires lors des prochaines éditions. terme municipal.
Juste des bonus
L’arrivée cette saison de Christian Lasalle comme co-président vise à partager les tâches notamment pour dynamiser la partie partenariat privé (70 000 euros). Le chèque de l’aventure Coupe – 43 000 euros assurés et 5 000 ou 10 000 euros de bénéfices attendus ce vendredi selon que Laval laisse sa part des recettes – apportera un plus momentané.
Les seniors dans tout ça ? Avec cinq jeunes formés au SAM, 7 des U19 nationaux de la saison passée intégrés dans le groupe senior, dont 4 évoluant régulièrement en R1, ils en profitent. Mais la limite est statutaire : section d’un club multisports qui assure la sécurité (et verse cette saison 120 000 euros de subventions publiques), la SAM football a interdiction de recruter des joueurs. « Ici, on ne paie rien hormis une prime à la victoire », précise Bernard Toulouse. L’idée de s’éloigner avec une structure à part, comme le handball féminin ou le Burdi’s (volley-ball), est un serpent de mer pour le moment en sommeil.
Remonter en N3, niveau non atteint depuis 2012, serait en revanche une étape vers le maintien de certains éléments partis goûter le niveau au-dessus au Stade Bordelais ou à Lège. Cela pourrait faire du millésime 2024-2025 une année doublement historique.
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