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Prostitution, moins de filles sur les trottoirs mais de plus en plus sur Internet

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Moins visible sur les trottoirs du centre de Toulouse, la prostitution n’a pas encore disparu. Elle hante de plus en plus de logements locatifs avec le développement des escortes mais aussi des jeunes adolescentes qui rêvent d’argent facile.

Lorsque les membres d’une équipe de proxénètes utilisant des méthodes musclées ont entendu les condamnations prononcées par le tribunal correctionnel de Bordeaux, fin novembre, beaucoup ont montré de mauvais visages. Neuf ans pour le leader désigné, sept ans de détention pour ses adjoints, de lourdes peines de prison, souvent placées au-dessus de celles demandées lors de l’acte d’accusation.

Depuis, les avocats de la défense ont fait appel, sans promettre un meilleur sort à leurs clients. Au commissariat central de Toulouse, où cette équipe a été surveillée puis interpellée fin 2022, les policiers ont apprécié « d’avoir bien travaillé ». Et surtout arrêté des gens qui, chaque soir, transformaient les trottoirs du boulevard des Minimes en un foyer de prostitution.

Poussées vers l’extérieur

« Une horreur » se souvient un habitant lorsqu’un de ses voisins ne se dit pas totalement rassuré sur l’amélioration en cours. « Chaque matin, je continue de progresser parmi les usagers de préservatifs et de serviettes hygiéniques dans tous les coins », reproche cet habitant du quartier des Raisins, à Toulouse.

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En fin de semaine, « il y a entre cinq et dix filles dans ce quartier, parfois moins », prévient un policier. Deux ans plus tôt, aux « belles heures » du clan bulgare, une quinzaine de femmes partageaient cette partie du centre-ville sous la contrainte de leurs proxénètes. Et deux ou trois fois plus depuis l’époque où des filles de l’Est s’offraient dans le quartier du Boulevard de Suisse.

Les décrets anti-prostitution pris par la ville et le renforcement des contrôles ont progressivement repoussé les travailleuses du sexe hors du centre de Toulouse. « À Fondeyre, au nord de Toulouse, on croise encore beaucoup de filles », reconnaît un policier. Les agents de la police municipale de Toulouse restent vigilants dans le secteur Barrière de Paris pour éviter une descente vers le haut de l’avenue des Minimes.

« On assiste aujourd’hui au développement de la prostitution via Internet et les réseaux sociaux. Ce n’est pas nouveau mais cela progresse sensiblement, notamment depuis la crise du Covid », confie un policier toulousain. Un simple clic sur le site Sexmodel suffit pour comprendre l’ampleur du phénomène : 300 à 400 annonces de « gagnants » sont en ligne à Toulouse. Des filles, souvent étrangères, qui parcourent la pour séduire les clients et échapper aux contrôles. Est-ce qu’ils travaillent pour eux ? Certains réussissent, beaucoup restent sous l’autorité de proxénètes avides d’argent facile.

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Des prestations qui suscitent le désir de plus en plus de mineurs. « Ils quittent leur foyer, s’enfuient souvent et rompent avec leur famille. Certains sont pris en charge par des garçons qui jouent aux amoureux mais qui s’intéressent surtout à l’argent qu’ils rapportent », confie un policier inquiet. Un phénomène qui a débuté en banlieue parisienne et qui continue de se développer. Et Toulouse n’échappe pas à cette prostitution comme en témoignent diverses enquêtes et encore l’arrestation, la semaine dernière dans un hôtel, de deux mineurs de 15 et 16 ans et d’un garçon de 19 ans soupçonnés de les surveiller de très près. pas seulement pour leur sourire.

Les arrêtés municipaux toujours en vigueur

Pour contrôler la situation et freiner la prostitution de rue, la ville de Toulouse a pris en 2014 des arrêtés interdisant certaines rues de la ville. Commandes renouvelées ou ajustées depuis. Ce fut efficace sur le boulevard de Suisse où les Belles-de-nuit disparurent. Le long du Canal du Midi aussi, il devient rare de croiser des filles. « Les policiers municipaux continuent de contrôler les zones par décret où la prostitution est interdite et uniquement ces zones », prévient Emilion Esnault, adjoint chargé de la sécurité.

En dix ans, les appels à Allo Toulouse sur le sujet ont été divisés par quatre, « passant de plus de 1 000 en 2014 à seulement 250 cette année ». Les clients pris en flagrant délit continuent d’être condamnés à des amendes et obligés de suivre un cours de citoyenneté comme les prostituées qui ne respectent pas les règles.

 
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