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une mobilisation déterminée qui va durer

Cholet, majoritairement populaire, est une ville moyenne où la hiérarchie catholique et le paternalisme patronal exercent une influence traditionnelle : dans une usine cinquantenaire comme celle de Michelin, une carrière sûre semblait offerte à quiconque pouvait y entrer.

Aussi, début novembre, l’annonce brutale de sa fermeture a été vécue comme un coup de poignard par le millier de salariés, les sous-traitants et la ville entière (le maire de l’UDR injuriait même les « voyous capitalistes »).

Tentatives d’intimidation de la direction déjouées

Contrairement à ce qu’espérait la direction, certains salariés se sont engagés dans une lutte prolongée, bloquant partiellement l’usine. La CFDT elle-même a dû, pour un -, rejoindre la CGT et SUD. Surtout, un comité de lutte s’est constitué, regroupant près d’une centaine des plus mobilisés (Olivier Besancenot est venu les rencontrer le 20 novembre). Les tentatives de la direction pour poursuivre 7 membres du comité (dont un membre de la CGT, Bastien) ont échoué, la justice ayant décidé d’une conciliation qui a abouti, de fait, à la pérennisation des piquets de grève, de leurs barnums et de leur cantine (course par des militants solidaires).

Un 12 décembre anticapitaliste

La fête nationale du 12 décembre a été une relance de l’action, après la première grande manifestation du 8 novembre. Cette fois, le comité de lutte, la CGT et SUD ont pu compter sur le renfort de délégations d’entreprises locales ou du groupe Michelin (notamment Vannes et Clermont-Ferrand). La CGT s’était largement mobilisée, en témoigne la forêt de drapeaux et de chasubles rouges. Pendant plus d’une heure, les interventions ont montré cette diversité : comité de lutte, CGT (Fédération de la Chimie, UD, SNCF, Total, etc.), SUD et FO. En revanche, la CFDT était absente. Les interventions – radicales – de Bastien et de SUD-Industrie ont été largement écoutées. Au-delà de cela, tous les intervenants portaient, explicitement ou implicitement, la revendication d’une interdiction des licenciements, et tous, un discours anticapitaliste.

De nouvelles échéances en vue

Comme le 8 novembre, la manifestation s’est déroulée exclusivement dans la zone d’activité où est située l’usine, ce qui a pu limiter son impact. Ouverte par le comité de lutte, elle a réuni pas moins de 600 personnes, en présence visible d’organisations politiques : LFI, LO, PCF, NPA, LE, etc. mais pas PS ! Ce succès peut redonner un nouveau souffle à la mobilisation alors qu’une majorité de salariés reste encore à l’écart de la lutte, ne comptant que sur de meilleures conditions de départ.

Les prochaines échéances sont en partie liées aux étapes de négociation avec la direction à Clermont, le 17 décembre notamment avec un blocage en vue. L’idée d’une journée ville fantôme et d’une manifestation dans le centre-ville de Cholet en janvier circule, mais rien n’est décidé. Les prochains mois seront évidemment cruciaux ; Ceux qui refusent la fermeture de l’usine et veulent que la direction paie cher sa politique criminelle n’ont pas dit leur dernier mot. Le combat va continuer.

Correspondants Cholet et Angers

 
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